Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)

Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)
Ici c'est le printemps toute l'année !!!

dimanche 31 mai 2009

A l'ombre de la lumière





















Je ne sais s'il faut rire, ou pleurer, de cette étrange et longue destinée.
Comme le vin, elle a tourné, tel un fort mistral qui l'aurait décoiffée de ses lauriers, à présent jaunis par la sècheresse, elle poursuit sa route haletante, assoiffée, aux abois, au bord du désarroi, en quête de la douce ombre d'un olivier.
Elle voudrait se rafraichir, se reposer, dormir un peu, longtemps, peut-être pour l'éternité, auprès de cet ami fidèle, silencieux, respectueux et prestigieux.
Dans ses rêves, elle serait tour à tour à Nîmes, à Arles, à Madrid, à Mexico et surtout à Séville, pour donner naissance à l'esquisse d'un sourire lumineux, perceptible uniquement par les fantômes qui dansent au dessus des arènes.
Elle deviendrait tout à coup ce taureau courageux, magnifique, puissant, n'ayant peur de rien, même pas de s'éteindre dans une marre à la couleur de la passion.
Même, avec un peu d'imagination, elle pourrait être graciée pour ne pas avoir simplement combattu, mais, pour avoir volé au dessus de la mort.
Elle se transformerait, alors, tel cet exceptionnel animal mythique en dompteur de tous les démons de la création.
Puis, elle glisserait, aussi, lentement, doucement, méticuleusement, dans l'âme de ce torero, pour ne pas le déconcentrer et ne pas être elle-même aveuglée par la lumière qui circule en lui.
Mais, une rafale de vent glaciale viendra perturber ses songes.
Elle se verra soudainement, telle la pointe de l'épée tranchante, aiguisée, saisie d'une froideur insoutenable, à la croisée incroyable du réel, de l'invisible, du bien, du mal, du diable et du bon dieu.
C'est ainsi qu'elle se réveillera, dans un éclat éblouissant, le fruit mûr bien formé, tombé de l'arbre sur son sein gauche encore ferme et palpitant.


Mathilde Primavera.

1 commentaire: