Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)

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jeudi 17 mai 2012

Chaque jour une robe rouge, chaque jour une émotion (10)



Cardinal de Bérulle, Opuscules de Piété. éd. Rotureau, LX ; 233-235 a écrit:

Cet état de silence que je vois en Jésus me ravit et me tire en silence, comme aussi je vois qu'il ravit encore et tire en silence sa très sainte Mère... Aussi est-ce le partage de la Vierge, en ce saint temps, d'être en silence. C'est son état, c'est sa voie, c'est sa vie. Sa vie est une vie de silence qui adore la parole éternelle.

Et voyant devant ses yeux, en son sein, en ses bras cette même parole, la parole substantielle du Père, être muette et réduite au silence par l'état de son enfance, elle rentre en un nouveau silence et y est transformée à l'exemple du Verbe incarné qui est son Fils, son Dieu et son unique amour.

Et sa vie se passe ainsi de silence en silence, de silence d'adoration en silence de transformation, son esprit et ses sens conspirant également à former et perpétuer en elle cette vie de silence; et toutefois un sujet si grand, si présent et si propre à elle serait bien digne de ses paroles et de ses louanges.

A qui Jésus appartient-il de plus près qu'à Marie qui est sa mère ?... Qui connaît mieux l'état, les grandeurs, les abaissements de Jésus que Marie, en laquelle il a reposé neuf mois, et de laquelle il a pris ce petit corps qui couvre la splendeur de la divinité, comme une nuée légère qui cache un soleil?

Qui parlerait plus dignement, plus hautement, plus divinement de choses si grandes, si profondes, si divines, que celle qui est la Mère du Verbe éternel, et en laquelle et par laquelle ces choses-là mêmes ont été accomplies, et qui est la seule personne que la Trinité a choisie et jointe à soi pour opérer ces merveilles?

Et toutefois, elle est en silence, ravie par le silence de son Fils Jésus. Et c'est un des effets sacrés et divins du silence de Jésus, de mettre la très sainte Mère de Jésus en une vie de silence, silence humble, profond et l'adorant plus saintement et plus disertement la sagesse incarnée, que les paroles des hommes ou des anges.

Ce silence de la Vierge n'est pas un silence de bégaiement et d'impuissance, c'est un silence de lumière et de ravissement, c'est un silence plus éloquent, dans les louanges de Jésus, que l'éloquence même.

C'est un effet puissant et divin dans l'ordre de la grâce, c'est-à-dire un silence opéré par le silence de Jésus, qui imprime ce divin effet en sa Mère, et qui la tire à soi dans son propre silence, et qui absorbe en sa divinité toute parole et pensée de sa créature.





Mathilde Primavera.

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