Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)

Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)
Ici c'est le printemps toute l'année !!!

vendredi 24 septembre 2010

Un oiseau de paradis





Effleurer le verre dans lequel il a bu et me sentir coupable de le faire en cachette.
Lui crier sensuellement mon attachement et me sentir coupable de ne rien nous avouer.
Pas plus à lui qu'à moi-même.
Continuer à me tordre de silence et me sentir coupable de lui avoir hurlé mes peurs, mes peines, avec tant de maladresses.

Je souhaiterai que la longue caresse qui nous unit actuellement ne soit jamais perturbée par les ombres de nos âmes.
De MON âme.

Par le passé, je m'étais bien trop protégée pour arriver à le lire correctement.
C'est une bible.
J'avais pourtant l'alphabet.
Dans le désordre, certes.
Puis, quelques lettres ont été perdues.
Par ma faute.
Je les ai enfin retrouvées.
Euh...soyons plus honnêtes, disons plutôt qu'il a pris le temps de les chercher.
Mieux, il a eu la délicatesse de me les rapporter.
A présent, je ferais en sorte qu'elles ne disparaissent plus.
Je l'empêcherai également de me les voler, même par jeu, ou par inadvertance.

Surtout ne rien contrôler.
Juste apprendre à nous apprivoiser.



Texte de Mathilde Primavera.

samedi 18 septembre 2010

Aujourd'hui encore





Je suis en apnée.
Je me jette dans ses silences.
J'écoute tout ce qu'il tait.
Je scrute à la loupe ses ombres.
Je marche sur ses pas derrière lui, telle une sioux.
Pattes de velours, la démarche feutrée, j'évite de miauler.
Je rase les murs, je me glisse sous son tapis, je m'immobilise.

Je souris.
Intérieurement.
J'ai mes raisons.

Je tente de capter tout ce qu'il ne veut pas montrer.
Je saisis au vol deux trois évidences.

Je continue de sourire.
Mais, je ne le cache plus.

Il parle beaucoup.
Je ne dis rien.
Il dévoile si peu.
Je montre trop.

J'ai envie de rire.

Je lance deux trois tirades comme on plongerait dans une mer à 14 degrés.
Il croit que je suis aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau.
Je suis en train de me noyer.
Je bois la tasse.
Je suffoque.
Mais, je vis.
Pleinement.
Enfin...avec lui.

J'ai envie de pleurer.
De joie.

J'évite de l'attendre.
Je devrais.
Quelques fois je le loupe.
De faux pas en faux pas je me mets à trembler.
Je ne devrais pas.
Il me fait ronronner.

Je souris aux pigeons.
Je m'envole avec eux.
Je ne sais pas voler.
J'ai peur de tomber.

Je suis encore debout.
J'éclate de rire.



Photo et texte de Mathilde Primavera.

Privilège





Je ne vous dirai pas ce qu'il fait.
Je m'empêcherai même de l'écrire, ma plume n'en demeurera que plus malicieuse.

Je n'énoncerai pas ce qu'il aime.
Ma liste invisible n'en sera que plus mystérieuse.

Je ne vous communiquerai pas dans quel siècle il vit.
Cela ne vous donnerait que des regrets.

Je ne vous le décrirai pas.
Vous n'avez pas assez vécu pour comprendre la combinaison de son coffre-fort.

Je ne vous citerai pas qui il côtoie.
Vous pourriez croire que vous n'avez que de mauvaises fréquentations.

Je ne vous raconterai pas la musique de sa peau.
Seuls les anges peuvent l'entendre.

Je ne vous confierai pas sa bibliothèque.
Les liaisons entre ses livres sont trop dangereuses pour vos neurones.

Je ne vous déclamerai pas son nom.
Vous ne méritez pas de le connaitre.

Il est précieux.
Je voudrais être ses yeux.
Et, je peux le voir grâce à Dieu.



Photo et texte de Mathilde Primavera.

lundi 6 septembre 2010

Ne jamais oublier


Il ne faut pas que j'oublie d'enrouler le store.
Le ciel est menaçant.
Il ne faut pas que j'omette de faire tout ce que j'ai à faire.
Les urgences risquent de s'accumuler.
Il ne faut pas que je mange n'importe quoi.
La santé est une priorité.
Il ne faut pas que je veille.
Prévenir c'est guérir.
Il ne faut pas que je le néglige.
Il est trop précieux.
Il ne faut pas que j'arrête de prier.
Le désir provoque les évènements.
Mais, il ne faut surtout pas que je rouspète.
C'est une aubaine.
Surtout, ne jamais oublier tout ce que l'on possède.
C'est un miracle.
Cela aurait pu être bien pire.
Remercier sans cesse.


"Si tu remerciais Dieu pour toutes les joies qu'il te donne, il ne te resterait plus de temps pour te plaindre."
Maître Eckhart



Photo et texte de Mathilde Primavera.