Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)

Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)
Ici c'est le printemps toute l'année !!!

samedi 27 novembre 2010

Plus la foi



Pour dire la vérité, je n'ai vraiment plus la pêche.
Ne me demandez pas pourquoi.
Je n'ai plus la foi, en rien.
C'est comme ça.
Je fais une pause.



Mathilde Primavera.

Dans l'air du temps



A PC et FS.

Aspect baroque du communisme balnéaire.


Mathilde Primavera.

jeudi 25 novembre 2010

mercredi 24 novembre 2010

Nuits d'absence




II est des nuits où je m'absente
Discrètement, secrètement...
Mon image seule est présente
Elle a mon front, mes vêtements...
C'est mon sosie dans cette glace
C'est mon double de cinéma...
À ce reflet qui me remplace
Tu jurerais... que je suis là...

Mais je survole en deltaplane
Les sommets bleus des Pyrénées
En Andorre-la-Catalane
Je laisse aller ma destinée...
Je foule aux pieds un champ de seigle
Ou bien, peut-être, un champ de blé
Dans les airs, j'ai croisé des aigles
Et je croyais leur ressembler...


Le vent d'été, parfois, m'entraîne
Trop loin, c'est un risque à courir
Dans le tumulte des arènes
Je suis tout ce qui doit mourir...
Je suis la pauvre haridelle
Au ventre ouvert par le toro...
Je suis le toro qui chancelle
Je suis la peur... du torero...
Jour de semaine ou bien dimanche?
Tout frissonnant dans le dégel
Je suis au bord de la mer Blanche
Dans la nuit blanche d'Arkhangelsk...
J'interpelle des marins ivres
Autant d'alcool que de sommeil:
"Cet éclat blême sur le givre
Est-ce la lune... ou le soleil?"

Le jour pâle attriste les meubles
Et voilà, c'est déjà demain
Le gel persiste aux yeux aveugles
De mon chien qui cherche ma main...
Et toi, tu dors dans le silence
Où, sans moi, tu sais recouvrer
Ce visage calme d'enfance
Qui m'attendrit... jusqu'à pleurer...

Il est des nuits où je m'absente
Discrètement, secrètement...
Mon image seule est présente
Elle a mon front mes vêtements...
C'est mon sosie dans cette glace
C'est mon double de cinéma
À ce reflet qui me remplace
Tu jurerais... que je suis là...

Il est des nuits, où je m'absente
Discrètement, secrètement...
Mon image seule est présente
Elle a mon front mes vêtements...
C'est mon sosie dans cette glace
C'est mon double de cinéma
À ce reflet qui me remplace
Tu jurerais... que je suis là...

Léo Ferré



Mathilde Primavera.

lundi 22 novembre 2010

Une qualité bien hypocrite





"Patience. Forme mineure de désespoir, déguisée en vertu."
Ambrose Bierce

"La patience rend tolérable ce qu'on ne peut empêcher."  
Horace


"La patience est l'art d'espérer."  
Vauvenargues




Mathilde Primavera.

dimanche 21 novembre 2010

Impossible est bien parisien




Au musée dans tous les coins
Face aux meules de foins

Retrouver
Mon aimé

Dans l'art de Monet
Nous y illuminer

Un rêve, possible ça ne l'est point
Un cauchemar, Paris bien trop loin



Mathilde Primavera.

samedi 20 novembre 2010

De voyageuses pensées



Le Crépuscule du soir (Le Spleen de Paris)
 

XXII
LE CRÉPUSCULE DU SOIR


"Le jour tombe. Un grand apaisement se fait dans les pauvres esprits fatigués du labeur de la journée ; et leurs pensées prennent maintenant les couleurs tendres et indécises du crépuscule.
Cependant du haut de la montagne arrive à mon balcon, à travers les nues transparentes du soir, un grand hurlement, composé d’une foule de cris discordants, que l’espace transforme en une lugubre harmonie, comme celle de la marée qui monte ou d’une tempête qui s’éveille.
Quels sont les infortunés que le soir ne calme pas, et qui prennent, comme les hiboux, la venue de la nuit pour un signal de sabbat ? Cette sinistre ululation nous arrive du noir hospice perché sur la montagne ; et, le soir, en fumant et en contemplant le repos de l’immense vallée, hérissée de maisons dont chaque fenêtre dit : « C’est ici la paix maintenant ; c’est ici la joie de la famille ! » je puis, quand le vent souffle de là-haut, bercer ma pensée étonnée à cette imitation des harmonies de l’enfer.






Le crépuscule excite les fous. — Je me souviens que j’ai eu deux amis que le crépuscule rendait tout malades. L’un méconnaissait alors tous les rapports d’amitié et de politesse, et maltraitait, comme un sauvage, le premier venu. Je l’ai vu jeter à la tête d’un maître d’hôtel un excellent poulet, dans lequel il croyait voir je ne sais quel insultant hiéroglyphe. Le soir, précurseur des voluptés profondes, lui gâtait les choses les plus succulentes.
L’autre, un ambitieux blessé, devenait, à mesure que le jour baissait, plus aigre, plus sombre, plus taquin. Indulgent et sociable encore pendant la journée, il était impitoyable le soir ; et ce n’était pas seulement sur autrui, mais aussi sur lui-même, que s’exerçait rageusement sa manie crépusculeuse.







Le premier est mort fou, incapable de reconnaître sa femme et son enfant ; le second porte en lui l’inquiétude d’un malaise perpétuel, et fût-il gratifié de tous les honneurs que peuvent conférer les républiques et les princes, je crois que le crépuscule allumerait encore en lui la brûlante envie de distinctions imaginaires. La nuit, qui mettait ses ténèbres dans leur esprit, fait la lumière dans le mien ; et, bien qu’il ne soit pas rare de voir la même cause engendrer deux effets contraires, j’en suis toujours comme intrigué et alarmé.
Ô nuit ! ô rafraîchissantes ténèbres ! vous êtes pour moi le signal d’une fête intérieure, vous êtes la délivrance d’une angoisse ! Dans la solitude des plaines, dans les labyrinthes pierreux d’une capitale, scintillement des étoiles, explosion des lanternes, vous êtes le feu d’artifice de la déesse Liberté !






Crépuscule, comme vous êtes doux et tendre ! Les lueurs roses qui traînent encore à l’horizon comme l’agonie du jour sous l’oppression victorieuse de sa nuit, les feux des candélabres qui font des taches d’un rouge opaque sur les dernières gloires du couchant, les lourdes draperies qu’une main invisible attire des profondeurs de l’Orient, imitent tous les sentiments compliqués qui luttent dans le cœur de l’homme aux heures solennelles de la vie.






On dirait encore une de ces robes étranges de danseuses, où une gaze transparente et sombre laisse entrevoir les splendeurs amorties d’une jupe éclatante, comme sous le noir présent transperce le délicieux passé ; et les étoiles vacillantes d’or et d’argent, dont elle est semée, représentent ces feux de la fantaisie qui ne s’allument bien que sous le deuil profond de la Nuit."


Charles Baudelaire






Mathilde Primavera.

jeudi 18 novembre 2010

Des histoires de train




Aucun express ne m'emmènera
Vers la félicité
Aucun tacot n'y accostera
Aucun Concorde n'aura ton envergure
Aucun navire n'y va
Sinon toi

Aucun trolley ne me tiendra
Si haut perché
Aucun vapeur ne me fera fondre
Des escalators au chariot ailé
J'ai tout essayé
J'ai tout essayé

[Refrain] :
J'ai longé ton corps
Épousé ses méandres
Je me suis emporté
Transporté
Par delà les abysses
Par dessus les vergers
Délaissant les grands axes
J'ai pris la contre-allée
Je me suis emporté
Transporté

Aucun landau ne me laissera
Bouche bée
Aucun Walhalla ne vaut le détour
Aucun astronef ne s'y attarde
Aucun navire n'y va
Sinon toi

[Refrain]

Aucun express ne m'emmènera vers
la félicité
Aucun tacot n'y accostera
Aucun Concorde n'aura ton envergure
Aucun navire n'y va
Aucun

[Refrain]




"On prend toujours un train pour quelque part. Au bout du quai flottent des mains et des mouchoirs."
Gilbert Bécaud


Mathilde Primavera

mardi 16 novembre 2010

Une longue attente




"Pendant l'insomnie, je me dis, en guise de consolation, que ces heures dont je prends conscience, je les arrache au néant, et que si je les dormais, elles ne m'auraient jamais appartenu, elles n'auraient jamais existé."  

Emil Michel Cioran




"Malheur à l'incroyant qui, face à ses insomnies, ne dispose que d'un stock réduit de prières !"  

Emil Michel Cioran



"L'insomnie est une amante au sexe carnassier... Les draps sont des suaires de solitude."  

Pierre Drachline







Mathilde Primavera.

vendredi 12 novembre 2010

Troublant paradoxe




Comment un homme brillant comme Denis Diderot a pu affirmer :

"Il n'y a que les femmes qui sachent aimer, les hommes n'y entendent rien."






et écrire ceci

Chanson
Dans le goût de la romance


Je veux en prenant ta chaîne
La porter jusqu'au trépas ;
Et tu serais inhumaine
Que je ne changerais pas.
Je veux en prenant ta chaîne
La porter jusqu'au trépas.

D'une voix faible et mourante,
C'est toi que j'appelerai
Et d'une main défaillante,
C'est toi que je chercherai
D'une voix faible et mourante
C'est toi que j'appelerai,

S'il arrive que je tienne
Ta main au dernier instant,
Et que tu serres la mienne,
Je puis expirer content.
S'il arrive que je tienne
Ta main au dernier instant.







Qu'en pensez vous ?
Croyez vous vraiment que seules les femmes soient capables d'aimer ?
Diderot était il ironique en disant cela ?
Même si on émet l'hypothèse que Diderot était sincère et qu'il exagérait, est-ce que les femmes aiment plus que les hommes d'une manière générale ?



Mathilde Primavera.

jeudi 11 novembre 2010

Gérôme




Je vous présente Jean-Léon Gérôme né le 11 mai 1824 à Vesoul et décédé le 10 janvier 1904 à Paris.
Ce n'est pas un peintre du dimanche, mais un peintre néoclassique qui a souvent été qualifié de pompier.




Personnellement, le seul lien que je vois avec le terme "pompier" le concernant, c'est la flamme en nous qu'il embrase à coups de pinceaux.





Il a connu un franc succès du temps de son vivant, pourquoi lui et pas Bouguereau, ça c'est une autre affaire. Certainement un mystère parmi tant d'autres dans l'histoire de l'art écrite par une poignée d'hommes aux goûts arrêtés qui ne doivent en aucun cas influencer l'appréciation de chacun.





Aussi, je vous laisse regarder ceci





ainsi que cela





Recto





Verso





Et vous me direz ce que vous en pensez bien mieux que n'importe quel critique d'art.





"La sotte occupation que celle de nous empêcher sans cesse de prendre du plaisir, ou de nous faire rougir de celui que nous avons pris... celle du critique."
Denis Diderot





"Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté."
René Char


Mathilde Primavera.

lundi 8 novembre 2010

Hommage à William Bouguereau


William Bouguereau (30 novembre 1825 – 19 août 1905), né et mort à La Rochelle, est un peintre français de style académique (CLASSIQUE).

Je ne sais pas si le jour et le mois de son décès correspondant à ceux de ma naissance m'influencent, mais une chose est sure, il est un de mes peintres préférés.
Pendant près de deux siècles, le milieu de l'art ne le considère pas comme un peintre important. Il reste d'ailleurs peu de ses œuvres en France, puisque les américains, qui avaient comme souvent un train d'avance sur les français, ont en acheté une bonne partie.
Pour que vous compreniez mieux le décalage qui existe entre son génie et le manque de considération de la part des critiques d'art de son époque et du siècle suivant, je vous joins ci-dessous les informations recueillies sur Wikipédia concernant sa biographie.



"William Bouguereau est le fils d'un négociant en vins de Bordeaux et sa famille de conviction catholique, a des origines anglaises.



Il apprend le dessin à l'école municipale de dessins et de peintures de Bordeaux. En 1846, il entre aux Beaux-arts de Paris dans l'atelier de François-Édouard Picot sur la recommandation de J. P. Allaux. Il remporte le second prix de Rome ex aequo avec Gustave Boulanger pour sa peinture Saint Pierre après sa délivrance de prison vient retrouver les fidèles chez Marie (1848).



Il remporte le Premier Prix de Rome en 1850 avec Zénobie retrouvée par les bergers sur les bords de l'Araxe.



En 1866, le marchand de tableaux Paul Durand-Ruel s'occupe de sa carrière et permet à l'artiste de vendre plusieurs toiles à des clients privés ; il a ainsi énormément de succès auprès des acheteurs américains, au point qu'en 1878 lors de la première rétrospective de sa peinture pour l'exposition internationale de Paris, l'État ne peut rassembler que douze œuvres, le reste de sa production étant expatriée aux États-Unis. Il passe aussi un contrat avec la maison d'édition Goupil pour la commercialisation de reproductions en gravure de ses œuvres.



Professeur en 1888 à l'École des Beaux-Arts et à l’Académie Julian de Paris, ses peintures de genre, réalistes ou sur des thèmes mythologiques sont exposées annuellement au Salon de Paris pendant toute la durée de sa carrière. Il travaille aussi à de grands travaux de décoration, notamment pour l'hôtel de Jean-François Bartholoni, et fait aussi le plafond du Grand-Théatre de Bordeaux.




En 1876, il devient membre de l'Académie des Beaux-Arts, mais l'année suivante est marquée par des deuils successifs, d'abord ses deux enfants et ensuite son épouse décèdent.




En 1885, il est élu président de la Fondation Taylor, fonction qu'il occupera jusqu'à la fin de sa vie. Il obtient la médaille d'honneur au Salon.

À un âge assez avancé, Bouguereau épouse, en deuxièmes noces, une de ses élèves, le peintre Elizabeth Jane Gardner Bouguereau. Le peintre use également de son influence pour permettre l'accès des femmes à beaucoup d'institutions artistiques en France.

Il meurt en 1905 à La Rochelle.



Ses tableaux sur la mythologie grecque foisonnent et renvoient aux thèmes déjà repris par la Première Renaissance et le néo-classicisme, périodes qui ont influencé sa peinture, il a notamment abondamment traité des sujets allégoriques. De nombreuses scènes idylliques, champêtres et bucoliques constituent son répertoire.



Un bon nombre de ses tableaux illustrent également les thèmes des liens familiaux et de l'enfance.



Entre toutes ses peintures, l'exclusivité revient à l'image de la femme, avec Cabanel, Gervex et Gérome son nom est associé au genre du nu académique. Sa Naissance de Vénus est emblématique, d'une peinture sensuelle profondément influencée par les vénus d'Ingres. C'est avec ce genre qu'il connaitra le plus de succès mais rencontrera aussi le plus de critiques ; à cause de la texture lisse et minutieuse de sa peinture, Joris-Karl Huysmans dira à son encontre : «Ce n'est même plus de la porcelaine, c'est du léché flasque!». La renommée de Bouguereau est assez établie dans ce style pour que le peintre impressionniste Degas parle péjorativement de '«bouguereauté» pour qualifier le genre.



Après le deuil qu'il subit en 1877 il se tourne vers une peinture à thème religieux et délaisse les thèmes en rapport avec l'Antiquité de ses débuts.



Déconsidéré peu après sa mort et jusque vers la fin du XXe siècle son œuvre fut redécouverte tardivement. De son vivant, les toiles de Bouguereau étaient très recherchées par les nouveaux riches américains qui les achetaient à des prix élevés, de sorte qu'une grande partie de ses œuvres ont quitté la France.



Dans le contexte du XXe siècle, où l'influence du modernisme grandit en histoire de l'art pour en devenir finalement le courant officiel, l'art académique se trouva discrédité, dévalué, sévèrement critiqué par une pensée moderniste favorable à l'art d'avant-gardeet mis à l'index. Les artistes académiques comme Bouguereau connurent alors une dévaluation très significative. Pendant des décennies, le nom du peintre a même fréquemment disparu des encyclopédies généralistes et des enseignements artistiques ou fut simplement mentionné comme celui d'un exemple à ne pas suivre, objet de moqueries(souvent appuyées sur des citations de Zola ou de Huysmans) et entaché par des rumeurs diffamantes. Il fut aussi reproché au peintre sa participation aux jurys des Salons officiels de peinture du XIXe siècle qui étaient majoritairement opposés à l'admission des œuvres relevant des mouvements modernes de la peinture (Cézanne surnommait le Salon « Salon de Bouguereau »).



À partir des années soixante, Salvador Dali manifeste son admiration pour l'art de Bouguereau qu'il oppose à Picasso, et contribue à sa redécouverte.

Depuis l'exposition rétrospective de ses œuvres organisée au Petit Palais à Paris en 1984, la réputation de Bouguereau s'est progressivement améliorée, sur fond de controverse entre partisans et opposants au retour en grâce de la peinture académique. Ainsi, à l'ouverture du Musée d'Orsay, à Paris en 1986, l'exposition d'œuvres académiques fut sévèrement critiquée par une majorité de critiques d'art. En 2001, Fred Ross, président du Art Renewal Center qui promeut la réhabilitation de Bouguereau, fustige ce qu'il estime être une « propagande » du modernisme ayant conduit, selon lui, au « système de pensée le plus oppressif et restrictif de toute l'histoire de l'art». Il édite un catalogue raisonné de l'œuvre peinte de Bouguereau écrit par Damien Bartoli.



En 2006-2007 a eu lieu l'organisation par le Philbrook Museum of Art d'une exposition consacrée au peintre et à ses élèves américains,la cote élevée de ses peintures témoigne du regain d'intérêt des collectionneurs d'art pour son œuvre et le goût du public pour ses peintures dans les musées."

(Quelques rares toiles se trouvent au musée d'Orsay à Paris.)



Mathilde Primavera.

dimanche 7 novembre 2010

Hommage à la déesse mère




Si tout comme moi, vous êtes attiré par les rituels sacrés qui permettent à des initiés de percer les mystères de la nature en se confondant avec elle, dans le but d'améliorer humblement la condition humaine, vous apprécierez sans doute "Les brumes d'Avalon", où la talentueuse Angelica Huston voue un culte à la Déesse mère.
L'histoire qui a un lien direct avec la légende du roi Arthur présente de nombreux symboles lourds de sens pour qui veut bien entendre et voir.
Il serait vraiment dommage que la culture celte très riche en symbolisme immuable et intemporel tombe dans les oubliettes.
Cet extrait sans les voix, hormis celle qui en chantant accompagne langoureusement tout un vaste programme sur la place des hommes et des divinités dans le monde, n'est, bien entendu, qu'un vague aperçu qui vous donnera peut-être envie d'en savoir davantage.



Texte de Mathilde Primavera.

vendredi 5 novembre 2010

Freyja, la déesse mère nordique




Le char de Freyja est tiré par deux chats, nommés « amour maternel » et « tendresse ».
De taille imposante, ils sont pensés être des chats de forêts norvégiennes ou des lynx. Comme les loups pour Odin, les chats sont sacrés pour Freyja.




Freyja est une déesse majeure dans le paganisme germanique, et nordique, où de nombreux contes l’impliquent ou la représentent.
Néanmoins les meilleures sources documentées de cette tradition religieuse, la mythologie nordique, sont à prendre avec prudence car elles ont été transmises et changées par des historiens médiévaux chrétiens, quelques siècles après la christianisation. La majorité de ces textes ont été réécrits ou inventés en Islande au XIIe siècle et XIIIe siècle par des auteurs ecclésiastiques chrétiens. Le rôle réel des pratiques païennes et l'adoration de la déesse sont donc incertains. Dans les croyances pré-chrétiennes elle est la Grande Déesse Mère.

Le nom Freyja est issu d'un terme germanique signifiant « dame ».

En vieux norrois comme en islandais moderne, Frú a pour sens « maîtresse, dame, femme ».

On pourrait la considérer comme l'équivalent de Vénus et d'Aphrodite.










Freyja est considérée comme une déesse de l'amour, de la beauté, de la terre et de la fertilité.
Freyja, la belle, blonde, aux yeux bleus, est décrite comme la plus juste de toutes les déesses et le peuple la prie pour le bonheur amoureux. On la sollicitait aussi lors des accouchements. Elle est invoquée pour obtenir de bonnes saisons. Elle était la déesse de l'intimité, de l'attirance entre personnes, de la richesse, de la magie et des prophéties.




Mathilde Primavera.

jeudi 4 novembre 2010

Déméter, la Mère de la Terre





Dans la mythologie grecque, Déméter (en grec ancien Δημήτηρ / Dêmếtêr qui dérive de Γῆ Μήτηρ / Gễ Mếtêr, « la Terre-Mère » ou de Δημομήτηρ / Dêmomếtêr, « la Mère de la Terre », de δῆμος / dễmos, « la terre, le pays ») est la déesse de l'agriculture et des moissons. Les Romains l'associèrent à Cérès. La Théogonie d'Hésiode en fait une fille des Titans Cronos et Rhéa, sœur de Zeus, de Poséidon, d'Hadès, d'Hestia et d'Héra et la mère de Perséphone.


Extrait de Hymnes homériques - 33 - A Déméter


Je commence par chanter Dèmètèr aux beaux cheveux, vénérable Déesse, elle et sa fille aux belles chevilles qu'Aidôneus, du consentement du retentissant Zeus au large regard, enleva loin de Dèmètèr à la faucille d'or et aux beaux fruits, comme elle jouait avec les filles aux seins profonds d'Okéanos, cueillant des fleurs, des roses, du safran et de belles violettes, dans une molle prairie, des glaïeuls et des hyacinthes, et un narcisse que Gaia avait produit pour tromper la Vierge à la peau rosée, par la volonté de Zeus, et afin de plaire à Aidôneus l'insatiable. Et ce narcisse était beau à voir, et tous ceux qui le virent l'admirèrent, Dieux immortels et hommes mortels. Et de sa racine sortaient cent têtes, et tout le large Ouranos supérieur, et toute la terre et l'abîme salé de la mer riaient de l'odeur embaumée.



Mathilde Primavera.

mercredi 3 novembre 2010

Un peu de culture celte




La Déesse Mère


Le symbole primaire de l'indicible, c'est la Déesse. Sous une infinité d'aspects et des milliers de noms, derrière tant de métaphores, elle est réalité divinité manifestée, omniprésente à toute vie, en chacun de nous. La Déesse n'est pas séparée du monde, elle est le monde et inclut toute chose : la lune, le soleil, la terre, les étoiles, la pierre, la semence, la rivière, le vent, la vague, la feuille et la branche, le bouton et la fleur, la griffe et le croc, la femme et l'homme. Dans la witchcraft, la chair et l'esprit sont un. La religion de la Déesse est inimaginablement ancienne, mais la witchcraft d'aujourd'hui pourrait aussi s'appeler la Nouvelle Religion. Plus qu'une renaissance, la witchcraft se recrée et la femme est le moteur de ce renouveau en réveillant activement la Déesse, image de l'héritage et des bienfaits du pouvoir féminin.






Le déclin du culte de la Déesse a privé la femme de modèle religieux et de système spirituel correspondant à ses besoins et à son expérience. Le dieu mâle caractérise les religions occidentales et orientales. Avatars, prêcheurs, prophètes, gourous et bouddhas sont quasiment tous des mâles. La femme n'est pas encouragée à explorer sa propre force et sa réalisation. Soumise à l'autorité mâle, elle doit s'identifier aux perceptions masculines et à leurs idéaux spirituels, renier son corps, étouffer sa sexualité, couler sa conception du monde dans le moule masculin. [...]






Le symbole de la Déesse n'est pas une structure parallèle à celle du dieu-père. La Déesse ne régit pas le monde ; elle est le monde. Manifestée en chacun de nous, chacun peut la connaître intérieurement dans sa diversité magnifique. Elle ne requiert pas la domination d'un sexe sur l'autre et n'accorde aucune autorité aux chefs hiérarchiques temporels. Dans la witchraft, chacun doit révéler sa propre vérité. La divinité est vécue sous l'aspect de notre propre forme, féminine ou masculine, car elle a aussi un aspect mâle. Le sexe devient un sacrement et la religion consiste à relier l'être au cosmos. En tant que femme, la Déesse nous incite à percevoir notre divinité, à sentir que notre corps est sacré [...].






Mais la Déesse est tout aussi importante pour l'homme. Pour être moins évidente, l'oppression des hommes eux-mêmes dans le système patriarcal, dominé par un dieu paternaliste, n'en est pas moins tragique que pour la femme. L'homme est intérieurement divisé, d'une part, en un soi spirituel, sensé mater son émotivité et, d'autre part, en ses instincts animaux. Il doit lutter contre lui-même, en Occident, pour vaincre le péché, en Orient, pour tuer le désir et éteindre l'égo.






Mais le dieu cornu incarne les vertus mâles positives, puissantes, venant de ses sources profondes et non le stéréotype violent et émotionnellement mutilant de l'homme dans notre société. L'homme qui correspondrait à l'image du dieu cornu, serait sauvage sans être cruel, en colère sans être violent, sexuel sans être coercitif, spirituel sans être asexué et capable d'aimer vraiment. Alors les sirènes, qui sont les déesses, chanteraient prés de lui.






Notre culture actuelle inculque aux hommes que la virilité exige une absence d'émotion. On le dresse à fonctionner sur le mode militaire, à réprimer toute émotion, à ignorer les messages du corps. Il est sensé supporter l'inconfort, la douleur et la peur, pour mieux se battre et conquérir, que ce soit sur le champ de bataille, dans la chambre à coucher ou dans sa profession. Il doit être agressif et dominant, elle, passive et soumise. Dans le patriarcat, hommes et femmes fonctionnent au sein d'une hiérarchie où ceux d'en haut dominent et soumettent leurs subordonnés.






Pour la femme, la Déesse symbolise son être le plus profond, le pouvoir libérateur, nutritif et bénéfique. Le cosmos est modelé comme le corps de la femme, qui est sacré. Toutes les phases de la vie sont sacrées. L'âge est une bénédiction, non une malédiction. La Déesse ne restreint pas la femme à n'être qu'un corps, elle éveille l'esprit, le mental, les émotions. A travers elle, la femme peut connaître la puissance de sa colère et de son agressivité, tout comme la force de son amour.






Le symbolisme de la Déesse électrifie la femme moderne. La redécouverte des anciennes civilisations matriarcales nous redonne un sens profond de fierté, de notre capacité, en tant que femmes, de créer et de porter la culture. Dénoncer les erreurs du patriarcat nous donne un modèle de force et d'autorité féminines. La Déesse archaïque, la divinité primordiale, la patronne des chasseurs de l'âge de pierre et des semeuses de graines, sous l'inspiration de qui les animaux ont été domestiqués, les herbes médicinales trouvées, à l'image de laquelle les premières œuvres d'art ont été créées, pour qui les mégalithes ont été érigés, celle qui a inspiré la musique et la poésie, est à nouveau reconnue dans le monde d'aujourd'hui.



Mathilde Primavera.