Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)
mercredi 17 mars 2010
Troublée
"L'enfant cherche ses mots, le vieillard ne les trouve pas."
Marie Valyère
Des fois j'ai 4 ans.
Parfois j'ai 100 ans.
Je suis une handicapée de la parole.
Enfin...dans certains cas et plus particulièrement dans un bien précis.
Face à lui.
Lui, un monument.
Brillant, érudit, théâtral, énigmatique, mystique, cyclothymique, illisible, longiligne, rectiligne en zigzag, du cristal voilé sous une porte blindée transparente.
Une œuvre d'art contemporaine aux dimensions gigantesques.
Il faut le petit papier qui va avec.
La notice explicative.
Pourvu qu'elle soit elle-même compréhensible.
Mais, pour ne pas tomber du monument il ne faut pas essayer de le gravir.
Rester sur la terre ferme en le regardant comme un "objet" ami, et non comme un "objet" de désir, est le plus sûr moyen pour pouvoir l'apprécier sous tous les angles pendant longtemps.
"Sagesse du monde :
Ne reste pas en terrain plat.
Ne monte pas trop haut.
Le plus beau coup d'oeil sur le monde
Est à mi-pente.
Vademecum-vademecum :
Je te plais, mes discours t'attirent,
Tu veux me suivre et marcher sur mes pas ?
Suis toi fidèlement toi-même,
C'est ainsi que tu me suivras...tout doux, tout doux."
Nietzsche
J'ai oublié une précision.
Le monument, lui, parle.
Texte et photo de Mathilde Primavera.
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si tu as la chance de connaître un monument, admire le donc - ça n'obige pas à ne plus être soi
RépondreSupprimerBrigetoun : excellent résumé !
RépondreSupprimerEt l'admiration d'un monument a quoi de si extraordinaire ? Rester à mi-pente, ça fatigue les jambes à la longue, alors que tout en haut ou tout en bas, on peut se poser ou s'assoir !
RépondreSupprimerNon ?...;)
Bises Mathilde !...
Je suis dans la pente si tu me cherches...
MATHILDE,QUE PLACER SIN IGUAL,LEER A NIETZSCHE,Y LAS BALBUCEOS DE LOS NIÑOS...!BELLO TEMA,BUENAS LETRAS,HERMOSAS FOTOS QUE MAS PUEDO PEDIR...ESPERO QUE YA HAYA LLEGADO EL CALORCITO QUE PRECEDE A LA PRIMAVERA,DISFRUTALA AL MAXIMO,ESTUVE AUSENTE,SIN COMENTAR,YA QUE ESTUVE HACIENDO TRAMITES INUTILES,QUE SE LLEVARON MI TIEMPO,Y NADA SOLUCIONARON!
RépondreSupprimerUN ABRAZO
SALUDOS AVIGNON! Y A TI
lidia-la escriba
Jeff : Ton raisonnement n'est pas faux une fois de plus ! Tu as toujours une logique implacable !!! Mais si tu es en bas de la pente il y a beaucoup de chance pour que l'on se trouve sans que j'ai besoin de te chercher !
RépondreSupprimerCeci dit, certains monuments sont impressionnants quand même et vu d'en bas d'autant plus !!!
Lidia : Ciertamente, esto nos hace aún más común si usted disfrutar de algunos pensamientos de Nietzsche !
RépondreSupprimerY entonces, gracias por tus elogios !
La primavera despierta poco a poco a Aviñón, como viejos sentimientos encontrados !
Espero encontrar nuevas energías para venir a visitar muy pronto a verme a mí mismo de una manera un poco más suave de lo normal !
En cualquier caso, me complace estar aquí !
Un abrazo !!!
Les monuments ne sont jamais qu'à l'échelle humaine. Souvent, ce que l'on perçoit d'eux - ou ce qu'ils veulent bien montrer - n'est que la croûte maquillée d'une histoire douloureuse (cela nous ramène à ta photo d'hier).
RépondreSupprimerEt bien souvent, le monument n'est pas celui qui fait de l'ombre.
Mais, un monument, c'est immobile, non ?
Michel : Les monuments ne sont pas forcément à l'échelle humaine ! Personnellement devant la Tour Effel je sens bien que je suis devant un monument gigantesque ! Quant à la croûte maquillée, je voudrais bien savoir qui ne sort pas masqué ! Le maquillage est une tentative de séduction, un artifice bien agréable qui est une marque de respect et de savoir vivre face à nos contemporains. Si tout le monde se mettait à hurler sa douleur sans tenir compte des règles sociales, on vivrait dans un monde encore plus chaotique. Cela n'empêche pas d'enlever le maquillage une fois seule, ou devant seulement quelques proches !
RépondreSupprimerUn monument ne fait pas forcément de l'ombre, il peut refléter la lumière comme la pyramide du Louvre aussi.
Le monument, rajoute lui des roues et hop ça roule Raoul !!!
Tu as raison. Je cherche des mots. Je ne trouve plus mes mots. Quel âge ai-je donc ?
RépondreSupprimerMichel : Mais tu les as trouvé tes mots, il ne faut surtout pas remettre en question tes propos, ils sont tiens et doivent être acceptés tels quels, même si les autres ne sont pas d'accord avec toi. Tu n'es pas un handicapé de la parole puisque tu t'es exprimé. Il faut avant tout rester soi comme dit Nietzsche.
RépondreSupprimerQuant à ton âge, je ne peux pas répondre à ta place.
Ils ne les trouvent pas
RépondreSupprimerleurs mots
ou plus
les vieillards
Jeandler : et puis des fois, il y a aussi des personnes âgées qui ont toute leur tête !!!
RépondreSupprimer(on se remonte le moral comme on peut !!!)
Ce que je reproche aux monuments c'est qu'ils ne sont pas "habités", mais seulement visités, admirés, entretenus, ravalés, ruinés aussi, coûteux toujours. Une chaumière, elle, a une âme !
RépondreSupprimerOlivier : oui mais ce monument là a une âme qui a une triple épaisseur !!! Des fois il ressemble à une douce chaumière aussi, une vraie comme dans les Walt Disney !
RépondreSupprimerNi l'un ni l'autre !
RépondreSupprimerAttention, Mathilde!
RépondreSupprimerSi le monument se reconnaît lorsque tu (ne) lui parle (pas), il pourrait bien se transformer en château de cartes...
Que des bonnes choses non pas à l'ombre mais à côté de ton monument!
Le mot nu ment.
RépondreSupprimerEpamin' : ce n'est pas faux, mais je m'efforce de parler à cet ami, et ce, sans parvenir à formuler correctement tout ce que je voudrais dire. Le comble, c'est que lui trouve que je m'exprime bien. Pas sure qu'il puisse se reconnaitre et en même temps ça serait fou qu'il n'en soit pas ainsi, c'est quelqu'un qui se connait bien, mais qui ne reconnaitra pas forcément ma posture verbale face à lui !!! Le monument en 4 ans s'est effectivement transformé quelques fois en château de cartes, mais je n'avais jamais réalisé qu'effectivement à chaque fois, moi-même à ces instants précises j'ai été silencieuse. Belle réflexion Epamin' !
RépondreSupprimerEn plus d'être certainement dans l'enseignement, vous n'êtes pas psychologue à tout hasard ?
"ces instants précis" et non pas "ces instants précises" ! A l'ouest la gamine !!!
RépondreSupprimerMichel : Excellent ce jeu de mot lacanien ! Cela me fait réfléchir encore plus à ma posture verbale face au monument qui rejoint ma réponse à l'instant à Epamin'.
RépondreSupprimerLou : je suppose que votre commentaire concerne la publication précédente ! Surement une collision informatique, car il me semble au moment de sa lecture sur ma boite email avoir vu "éclat". La gamine à l'ouest et son ordinateur aussi !!!
RépondreSupprimerEt le mur murmure !
RépondreSupprimerMichel : comment, les murs parlent ? Suis-je donc sourde ou idiote, on m'a toujours dit que les murs avaient des oreilles, non une langue !!! Voilà autre chose ! On nous cache tout, on nous dit rien !!! Heureusement qu'il y a des fuites !
RépondreSupprimerComment, tu ne sais plus que certains murs parlent ???
RépondreSupprimerTu les fais bien parler toi...
Michel : ah bon ? Je fais des choses sans le savoir alors ! Des dons plus qu'enfouis car je ne comprends pas ! Vais-je devoir m'avancer sur chaque centimètre carré des remparts d'Avignon et tendre l'oreille pour en avoir la confirmation ? Vaste entreprise !
RépondreSupprimerVoici le dernier mur que tu as fait parler :
RépondreSupprimerhttp://bienplusquedesmots.blogspot.com/2010/03/eclat.html
Je pensais à la citation...Je ne cherche pas trop mes mots, je les trouve assez facilement. Sauf ce soir peut-être. Repos bienvenu après quelques jours décousus. Jeff est dans la pente. Moi dans la soupente. Bzzzz....
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