Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)

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Ici c'est le printemps toute l'année !!!

vendredi 13 janvier 2012

Se souvenir














                 J'avais alors 21 ans, j'habitais en foyer de jeunes travailleurs à Paris.






J'effectuais trois heures de transport par jour.







Mais, l'envie d'apprendre à taper avec mes dix doigts sans regarder mes mains relevait aussi bien du défi, de l'activité ludique que d'une réelle nécessité vitale.







Alors, la fatigue, les conditions précaires, j'en avais que faire, rien ne pouvait me la faire taire.







Aussi, tous les soirs, je m'entrainais une heure, bien plus les week-ends, sur ma machine à écrire offerte par mon père avec ses petites économies.






Cela rendait l'objet encore plus précieux.








Et, si cela n'avait pas été luxueux, en plus de la caresser tous les soirs avec un chiffon doux, je l'aurais bien parfumée avant de la border dans sa valisette noire aux belles attaches métalliques, qui faisaient un beau "clac" quand je les actionnais.











Je l'ai conservée longtemps, longtemps, comme une relique, jusqu'au jour où la mort dans l'âme j'ai dû m'en débarrasser par pression conjugale, pour une question de place.













Je regrette, encore à ce jour, de ne pas avoir manifesté plus de protestation et de ne pas avoir su conserver ce trésor, non pas par goût des biens matériels, mais pour toute sa jolie symbolique.









Je ne suis absolument pas nostalgique de ce bel outil, toutefois archaïque.







Mais, je n'ai pas encore tout à fait la mémoire qui flanche.








Je ne suis pas une ingrate.





Histoire 

                                                                 Sources Wikipédia


  • 1870 : première machine , « The Writing Ball » de Rasmus Malling-Hansen
  • 1714 : Premier brevet accordé à l'Anglais Henry Mill.
  • 1829 : The Typographer de l'Américain William Austin Burt, breveté le 23 juillet.
  • 1837 : Cembalo scrivano de l’italien Giuseppe Ravizza
  • 1867 : Mise au point par Christopher Sholes - un imprimeur - d'un prototype artisanal qui sera ultérieurement produit en série et commercialisé par la firme «Remington»
  • 1870 : Skrivekügel du Danois Rasmus Malling-Hansen.
  •  Fin du XIXe siècle, la machine à écrire Blickensderfer (en) utilise déjà le principe de la boule ou du   cylindre tronqué. Ce qui offre la possibilité de changer les polices. Néanmoins, malgré un succès initial de la Blickensderfer, celle-ci se fit détrôner par d'autres types, notamment la Remington ;
  • 1873 : Remington, « The typewriter » jusque là producteur d'armes, de matériel agricole et de machines à coudre, produit en série et commercialise la machine à écrire de C. L. Sholes ( modèle dit Machine à écrire Sholes et Glidden).
  • Dans les années 1870, Mark Twain est séduit par le procédé et devient l'un des premiers écrivains à soumettre à son éditeur ses œuvres écrites avec une machine à écrire (La Vie sur le Mississippi et Les Aventures de Tom Sawyer).
  • 1874 : le téléscripteur d'Émile Baudot.
  • 1914 : première machine électrique.
  • 1935 : la petite machine portable, l’« Hermes-Baby ».
  • 1961 : la « machine à boule » d'IBM ( sous le nom d'IBM Selectric typewriter) reprend un dispositif ancien ( autrefois mis en oeuvre par la Machine «Blickensderfer» en fin XIX°s ) pour ré-introduire la possibilité de changer rapidement la fonte de caractères.
  • 1976 : la machine à marguerite.
  • 1977 : Olympia crée une nouvelle machine à écrire portative.
  • 1986 : Machine à écrire électronique avec écran 1 à 3 lignes avec les CANON e70. Cette mémoire permet des corrections immédiates.
  • 1992 : Première machine à écrire avec grand écran créée par Powerbook 145.
  • 2011 : Fermeture de la dernière fabrique à machines à écrire (Godrej & Boyce, Mombai, Inde).








    


 Machines à écrire et culture


Source : Wikipédia



•    1941 : La Machine à écrire, pièce de Jean Cocteau

•    1945 : Pablo Sorozábal utilise une machine à écrire dans sa zarzuela La eterna canción avec orchestre et voix.

•    1950 : Leroy Anderson compose The Typewriter pour orchestre et machine à écrire.

•    1959 : William Burroughs associe la machine à écrire au délire du personnage principal dans Le Festin nu.

•    1962 : Orson Welles recourt aux machines à écrire dans le Le Procès pour souligner l'aliénation.

•    1980 : La machine à écrire est un élément central de l'intrigue de The Shining de Stanley Kubrick où un auteur en proie à la folie dactylographie inlassablement la même phrase.

•    2006 : Dans le film La Vie des autres de Florian Henckel von Donnersmarck, le protagoniste utilise une machine à écrire pour rédiger son roman. Cette machine va être recherchée par les agents de la Stasi qui le surveillent.

L'écrivain Cormac McCarthy a écrit ses romans, dont La route, sur un modèle Olivetti Lettera 32 (en) achetée en 1963. En 2009, sa machine à écrire a été adjugée pour 254 000 $ US lors d'une vente aux enchères.



Mathilde Primavera.


   

7 commentaires:

  1. "-C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
    -C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... lit le petit prince, afin de se souvenir...".

    Le désir d'apprendre, la volonté d'y consacrer du temps, la patience de se remettre mille fois à l'ouvrage, le savoir-faire et l'expérience des heures, acquis lors de l'apprentissage, les compétences renforcées...et j'en n'oublie.
    Il reste en vous, beaucoup de cette machine à écrire. Et c'est encore plus fort qu'un symbole!

    J'ai beaucoup aimé ce post, je vous embrasse.

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  2. Bonjour,
    merci pour cet article.
    C'est en cherchant des idées sur la machine à écrire que je suis tombé sur votre article. J'avais justement l'intention d'écrire sur ce sujet... car où serais-je en ce moment sans la machine à écrire ?
    Comme vous, en 1958/59, j'ai choisi l'option "dactylographie" alors que je préparais le BEP comptabilité au collège Legouvé de Montpellier. Ensuite le service militaire en 1961 : savoir "taper à la machine" m'a beaucoup aidé ; m'a évité la guerre d'Algérie ; m'a planqué à l'état-major du 7ème régiment du génie à Avignon... et puis en 1963, ma mutation pour le Polynésie.
    J'ai terminé ma carrière professionnelle comme administrateur d'un centre de recherche scientifique et, 50 ans après, j'habite toujours à Tahiti, père de deux enfants et grand' pères de trois petits-enfants.
    Et je passe mes journées à taper sur mon ordinateur...
    Encore merci, j'en ai les larmes aux yeux.

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    1. Bonjour Pierre !!!

      Merci beaucoup pour votre témoignage qui me va droit au cœur !!!
      Lorsque j'écris quelque chose de personnel, et ce même si personne ne vient me commenter quoi que ce soit, je me dis à chaque fois que forcément quelqu'un quelque part dans le monde a ressenti, a vécu, la même chose que moi !!! Vous m'en donnez directement la preuve là en nous résumant votre propre expérience de l'apprentissage de cet outil qui n'est pas loin de partir aux oubliettes pour toujours, enfin jusqu'à ce qu'il redevienne à la mode dans des brocantes diverses et variées à des prix exubérants, ne faisant allusion là qu'aux machines à écrire des années 80 pas encore en vogue sur les stands pour l'instant !!!
      J'espère que vous au moins avez conservé votre première machine, plus qu'un témoignage, il est celui de milliers de milliers de personnes !!!!
      Je me permets de vous embrasser et je vous souhaite une bonne navigation en tapant avec vos dix doigts sur internet !!!!

      Mathilde Primavera.

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    2. Bonjour Mathilde,
      non, je n'ai rien gardé. C'était un instrument de travail chez mes employeurs et ma petite machine portable a disparu au cours de mes pérégrinations. Par contre, j'ai tous mes 78 tours achetés aux puces et mes 45 tours achetés quand j'étais lycéen. Ma maison est un vrai musée, on ne se refait pas...
      http://www.tehoanotenunaa.com/pages/Lermite_de_Papenoo-8578004.html
      Amitiés

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    3. Oh oh, joli et intéressant blog que vous tenez là Monsieur Pierre... le nouvel ami !!! Je le rajoute dans mes liens ! Avec toute mon amitié !!!

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  3. Bonjour Mathilde,
    un petit cadeau pour la "Journée de la femme" (avec un peu de retard dû au décalage horaire) "CHAPEAU POLYNESIEN"
    http://0z.fr/Id14D
    Amitiés

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  4. Mon dieu Pierre j'ai honte de répondre si tardivement alors que ton commentaire m'a énormément touchée et je te remercie vivement de m'avoir souhaité la journée de la femme avec de bien jolies illustrations (tes photos) de chapeaux !!! J'ai cru comprendre aussi à travers ton blog que j'ai un peu parcouru que nous sommes un peu beaucoup de la même obédience politique avec le parti de Gauche !!!! Cela ne m'étonne pas, les chiens ne sont pas amis avec les chats, ou si rarement !!! Avec toutes mon amitié, bien à toi et en espérant que tu liras ce message car comme tu le sais on ne peut pas laisser de commentaire sur ton blog, ou alors c'est toute une démarche que j'avoue ne pas avoir envie d'effectuer car je sens que je vais me trouver là où il ne faut pas, faire une bourde !!! Des bises sous la pluie en attendant patiemment le retour du printemps !!! Là pour l'heure, j'hiberne encore un peu !!! Sourire !!!

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