Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)

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Ici c'est le printemps toute l'année !!!

lundi 1 mars 2010

Blanc public





"Il n'y a qu'un seul public ; celui qui vient pour aimer. Si les gens viennent pour s'aimer eux-mêmes ou chercher le reflet d'anciennes amours, le contact n'a pas lieu."

Maurice Béjart







Photos de Mathilde Primavera.

22 commentaires:

  1. pas tout à fait d'accord : je dirais : qui vient avec l'espoir d'aimer et un esprit libre, pas qui vient pour aimer à tout prix. Là ce sont les fans, le contraire d'un pblic

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  2. La deuxième partie est vraie je pense.

    Sur la première phrase en revanche je rejoins brigetoun, sauf si l'on prend le mot "aimer" dans son sens le plus large c'est à dire s'engager à fond dans le spectacle pour y vibrer et le sentir résonner en soi. Que les émotions soient ensuite positives ou négatives peu importe.

    Mais j'aime beaucoup la formule de brigetoun : "qui vient avec l'espoir d'aimer et un esprit libre" !

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  3. Je suis d'accord avec Brigetoun.
    Béjart exagère.

    Mais quand même, je crois que rien ne passe s'il n'y a pas un retentissement sur notre intime, une empathie.

    On va au spectacle pour remplir une partie de soi, même si l'on y vient disponibles et altruistes.

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  4. Brigetoun, Nathalie, Michel : Je n'interprète pas la citation de Maurice Béjart comme vous. "celui qui vient pour aimer..." vient avec l'INTENTION d'aimer, cela ne veut pas dire qu'il va obligatoirement aimer, qu'il sera "fan", c'est juste une volonté, un désir au départ. "...si les gens viennent pour s'aimer eux-mêmes, ou chercher le reflet d'anciennes amours..." sous-entendu ils ne viennent pas pour y chercher ce qu'ils connaissent déjà par cœur, mais pour être surpris, s'ouvrir à d'autres univers, d'autres sensations, émotions..."...le contact n'a pas lieu.", la rencontre, l'échange, l'impact produit sur eux ne pourront pas se faire car le public et le spectacle sont comme un dialogue et non un monologue, sous cette condition citée par Béjart uniquement.
    Par contre, je suis étonnée que personne ne souligne le lien entre la citation et les photos où les anges, le christ, la vierge Marie (les spectateurs) sont tournés vers le ciel, le soleil (le spectacle) comme justement pour créer un dialogue réel ou imaginaire, suivant qu'on ait la foi, ou qu'on aime les fictions. Peu importe, dans les deux cas il peut se passer quelque chose de fort comme entre un public et un spectacle !!!

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  5. Bizarrement, dans un lieu public, chacun mène sa vie privée.
    (Un peu hors sujet, mon commentaire, mais le mot "public" m'a fait penser à cela.)

    Magnifiques clichés, Mathilde! Celui avec le soleil fait penser à une apparition divine: j'aime beaucoup!
    (Encore une coïncidence entre nous, chère Mathilde: j'ai fait dimanche une photo du monument aux morts de ma commune en plaçant le soleil juste derrière la tête du soldat. Même effet d'auréole!)

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  6. Bien vu et bien dit Mathilde. Je viens de relire "Le Théâtre Service Public" de Vilar. Il a presque la même définition du public.
    L'envie d'aimer mais aussi l'empathie me semblent indissociables de toute approche "neutre" du spectacle et ce n'est pas un paradoxe que j'exprime. Se "constituer" en tant que public c'est forcément aller vers l'autre (l'auteur, l'acteur, le metteur en scène) avec une disposition "amoureuse". Ce qui rend d'autant plus dure la chute si le spectacle tourne le dos à attente et notre envie...
    Je pense que les critiques (cf par exemple Le Masque et la Plume de F. Inter)ont à ce sujet le coeur un peu trop sec ou au contraire sont trop versés dans la passion. Mais ce sont des pros, pas du public.
    Jolies photos mais pour le lien avec le texte il me fallait bien ton explication.

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  7. Mathilde,como estas,todo bien? las lluvias e inundaciones,no los afectaron a uds.de Avignon?
    pregunto por la cantidad de rios,que hay en la francia...Morice bejart yo vi una puesta de el sobre la vida del bailarin que en este preciso momento,no recuerdo el nombre, de una sencilles y armonia MAGICAS! quien interpreto al bailarin,que no recuerdo-ah la edad-fue Jorge Don,muerto ya, por el vih,tantas vidas bellas, que se han ido!
    me produce una cierta nostalgia!
    todo en vos es magico,hasta las discuciones!
    saludos Avignon y a vos! besos
    lidia-la escriba

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  8. Epamin': je ne crois pas au coïncidences. En effet, s'il est troublant une fois de plus que nous ayons fait le même style de photo, c'est sans doute car ayant des sensibilités et des goûts similaires, nous nous retrouvons à avoir certains regards identiques sur le monde qui nous entoure. J'en suis ravie.

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  9. Lou : très fière d'avoir retranscrit sans le savoir, avec cette citation et mon commentaire, ce qu'est pour Jean Vilar la définition du public. Heureuse aussi, que vous ayez compris le sens de ma publication, je me sens moins seule (sourire) !

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  10. Lidia : Por ahora en Aviñón no de inundaciones, pero con toda esa agua, si continúa, no debe demorar !
    Es evidente que siempre es mejor que ir !
    Un abrazo !

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  11. Mathilde,
    ces photos sont magnifiques...
    J'aime beaucoup ce soleil qui se dévoile et ces statues qui se mettent à bouger avec tes mots...
    Ton pote Béjart, je le trouve un peu raide tout de même ! Parfois, voire souvent, c'est le chemin inverse qui s'exerce ! On vient chercher ce que nous croyons trouver, soit notre reflet, soit ce que nous avons vécu... et l'amour peut naître, émerger tout simplement d'une rencontre qui au départ emmenait des êtres qui ne cherchaient pas la même chose ! Je ne sais pas si je me fais bien comprendre... Etre libre de tout pour être disponible à aimer, je n'y crois pas ! Seuls les enfants, peut-être, ne s'embarrassent pas de ce qui qui nous encombre nous adultes... et encore...!
    Je trouve ces mots radicaux voire au seuil de l'intolérance...! Bravo pour celles et ceux qui sont purs et parfaits ! Le monde de ce qui est à aimer leur est ouvert et réservé !
    Par contre, je kiffe tes photos Mathilde ! Elles me rappellent... mes c'est bien dérisoire que de partager avec ces propres maux... voire bien plus que des mots...

    Bises...:)
    ( le cabanon au fond du jardin est prêt ! ! ! )

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  12. Jeff : je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il n'y ait pas besoin d'être libre de tout pour pouvoir rencontrer l'autre, mais il faut tout de même avant tout une grande disponibilité d'esprit, qu'on ait 5 enfants, un mari, une femme, 3 amants, 2 maitresses (tous les 5 cachés dans le placard), 1 chien, 1 chat, deux poissons rouges et une souris cachée dans le grenier !!!
    Le manque crée l'envie, le besoin, et ce n'est pas le monde et les choses qui nous entourent qui nous remplit forcément !!!
    L'être humain est loin d'être parfait, même les plus grands idéalistes et rêveurs n'échappent pas à cette évidence !!!
    Merci pour le compliment sur mes photos, (venant de toi avec tes photos d'une très grande qualité), ça m'encourage !!!
    Maintiens le cabanon en l'état, ne vas pas y entreposer je ne sais quoi d'ici quelques jours, ton invitation n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde, car de surcroît, vue ma taille et mon gabarit, le cabanon pourrait bien faire office de palais à mes yeux !!!
    Bises ouvertes sur le fond du jardin !!!

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  13. Mat': tu vas vite en besogne. Je ne sais si Vilar aurait repris à son compte cette phrase de Béjart. Ils avaient cependant (je crois) la même philosophie, la même conception de ce que devaient être le théâtre ou la danse. Vilar souligne le rôle de l'éducation dans la satisfaction à donner à ce "besoin d'aimer". Je ne sais comment le dire n'étant pas du tout un spécialiste de son théâtre ni de sa vision théâtrale. Je pense qu'il n'aurait pas aimé ces excès de "modernité" (?) dans lesquels certains nous OBLIGENT à plonger et à nous y bien trouver. La première phrase de Béjart peut toutefois prêter à confusion si on l'interprète comme réfutant tout oeil critique (les "fans" effectivement ne sont pas vraiment du "public"). Si nous allons au spectacle pour nous conforter dans nos certitudes, nos opinions, ou si nous y allons que pour revivre de bons moments alors nous ne pouvons avoir qu'une approche subjective, coupée dès le départ de ce "lâcher prise" qui seul peut nous permettre de nous ouvrir aux autres. L'adhésion n'est pas l'amour et inversement. Voilà pourquoi le théâtre exclusivement "engagé" (dans quelque sens que ce soit) est terriblement réducteur de notre capacité à aimer. On rejoint là bien des réflexions que tu as eues, à propos de l'amour entre les êtres dans d'autres pages de ton blog.

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  14. Lou : mais j'avais bien compris, Béjart a dit, Vilar a dit encore surement autre chose, l'un n'a pas copié et inversement sur l'autre, s'ils ont certainement dit des choses similaires mais pas identiques, ils avaient suffisamment d'intelligence, de connaissance de leur art, d'érudition, de personnalité, pour ne pas à s'inspirer de l'un et de l'autre. Je m'exprime sans doute encore mal, ce n'est pas demain la veille que je vais pouvoir écrire le livre que je n'ai de toute façon pas idée d'écrire.
    L'amour sans calcul, juste par envie, par besoin d'aimer, mais pas n'importe qui à n'importe quel prix, voilà tout le paradoxe !!!
    Rien d'étonnant à ce que certains spectacles soient si illisibles !!! L'être humain est-il tant que cela lisible ? Alors de là à pouvoir lire dans tous les coeurs, il y a de quoi se gratter la tête pendant un bon moment !!!
    Lâchons prise et nous aimerons tout le monde inconditionnellement !!! Avons nous envie d'aimer tout le monde ? La recherche d'équilibre est primordiale ! Mais qu'est-ce donc que l'équilibre ? C'est sans fin !!! L'amour des choses et des êtres, un sentiment indéfinissable !!! Chacun sa définition, jusqu'au jour où on se surprend aussi à aimer des choses et des êtres insoupçonnés !!! Mystère, mystère !!!

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  15. Béjart ne dit pas: venez pour m'aimer. Il dit venez venez avec une démarche d'amour (que ce soit pour la danse, le théâtre, le ciné etc). C'est différent. Radicalement. Il nous dit de ne pas venir,justement, pour "chercher" quelque chose mais pour faire acte de pure ouverture de coeur, et donc d'esprit.

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  16. Aimer ne signifie pas pour moi tout aimer ou "tous les aimer" (mes semblables). C'est avoir ce potentiel, cette capacité, cette ouverture sans lesquels nous ne pourrons aimer QUE ce que nous connaissons, que nous aimons A PRIORI. N'aimer que ce que nous désirons, que ce que nous attendons, est-ce vraiment aimer ? Bon, il nous faudrait quelques plombes encore pour en discuter...

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  17. Lou : mon petit Lou (permettez-moi de vous appeler comme cela, puisque nous sommes en pleine conversation mondaine sur la citation de Maurice Béjart homme de spectacle et l'amour autour du spectacle), comme vous, j'entends la même chose, il demande au public d'avoir l'esprit et surtout le cœur ouvert (ce qui est encore plus impalpable et à la fois certainement plus juste) et dit autrement, je suis en train de dire exactement la même chose que vous, sauf, si par amour de la polémique vous reveniez me dire "oui mais...", qui m'enthousiasmerait une nouvelle fois, et ce sans même vous connaitre !!! Ah, non, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je n'ai pas dit que je vous aimais sans même vous connaitre, mais il est vrai que nous pouvons aussi à mon avis aimer l'inconnu(e) !!!

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  18. Mat': merci et bonne nuit, je ne veux pas d'histoires avec Jeff ! lol

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  19. Lou : Bonne nuit à vous aussi !!! Je vais aller me coucher moi-même avec le sourire, après avoir bien ri avec votre sens de l'humour !!!

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  20. Lou Ravi :
    Et si nous avions une histoire... commune, somme toute banale...:)
    Après tout, pour aimer, il faut être deux !...(:]
    Soi et son histoire ?...

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  21. Jeff : oooohhhh jooooooooliiiiii !!! On se croirait dans un salon du 17ème siècle entre tes répliques et celles de Lou Ravi !!!

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