Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)

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Ici c'est le printemps toute l'année !!!

jeudi 29 octobre 2009

La beauté extrême



















"Ne peut être beau que ce qui est grave."
Anton Tchekhov Extrait La mouette


Mathilde Primavera.

13 commentaires:

  1. Bien fort est celui ou celle capable de définir la beauté ! Même les canons de la plastique évoluent. Pour ma part, je ne sais pas si quelqu'un est beau, en revanche, rares sont les gens qui me plaisent et dont je ne peux pas dire qu'ils sont beaux. Leur regard, leurs gestes, une bouche, des expressions, une allure, du charme, de la puissance,... Et comme là, il n'y a aucune règle mis à part le fait que j'éprouve quelque émotion les concernant, (envie de les connaitre, ils/elles sont mes amis, admiration intellectuelle, admiration tout court, .....), ma notion de la beauté est fluctuante autour d'un point immuable néanmoins, la beauté ne peut être QUE ce qui suscite de l'émotion. Sinon, c'est de la technique, de la plastique, de l'architecture, tout ce que tu veux mais pas de la beauté. Quant à adhérer à la phrase de Tchéékhov et son âme russe (je déteste l'âme russe pour m'être frottée et écorchée à cette langue pendant 6 ans), je lui laisse sa délectation des sentiments mélancoliques. Pour ma part de quinquagénère méridionale, il est des choses incroyablement joyeuses et légères qui me ravissent et que je trouve belles. La naissance, la nature AU PRINTEMPS (et pas à l'automne où c'est une horreur avec le froid qui arrive et les jours qui décroissent), un petit chat et sa baudelairienne élégance, des ombres, et je peux faire ça pendant des pages. Nommer des petits riens qui sont vraiment BEAUX. Un jour, j'ai vu la silhouette des usines de gardanne se découper en ombre chinoises sur un fond de crépuscule de janvier. C'était sidérant. Magnifique. Et pourtant, c'était une usine. Dans le contre jour, son ombre chinoise faisait un rouge et noir magnifique, les fumées se chargeaient de rose et le ciel, qui était cramoisi à l'horizon, devenait vert et presque jaune en remontant le regard.

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  2. Une usine a pourtant quelque chose de grave de part son architecture et sa fonction et vous y avez trouvé une beauté fulgurante ! Comme quoi l'âme russe n'est pas incompatible avec une âme méditerranéenne à laquelle j'adhère également à 300% (ne pouvant échapper à mes origines), même si cette usine se trouve dans le sud de la France ! La gravité des choses n'est pas forcément triste, ça aussi c'est encore un sentiment suggestif, une illusion, on peut trouver quelque chose de beau dans la gravité qui rime avec sobriété, pureté, minimalisme...

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  3. C'est vrai ce que tu dis, et j'y ai pensé en l'écrivant (suscitais-je une réponse??? Why not ?). En tous cas, il est des choses que l'on qualifie aisément de "ravissantes" mais qui ont aussi une indiscutable beauté. Je repense à un chat qui joue. Mais peut-être n'aimes tu pas les chats?

    Quoi qu'il en soit, après des décennies de délectation morose et de gravité intrinsèque, je crois que je suis aujourd'hui dans des dispositions d'âme à l'affût du positif, du joyeux, du frais, du flamboyant. Bref, tu vois le genre. J'ai trop intensément et pendant trop longtemps fonctionné dans la gravité, la "gravitude", la "graverie" et je la connais par le coeur, par l'âme, par le ventre, par la tête et les membres.

    Si ma silhouette évite avec une farouche obstination la légèreté, mon esprit s'y complaît, s'en régale, peut-être parce que subsiste, en fond, la vigilance acquise par le passé. C'est un capital, et j'ai décidé de vivre sur les intérêts sans les thésauriser !

    Maintenant, ça ne signifie pas, comme tu l'as vu dans l'exemple de l'usine, qu'il n'est nulle chose grave que je ne trouve belle. Et puis tiens, en écrivant cela, ça me pousse vers une piste déjà explorée. Pourquoi fonctionner par exclusion? Pourquoi soustraire?

    Mais je crains de me répéter, non? Il y a des fois où je fonctionne en boucle comme ça ;)

    Re bises

    Je t'embrase

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  4. J'adore vos boucles qui font des détours et des tours de magie ! Oui j'aime les chats mais j'évite de les regarder depuis que le mien a disparu il y a quelques années à l'âge de 17 ans 1/2, même si cela faisait partie d'un processus naturel et complètement logique. Au départ ce n'était pas le mien, j'ai eu du mal à accepter de l'avoir à la maison et au final quand il n'était plus là c'est moi qui l'ai pleuré le plus pendant très longtemps. Comme si je savais à l'avance que j'allais m'y attacher d'une manière trop importante !
    Cri, mettons-nous d'accord une bonne foi pour toute, je suis quelqu'un qui aime rire, "rigoler" serait même mon passe-temps favori avant toute chose, encore faut-il le pouvoir, les circonstances ne s'y prêtant pas toujours. Aussi, uniquement lorsque les situations ne sont pas drôles tout en tâchant de garder mon positivisme et avant tout mon sens de l'humour sans lequel je pense que beaucoup de monde serait perdu car cela s'applique à tout le monde, je veux voir de la beauté là où d'autres encore n'y verrait que de la misère ! Exemple : prenez une "tripotée" de petites vieilles habillées toutes en noir (car veuves) sur un banc en train de papoter à l'ombre d'un arbre d'un magnifique village corse. Et bien, selon votre sensibilité, votre regard, vous avez le choix de trouver ça d'une beauté incroyable, comme d'autres trouveraient cela pathétique et d'une tristesse sans nom. Et pourtant, le veuvage et la vieillesse sont des sujets graves. Je trouve personnellement le tableau d'une extrême beauté et ce malgré l'ensemble d'une pure sobriété !
    Mais cela ne m'empêchera pas de m'extasier par exemple sur l'extrême beauté d'une sculpture d'un nu masculin où mon regard pétillant sera accompagné d'un sourire jusque derrière la tête en pensant à des choses inavouables et qui ne feront rire que moi !
    Je vous embrasse.

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  5. Le fameux concupiscent !

    Je te dis que c'était mon humeur du jour, hier. Aujourd'hui, je sors de l'hosto et je n'ai pas vraiment la banane car, sans que ce soit grave, on a évoqué opération du genou et l'enlèvement des vis à la cheville. Passe encore pour le genou, mais les vis ! Je m'y suis très atttachée, moi, à mes vis ! Elles se rappellent 20 fois par jour à mon bon souvenir ! Serai-je bientôt dévissée? Je n'aurai même plus mal? Ce que c'est que la vie quand même ! Pourvu qu'au moins je reste boiteuse !

    Bise, ma belle.

    Pour la route, je te renvoie à un extrait du poème de Baudelaire "les petites vieilles" que trop long pour le nombre de signes autorisé; il te donnera, en écho à ta remarque, une indication chromatique de mon humeur du jour :


    Dans les plis sinueux des vieilles capitales,
    Où tout, même l'horreur, tourne aux enchantements,
    Je guette, obéissant à mes humeurs fatales,
    Des êtres singuliers, décrépits et charmants.

    Ces monstres disloqués furent jadis des femmes,
    Éponyme ou Laïs ! Monstres brisés, bossus
    Ou tordus, aimons-les ! Ce sont encor des âmes.
    Sous des jupons troués et sous de froids tissus

    Ils rampent, flagellés par les bises iniques,
    Frémissant au fracas roulant des omnibus,
    Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques,
    Un petit sac brodé de fleurs ou de rébus ;

    Ils trottent, tout pareils à des marionnettes ;
    Se traînent, comme font les animaux blessés,
    Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes
    Où se pend un Démon sans pitié ! Tout cassés

    Qu'ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille,
    Luisants comme ces trous où l'eau dort dans la nuit ;
    Ils ont les yeux divins de la petite fille
    Qui s'étonne et qui rit à tout ce qui reluit.

    - Avez-vous observé que maints cercueils de vieilles
    Sont presque aussi petits que celui d'un enfant ?
    La mort savante met dans ces bières pareilles
    Un symbole d'un goût bizarre et captivant,

    (...)
    - Ces yeux sont des puits faits d'un million de larmes,
    Des creusets qu'un métal refroidi pailleta...
    Ces yeux mystérieux ont d'invincibles charmes
    Pour celui que l'austère Infortune allaita !

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  6. Oh Cri que me dites-vous là ? Vous avez le droit de faire un concours avec moi de celle qui dit le plus de bêtises, de celle qui utilisera le plus de mots, de celle qui délirera le plus...mais vous n'avez pas le droit de tenter de me concurrencer en fréquentant le milieu hospitalier plus souvent que moi !!!
    Un attachement à vos vis, voyons Cri, soyez bien plus humble que cela en ne prêtant attention qu'à votre délicieux vice (allusion au bavardage)!
    S'il faut enlever toute la batterie métallique, ben soit, il va falloir l'accepter, c'est pour un mieux par la suite j'en suis certaine ! Tout comme moi, vous ne savez plus quoi faire pour vous faire remarquer et j'avoue que là vous faites très fort, j'abdique, vous avez gagné !
    Faudrait-il absolument en plus avoir la banane pour garder le moral ? Je suis convaincue qu'il vous reste quelques pêches derrière les fagots et si vous devez boiter et bien soit, cela rajoutera un charme supplémentaire à vos atouts déjà nombreux ! Si c'est une ruse pour freiner mon élan de venir vous voir c'est loupé car en plus des bananes manquantes et des pêches retrouvées j'ai en stock quelques patates nouvelles !
    Merci pour la beauté extrême de ce poème de Baudelaire que je ne connaissais pas en étant certaine que d'autres jolis poètes vont venir vous jouer des tours de magie ! Avez-vous pensé à re-écouter Boby Lapointe ! Merci d'avance Cri de suivre ce conseil, sauf si comme à l'accoutumée vous allez trouver aussi une autre idée pour rebondir en faisant attention de ne pas retomber sur vos genoux mais sur vos pieds, comme à l'accoutumée ou...presque !!!
    Je vous embrasse fort

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  7. Comme je suis, aujourd'hui encore d'une humeur qui chataigne, allez zou, je t'e remets un petti baudelaire que nous connaisaons tous comme un franc primesautier, et ainsi que tu va le voir, dans une connotation météorologique et humorale assez typée. Après, je cours chercher pèche, bananes et patates, en espérant trouver la cerise qui m'a manqué cette année.

    La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
    Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
    Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
    Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
    Et quand octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
    Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,
    Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
    A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
    Tandis que, dévorés de noires songeries,
    Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
    Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
    Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver
    Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille
    Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.

    Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,
    Calme, dans le fauteuil je la voyais s'asseoir,
    Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
    Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
    Grave, et venant du fond de son lit éternel
    Couver l'enfant grandi de son oeil maternel,
    Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
    Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse?

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  8. Bon Cri, je prends le taureau par les cornes et me permets de répondre à ce magnifique poème de Baudelaire par une pirouette cacahouète (châtaigne +cacahouète = super cure de magnésium)en vous envoyant les paroles de la chanson Tango par Boby Lapointe ! Et toc, vous ne croyez tout de même pas que je vais vous laisser dans cet état avec des araignées dans la tête qui vous grignotent le cerveau et des cerises oubliées sur l'arbre ?
    Je vous embrasse (texte sur commentaire suivant car soucis de format)

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  9. Ma qué c'est la loumière Tan-go
    Y les mousiciens zouent Tango
    Yo souis dou pays del tan-go
    Y yo lo boudrais danser
    (Si si si si)

    Yo distingué ouna Chiquita
    Mon beau regard noir l'invita
    Ma qu'avec oun' grace esquiss'
    Ell' me dit : "Yo l'ai promis'"
    (Hay hay hay hay)

    Et pour pas manquer la danse
    Yo m'incline vers sa sœur
    Belle comme oune contrebasse
    Avec un chapeau à fleur

    La la de mi amor
    La la tu corason
    La la de tu amor
    La la de mi corason

    A... pres le tango il vient oune raspa
    Et yo ne peux plus décoller de ses bras
    Avec tout le poids de son corps bien garni
    Ell'saute à pieds joints sur mes souliers vernis.

    Et yo n'ai jamais fini
    De danser de sous sa loi
    Bientôt mes souliers vernis
    Ne le sont pas plus que moi

    Yo n'ai yamais ou de sance
    Moi qui suis un Arzentin
    Depuis que ye suis en France
    Per l'amour... yo fais "Tintin"

    Si es que yo lo digo
    Lo repetira usted
    Pero si no lo digo
    No se le repetira

    Y si no lo digo you
    Ninguno podra oir
    Y si no lo puede oir
    Nose le repetira

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  10. suite de la chanson :

    Oui da, ouida, da, da
    Que se me souviendrais tout l'temps
    De ce Tango à Mille Temps


    Ouf...cela a été laborieux mais j'ai réussi !

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  11. Paroles contre paroles : Un beau matin de juillet, le réveil
    A sonné dès le lever du soleil
    Et j'ai dit à ma poupée "Faut te s'couer
    C'est aujourd'hui qu'il passe"
    On arrive sur le boulevard sans retard
    Pour voir défiler le roi d' Zanzibar
    Mais sur-le-champ on est r'foulé par les agents

    Alors j'ai dit :

    On n'est pas là pour se faire engueuler
    On est là pour voir le défilé
    On n'est pas là pour se faire piétiner
    On est là pour voir le défilé
    Si tout le monde était resté chez soi
    Ça f'rait du tort à la République
    Laissez-nous donc qu'on le regarde
    Sinon, plus tard, quand la reine reviendra
    Ma parole, nous on r'viendra pas

    L' jour de la fête à Julot, mon poteau
    Je l'ai invité dans un p'tit bistro
    Où l'on sert un beaujolais vrai de vrai
    Un nectar de première
    On est sorti très à l'aise et voilà
    Que j'ai eu l'idée de l' ram'ner chez moi
    Mais j'ai compris devant l' rouleau à pâtisserie

    Alors j'ai dit :

    On n'est pas là pour se faire engueuler
    On est venu pour faire une tite belote
    On n'est pas là pour se faire assommer
    On est là pour la fête à mon pote
    Si tout le monde restait toujours tout seul
    Ça serait d'une tristesse pas croyable
    Ouvre ta porte et sors des verres
    Ne t'obstine pas ou sans ça l' prochain coup
    Ma parole, j' rentre plus du tout

    Ma femme a cogné si dur cette fois-là
    Qu'on a trépassé l' soir même et voilà
    Qu'on se r'trouve au paradis vers minuit
    Devant Monsieur Saint Pierre
    Il y avait quelques élus qui rentraient
    Mais sitôt que l'on s'approche du guichet
    On est r'foulé et Saint Pierre se met à râler

    Alors j'ai dit :

    On n'est pas là pour se faire engueuler
    On est v'nu essayer l'auréole
    On n'est pas là pour se faire renvoyer
    On est mort, il est temps qu'on rigole
    Si vous jetez les ivrognes à la porte
    Il doit pas vous rester beaucoup d' monde
    Portez-vous bien, mais nous on s' barre
    Et puis on est descendu chez Satan
    Et là-bas c'était épatant !

    C' qui prouve qu'en protestant
    Quand il est encore temps
    On peut finir par obtenir des ménagements !

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  12. Bon, à noter que mon message de répondeur de portable est uen chanson de Bobby Lapointe (mais je ne me souviens plus laquelle parce que je mlets TOUJOURS des chansons de Bobby, et du coup, je ne sais plus où j'en suis ;)

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