
Je ne cesse de glisser le long de cette paroi lisse, grise, glacée, cabossée, qui ose couiner, parfois, et dont les rebords où sont accrochées mes mains rappent mes paumes, laissant mon mont de Vénus plus nu qu'un ver.
Je rebondis dans le bac à sable dont les grains sont devenus humides à force d'être écrasés par des pieds acharnés et assassins.
Puis, je m'agrippe à nouveau à l'espalier, avec force et conviction, regardant toujours plus haut dans le ciel avant de retomber bien bas.
Éclaircie momentanée, des nuages traversent l'espace.
Regard à gauche, à droite, une mouette me lance un œil hagard.
Éternel recommencement de la montée au paradis jusqu'à la descente aux enfers, aucun savoir-faire pour une peine amoindrie.
Triste sort, voyons le ressort qui me reste pour rétablir le score.
Je m'immobilise.
Lui, il tourne encore et encore.
J'attends une accalmie.
Je le choppe au vol, je le saisis fermement, je me hisse.
Cela respire, ça euphorise, ça harmonise.
Passer du toboggan au tourniquet c'est le bouquet, c'est ma vie, c'est au dedans.
Mathilde Primavera.