Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)

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Ici c'est le printemps toute l'année !!!

mardi 1 mars 2011

Serge




Je sais, je ne suis pas très originale, mais que voulez-vous, j'ai eu un choc lorsque pendant que je faisais mes courses, j'ai entendu à la radio du supermarché que Serge Gainsbourg venait de mourir, c'était déjà il y a 20 ans, je ne le crois pas, il me semble que ce n'est pourtant pas si vieux que cela !





Tels deux orphelins que nous étions sans l'être réellement, nous nous sommes rendus mon compagnon de l'époque et moi le week-end qui a suivi au 5 bis rue de Verneuil, pour lui signifier que nous aussi nous pensions fort à lui, que nous l'accompagnions à notre façon, avec cette envie irrépressible de laisser un petit bout de notre aura, de notre âme, dans son environnement dans lequel il aimait tant se réfugier.
Nous n'avons laissé ni de fleurs, ni de tags, nous voulions rester discrets et respectueux à l'égard de sa famille. Nous sommes juste restés silencieux, longtemps.








Si j'aime un bon nombre de chansons de Serge Gainsbourg, celle-ci est incontestablement ma préférée.





En même temps, quand on y pense, même s'il ne respire plus, s'il ne peut plus rien partager avec les gens qu'il aime, est-il vraiment mort ?







Mathilde Primavera.

8 commentaires:

  1. On n'est pas vraiment mort quand on est dans le coeur de tant de gens...
    Avant même que d'être assez "grande" pour vraiment apprécier ses mots et sa musique, j'étais déjà un peu amoureuse de lui.
    Et je me souviens avec amusement que c'était au grand désespoir de ma mère qui ne comprenait pas mes goûts.
    Mais depuis tout ce temps, mes goûts n'ont pas changé... :)

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  2. A l'époque j'étais loin d'être fan, je préférais Jane. Ses prises de position, le personnage, son comportement avec Jane, justement, et avec Bambou, ses propos sur Brel, et d'autres... bref beaucoup trop de choses me heurtaient. Mais j'appréciais ses chansons, musique et surtout paroles. Aujourd'hui les effets du vitriol se sont atténués et j'ai presque de la tendresse pour la personne, j'ai appris à le connaitre derrière la marionnette qu'il nous donnait à voir.

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  3. Pastelle : c'est très drôle car ton histoire est un peu similaire à la mienne. Mes parents m'ont souvent dit que mes goûts changeraient en vieillissant (et j'ai peu changé de ce côté là pour ne pas dire pas du tout), et, Serge Gainsbourg je l'aime aussi depuis que je suis petite. Ma mère écoutait beaucoup la radio et il passait très souvent sur les ondes dans les années 70. J'aimais sa voix, ses mots, même si surement je ne comprenais pas tout, et, quand il passait aux variétés du samedi soir chez les Carpentier, un des rares soirs où j'avais le droit de regarder la TV en plus du mardi soir, j'étais aux anges, il me fascinait. Quant au couple qu'il formait avec Birkin cela relevait du rêve pour moi, c'était le couple parfait dans ma tête d'enfant. Adolescente j'ai continué à l'aimer, et peut-être même encore plus. Pour des raisons de santé, un été j'ai été obligé d'aller dans un centre de vacances, j'avais 14 ans. Et, j'y ai rencontré une ado de 16 ans avec qui j'avais fort sympathisé et qui avait finit par m'inviter dans sa chambre pour discuter. Un mur était rempli de vraies photos de Gainsbourg avec Birkin, Kate, la petite Charlotte et elle-même. C'était une amie de la famille, elle les côtoyait souvent. Mais, ce qui m'a fait halluciner à l'époque ce n'est pas tant qu'elle puisse connaitre cette famille de près même si ce n'est pas banal, que le sourire systématique de Serge Gainsbourg sur les photos, montrant une tendresse qu'on lui devine pour qui sait lire au delà des apparences. Et, j'ai vu dernièrement sur Arte des films de famille qu'a bien voulu diffuser Birkin, où j'ai retrouvé le même Serge que sur ces photos là, dont je n'oublie pas son expression joyeuse, sa timidité, son côté écorché vif, sa grande sensibilité, son esprit joueur tel un enfant.
    Comme quoi il faut s'écouter, on n'aime pas n'importe qui par hasard, surtout pendant aussi longtemps !

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  4. Fardoise : heureuse que tu es enfin compris que le Gainsbarg de la TV n'est pas le grand sensible raffiné et timide qu'il a tenté de cacher d'une manière un peu brutale. Si par exemple son geste de brûler un billet de 500 francs en direct était tout simplement abject, intolérable, indécent, il savait aussi être généreux partout où il passait, il n'était pas réputé pour être radin loin de là, pour lui les pourboires donnés étaient justement des billets de 500 Francs. Alors, l'un dans l'autre, ma foi... et comme nul n'est parfait et que j'aime l'artiste et sa sensibilité tout court, il n'y a rien à dire. Pourquoi faudrait-il que les gens connus qui ont du talent, une vraie personnalité avec beaucoup de charisme soient parfaits ? C'est impossible. On demande une exigence aux stars que nous n'avons pas avec nous-mêmes et tout ça car ils passent à la TV ! C'est ridicule.

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  5. Bien sûr que non : les poètes ne meurent jamais.

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  6. Jeandler : j'en suis certaine aussi, mais si je posais la question pour Serge Gainsbourg c'était justement pour appuyer le fait qu'il était toujours vivant à travers tout ce qu'il a laissé comme œuvre poétique !

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  7. J'ai appris la mort de Gainsbourg vers 2 heures du matin environ j'étais en vadrouille comme souvent à cette époque... J'étais en train d'écouter La Javanaise et ce soir là je me rappelle ...

    Les 24 heures du Mans

    Dans le starting-block fakir du Bengale
    Surchauffe sur la braise de tes pieds infatigables
    A force de danser à l'horizontale
    Au pays des pieds nickelés peu recommandable

    Dans la voiture kir royal
    Conduite effrénée en état d'ébriété indéniable
    A force de t'empaler sur mes amygdales
    Au pays du vieux patin indémodable

    Dans un virage paroi verticale
    Escalade sur ton corps élancé interminable
    A force de grimper le mont Vénus tropical
    Au pays du macho indomptable

    Dans l'épingle roi Vandale
    Conquête barbare de ton territoire infranchissable
    A force d'avouer ton côté glacial
    Au pays de ton coeur impénétrable

    Face à la tribune assaut cérémonial
    Visite guidée par mon vaisseau escamotable
    A force d'ériger en un temps sidéral
    Au pays où tout est d'immensurable

    Sur le tarmacadam sursaut infernal
    Contre-visite téléguidée par ogive incommensurable
    A force d'astiquer mon côté bestial
    Au pays des mensonges mémorables

    Sous la pluie une cérébrale et un mâle
    Caresses des chairs vulnérables
    A force d'aimer dans l'inaugural
    Au pays des notes musicales inoxydables

    Dans la nuit piège de cristal
    Débauche d'énergie pour un dernier coup remarquable
    A force de chevaucher le colossal
    Au pays des amours inégalables

    A l'aube matin câlin initial
    Encore un baiser sur ta bouche affable
    A force d'abandonner mon sens frugal
    Au pays des créatures insatiables

    Midi ligne d'arrivée terminale
    Victoire à damier pour une main inlassable
    A force de me réclamer une petite fessée intégrale
    Au pays d'Alice aux merveilles inoubliables

    James Px.

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  8. James : très beau poème bien inspiré comme d'habitude !!!

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