Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)

Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)
Ici c'est le printemps toute l'année !!!

dimanche 31 mai 2009

A l'ombre de la lumière





















Je ne sais s'il faut rire, ou pleurer, de cette étrange et longue destinée.
Comme le vin, elle a tourné, tel un fort mistral qui l'aurait décoiffée de ses lauriers, à présent jaunis par la sècheresse, elle poursuit sa route haletante, assoiffée, aux abois, au bord du désarroi, en quête de la douce ombre d'un olivier.
Elle voudrait se rafraichir, se reposer, dormir un peu, longtemps, peut-être pour l'éternité, auprès de cet ami fidèle, silencieux, respectueux et prestigieux.
Dans ses rêves, elle serait tour à tour à Nîmes, à Arles, à Madrid, à Mexico et surtout à Séville, pour donner naissance à l'esquisse d'un sourire lumineux, perceptible uniquement par les fantômes qui dansent au dessus des arènes.
Elle deviendrait tout à coup ce taureau courageux, magnifique, puissant, n'ayant peur de rien, même pas de s'éteindre dans une marre à la couleur de la passion.
Même, avec un peu d'imagination, elle pourrait être graciée pour ne pas avoir simplement combattu, mais, pour avoir volé au dessus de la mort.
Elle se transformerait, alors, tel cet exceptionnel animal mythique en dompteur de tous les démons de la création.
Puis, elle glisserait, aussi, lentement, doucement, méticuleusement, dans l'âme de ce torero, pour ne pas le déconcentrer et ne pas être elle-même aveuglée par la lumière qui circule en lui.
Mais, une rafale de vent glaciale viendra perturber ses songes.
Elle se verra soudainement, telle la pointe de l'épée tranchante, aiguisée, saisie d'une froideur insoutenable, à la croisée incroyable du réel, de l'invisible, du bien, du mal, du diable et du bon dieu.
C'est ainsi qu'elle se réveillera, dans un éclat éblouissant, le fruit mûr bien formé, tombé de l'arbre sur son sein gauche encore ferme et palpitant.


Mathilde Primavera.

vendredi 29 mai 2009

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Mathilde Primavera.

mercredi 27 mai 2009

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Mathilde Primavera.

dimanche 24 mai 2009

Auprès de mon arbre (2)
















Un jour, un vieux magnétiseur de renom m'a dit :
"Si vous voulez vous recharger, touchez un arbre !"
Son conseil aura été largement appliqué pendant ce pont de l'Ascension.
Cela commence d'ailleurs très bien.
Rien que "le pont de l'Ascension" ça sonne joliment.
Le pont !
On ne peut l'imaginer qu'en belles pierres bien solides et très rassurantes.
Quant à l'Ascension, je ne peux que me délecter de toute l'élévation qui s'y rapporte et permettez-moi de jubiler...depuis mes un mètre et cinquante deux centimètres !
Pour l'association des deux... vous n'aurez qu'à vous décarcasser un peu.
Je ne vais quand même pas vous mâcher tout le travail ? !
Encore moins au bout du quatrième jour de repos où je suis plus apte à faire de la télépathie avec une cigale, qu'une thèse étymologique !
Alors, soyez gentils, laissez-moi encore savourer les bienfaits de leurs ombres, du doux froissement de leurs feuilles et de leurs larmes de joies sur mes joues tièdes.
Je confirme, donc, la théorie de l'aïeul :
Caresser n'importe quelle écorce avec vos pieds, vos mains, votre tête...et vous n'entendrez même plus les aboiements des fauves de ville, les cris des moins de un mètre de haut, les plaintes des boutonneux, et encore moins, les fausses notes qui sortent de la bouche de ceux qu'on nomme les adultes.
Laissez-moi encore un petit peu avec eux, s'il vous plaît, ils sont tellement généreux !


Mathilde Primavera.

samedi 23 mai 2009

Pinocchio (2)




Mathilde Primavera.

Pinocchio




"Le couteau aiguisé est l'ennemi du fourreau et le mensonge est l'ennemi de l'âme."
Proverbe de l'Asie Centrale

"La tromperie, si elle a fait diner, ne fera pas souper."
Proverbe africain

"Le mensonge serait en route depuis dix ans que la vérité l'atteindrait en une matinée de marche."
Proverbe africain

"A semer les mensonges, on récolte les chardons."
Proverbe allemand

"Les mensonges ont de courtes jambes."
Proverbe allemand

"Le mensonge a des pattes pourries."
Proverbe ukrainien

"Le mensonge a les jambes courtes, il n'ira pas loin."
Proverbe tchèque

"On attrape plus vite un menteur qu'un boiteux."
Proverbe espagnol

"La maison du menteur prit feu, mais personne ne le crut."
Proverbe iranien

"Qui ment trois fois n'est pas cru une."
Proverbe chinois


Mathilde Primavera.

Agace, ment...
























Des fous taisent leurs peurs
Des chars meurent dans la puanteur
Des idiots ci dans la lueur
Des cales omis dans la demeure
Des pans teints dans la sueur
Des chats calent leurs cœurs...


Mathilde Primavera.

mardi 19 mai 2009

Démon songe

















"Je me fais plus d'injure en mentant que je n'en fais à celui à qui je mens"
Montaigne

"La vérité attend. Seul le mensonge est pressé."
Alexandre Vlahuta

"La vérité est si obscurcie en ces temps et le mensonge si établi, qu'à moins d'aimer la vérité on ne saurait la reconnaître."
Blaise Pascal

"Un mensonge ne peut jamais être effacé. Même la vérité n'y suffit pas."
Paul Auster


Je songe à toutes les fois où j'ai menti.
En vérité, je ne l'ai jamais fait la première et uniquement pour répondre à des songes évanouis.
Seuls les voleurs de mes rêves sont des menteurs.

Mathilde Primavera.



dimanche 17 mai 2009

Des hommes exceptionnels (4)




Incroyable témoignage de ce magnifique compositeur qui ne se prend pas du tout au sérieux et de ses musiciens dans la virtuosité totale !
Puis, des fois où vous ne l'auriez pas remarqué, le tango conserve admirablement bien les esprits, libérant des énergies censées être épuisées.

Mathilde Primavera.

samedi 16 mai 2009

Ne pas mourir tout de suite pour...


















Monter quatre à quatre les escaliers
Et coller une beigne à chacune des deux décolorées
Qui m'ont refermé la porte de l'ascenseur au nez
En criant haut et fort en cœur "on est au complet"
Devrais-je un jour bien singulier
Tranquillement patienter au rez de chaussée
Et leur lancer "vous tombez bien je vous attendais
Je voulais voir de près vos têtes de dégénérées !"

Me lever d'un bond de mon épouvantable chaise
Et dire à ces machos affalés au nombre de seize
"Vous me semblez être au bord du malaise
Allez donc vous coucher, prenez vos aises
Ce bal tango ressemble à une parenthèse
Partez avant de faire monter la mayonnaise
J'aimerais mieux être toute seule et chanter la Marseillaise
Alors, fuyez avant que je ne devienne mauvaise !"

Planter mes griffes de sorcière
Juste en dessous de sa crinière
Vu qu'il a posé tout autour de son cœur des charnières
Et porté méticuleusement des œillères
Laissant toute mon énergie sur une civière
Insouciant, il m'a relancé hier
Pour ma laisser à nouveau dans ma tanière
Mes larmes désormais coulent comme une rivière.

Envoyer chier cette adorable amie
Pour ne pas avoir compris ces calomnies
Qui n'ont de cesse telle une épidémie
De se répandre dans ma triste vie
Histoire d'avoir une jolie panoplie
Ne ressemblant en rien à une symphonie
Préparant doucement mon agonie
Mais, tout cela finira bien par une cérémonie.


Mathilde Primavera.



vendredi 15 mai 2009

Tango Argentin (3)




"Danser, c'est comme parler en silence. C'est dire plein de choses sans dire un mot."
Yuni Buenaventura



Mathilde Primavera.

jeudi 14 mai 2009

Cheminement harmonieux



Entre l'agitation de la vie de ce jour et la préparation à une douce nuit, il peut se cacher des merveilles d'hier qui illumineront notre sommeil de ce soir et harmoniseront nos énergies pour demain.


Mathilde Primavera.

Douce transition



Entre une nuit paisible et l'agitation de la vie, des trésors d'un autre temps surgissent pour nous réveiller en douceur, là, ici et maintenant.


Mathilde Primavera.

lundi 11 mai 2009

Auprès de mon arbre...

























Je ne veux pas être aspirée par les agressions extérieures, tel un bel oiseau se faisant broyer, avaler par le moteur à réaction d'un avion.
Je ne souhaite pas me taire face aux paroles désobligeantes, tel un ara ayant avalé sa langue.
Je ne peux pas rester immobile devant tant d'actions qui me sont nuisibles, tel un otage séquestré, bâillonné et torturé.
Je n'accepte aucune tentative de déstabilisation, tel un peureux tremblant devant sa propre ombre.
Non.
Je refuse de me laisser envahir par toute sorte de souillure nauséabonde.
Je me battrai contre tous les désespoirs et les démons d'autrui qui voudront me contaminer et me corrompre.
Je continuerai à le faire, tel un chevalier de la table ronde, non pas pour la gloire ou la fortune, mais, bel et bien pour préserver mon intégrité.
En vérité, je vous le dis, je ne suis pas une guerrière.
Mais, pour récolter les fruits de mes entrailles il faut bien, aussi, que je les protège.
Je porte mes passions comme certaines mères porteraient leur enfant. Amoureusement.
Je désire plus que tout les cueillir intactes, les prendre délicatement et les déposer, le plus majestueusement possible, aux pieds d'une belle âme.
Or, pour ce faire j'ai besoin de calme.
Mais, fort heureusement, je sais où le trouver.
En allant tout naturellement vers lui, dès que j'en ai la possibilité et en toute hâte.
Ainsi, je m'assieds auprès de lui et j'attends.
J'attends qu'il rentre en moi pour me laisser envahir par le plaisir.
C'est juste après cet instant magique que j'atteins enfin la sérénité.
Auprès de mon arbre je redeviens moi-même.
Je me recentre.
Je me ressource.
Je peux, donc, aimer à nouveau.
Et, c'est ma seule vraie motivation.


Mathilde Primavera.

dimanche 10 mai 2009

Sérénité

























"Perdu est tout le temps que l'on passe sans aimer."
Le Tasse

"L'amour et un noble cœur ne font qu'un, et quand l'un ose aller sans l'autre, c'est comme quand l'âme abandonne la raison."
Dante

"L'amour c'est la volonté de se dépasser dans le but de nourrir sa propre évolution spirituelle ou celle de quelqu'un d'autre."
Scott Peck


Mathilde Primavera.


samedi 9 mai 2009

Des hommes exceptionnels (3)



Lors du passage de la compagnie "Flamenco Vivo" de Luis de la Carrasca au festival d'Avignon, ne manquez pas de réserver vos places pour voir un spectacle de qualité, un mot bien faible pour exprimer ce que vous risquez de ressentir.
Si vous avez la possibilité de vous installer dans les trois premiers rangs, autant vous prévenir, vous pouvez être projeté contre le dossier de votre siège, ne pouvant plus bouger comme si vous décolliez d'un Mirage !
Ils sont tous exceptionnels, les musiciens comme le chanteur.
Quant aux danseurs, ils sont tout simplement hors du commun !
Elle et lui.
Lui, "El Kuki", mesure 2 mètres lorsqu'il danse et vous donnera encore le frisson pour au moins les 4 heures qui suivront sa prestation.


"Les grands danseurs ne sont pas grands à cause de leur technique ; ils sont grands à cause de leur passion."
Martha Graham


Mathilde Primavera.

vendredi 8 mai 2009

...danse !



Aimer porter des tuniques chasubles blanches, ajourées ou non de dentelles, saisir une petite collection de chapelets du 19ème siècle lors d'une magnifique vente aux enchères, visiter, revisiter et arpenter le Palais des papes en long, en large et en travers, avoir lu la bible, s'intéresser vivement aux 9 papes du 14ème siècle, porter des colliers, des boucles d'oreilles avec des croix, trouver la paix à l'ombre des églises parfumées d'encens, considérer Jésus de Nazareth de Zeffirelli comme un film culte, trouver certains hommes en longue robe noire savoureusement énigmatiques, s'inscrire plus que probablement à des cours de gospel à la prochaine rentrée, ne font, certes, pas d'un individu le croyant catholique type à présenter au plus fervent des pratiquants.
Tout cela ne produit qu'une représentation supplémentaire d'un tas d'os, d'organes, de peu de muscles, de quelques graisses et d'un cœur qui bat, plus ou moins harmonieusement, mais qui ne se dispense pas pour autant d'un esprit ouvert au possible invisible, quelle que soit l'affreuse étiquette que le commun des mortels voudra bien lui coller !

Justifier ses croyances
Ignorer certaines obédiences
Quelle importance...
Du moment que l'âme danse ? !


Mathilde Primavera.

mercredi 6 mai 2009

Le refuge












Se laisser amoureusement porter par sa nonchalance
Son besoin absolu de se retirer du bruit
Trouver un million d'idées pour une chance
De pouvoir réaliser une seule retraite bien sentie

Fuir les badauds hurlants de la ville appauvrie
Par tant d'éclatements de vies sans élégance
Sortir à tout prix de cet étalage gratuit
Se construire malgré tout au milieu des apparences

Se réfugier tel un voleur de la finance
Se faufiler jusqu'au soi-disant paradis
N'importe où mais baigner dans le divin silence
Trouver l'endroit magique sans autrui

Longer les ruelles désertes et sans aucun cri
Bondir tel un puma dans l'église immense
Non pas pour prier mais se mettre à l'abri
Et se retrouver face à soi-même sans offense



Mathilde Primavera.

dimanche 3 mai 2009

Trop tard




















"Il a parlé. Prévoyante ou légère,
Sa voix cruelle et qui m'était si chère
A dit ces mots qui m'atteignaient tout bas :

"Vous qui savez aimer, ne m'aimez pas !

"Ne m'aimez pas si vous êtes sensible ;

"Jamais sur moi n'a plané le bonheur .

"Je suis bizarre et peut-être inflexible ;

"L'amour veut trop : l'amour veut tout un cœur.
"Je hais ses pleurs, sa grâce ou sa colère ;

"Ses fers jamais n'entraveront mes pas."

Il parle ainsi, celui qui a su me plaire...
Qu'un peu plus tôt cette voix qui m'éclaire

N'a-t-elle dit, moins flatteuse et moins bas :
"Vous qui savez aimer, ne m'aimez pas !


"Ne m'aimez pas ! l'âme demande l'âme.
"L'insecte ardent brille aussi près des fleurs :
"Il éblouit, mais il n'a point de flamme ;

"La rose a froid sous ses froides lueurs.
"Vaine étincelle échappée à la cendre,
"Mon sort qui brille égarerait vos pas."

Il parle ainsi, lui que j'ai cru si tendre.
Ah ! pour forcer ma raison à l'entendre,

Il dit trop tard, ou bien il dit trop bas :
"Vous qui savez aimer, ne m'aimez pas.""

Marceline Desbordes-Valmore
Poésies / Gallimard


J'aime cette femme pourvue d'un immense talent.

Aucun, absolument pas un seul de ses poèmes, ne m'a laissé insensible, pour ne pas dire complètement émerveillée et profondément émue.
Même Victor Hugo, dont sa propre renommée a évincé Madame Desbordes-Valmore, lui a élégamment écrit, et à ne pas en douter, certainement très sincèrement aussi :
"Il y a le monde des pensées et le monde des sentiments. Je ne sais pas qui a la pensée, et si quelqu'un l'a dans ce siècle, mais à coup sûr, vous avez l'autre. Vous y êtes reine."

Lettre du 2 août 1833 reprise dans les oeuvres complètes de Victor Hugo, édition Jean Massin.

Baudelaire lui rend un fabuleux hommage dans un texte publié dans la Revue fantaisiste en 1861.

Verlaine en fait de même dans "Marceline Desbordes-Valmore" in Les poètes maudits, deuxième série, 1888. Oeuvres en prose complètes, Bibliothèque de la Pléiade, 1972, pp.666-678.

Quant à Aragon, il dit dans Europe, septembre 1948, p. 85 :
"L'un des plus grands poètes, je ne dirais pas du XIXe siècle français, mais de tous les temps."



Mathilde Primavera.


samedi 2 mai 2009

Embellis ce florilège !



















Abrège mon ami

Il neige tant ici
Allège ton souci


Dévie ce sortilège
Détruis ce piège

Oublie son manège


Désagrège la jalousie

Protège ton logis

Siège en marquis


Saisis ce privilège

Bénis ce stratège

Construis tes arpèges !


Mathilde Primavera.