Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)

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Ici c'est le printemps toute l'année !!!

vendredi 18 décembre 2009

La mission du jour



















Le climat ne joue pas en ma faveur, c'est le moins que l'on puisse dire.
Comment voulez-vous que j'éradique mon statut de célibataire avec tellement de couches sur le dos que mes bras arrivent à la position horizontale, sans qu'aucun muscle n'ait besoin de faire un effort pour arriver à un tel résultat ?
Et encore, s'il n'y avait que le look ça pourrait passer pour tous ceux qui ne s'attardent pas seulement à une apparence.
Bon, à ce stade il faudrait aussi que toutes ces personnes bienveillantes poussent leur imagination à son paroxysme, je vous l'accorde.
De plus, c'est certain, une démarche ressemblant davantage au saut de cabris qu'au pas de velours d'un gracieux chat pour tenter de me réchauffer, n'est pas faite pour m'aider.
Mais comment faire autrement pour ne pas arriver à moitié congelé au rayon surgelé d'un supermarché ?
Ajoutez à cela un bonnet façon Péruvien, rose fushia et bordeaux agrémenté de perles brillantes qui descend jusqu'au raz des yeux et de la nuque et vous aurez un portrait de Miss Monde au royaume des gnomes.
Heureusement que le ridicule ne tue pas, mais celui-ci présente non seulement l'avantage de bien me couvrir la tête mais en plus d'être en laine, une matière précieuse par les temps qui courent.
Aussi, rien d'étonnant à ce qu'une amie croisée au hasard d'un carrefour piéton me sourit plus qu'à l'accoutumée, esquissant juste après une grimace afin que l'émail de ses dents ne m'explose pas en pleine figure.
Elle finit par prendre sur elle pour arriver à prononcer :
"comme tu es mignonne, on dirait un lutin !"
Je ne sais trop s'il faut se réjouir ou non d'un tel compliment.
Mais, ne doutant de rien, je rentre dans le grand café tabac presse et là, un bambin haut comme trois pommes, donc pas très grand, à vrai dire même assez petit, traverse la longue salle en courant, fonce tout droit vers moi et freine juste à la hauteur de mes pieds. J'en aurais presque senti l'odeur particulière de ses plaquettes en surchauffe !
Flanqué d'un père Noël en chocolat dans la main droite, de trois bombons gluants dans la main gauche, la bouche collante et grande ouverte, il était planté devant moi comme s'il venait de voir E.T. l'Extra Terrestre de Spielberg en personne.
Le buraliste ne pouvait s'empêcher de rire, et moi-même je n'avais aucune envie de pleurer à ce moment précis.
J'en profite pour expliquer à mon témoin qu'il n'est pas rare dans une assemblée de 50 personnes qu'un chat, un chien, un gosse viennent naturellement vers moi.
Mais, j'ai toujours attribué cela au fait qu'ils doivent être heureux d'apercevoir enfin quelqu'un à leur taille.
J'en étais encore à cette conclusion lorsque le buraliste me dit :
"Si vous voulez mon avis, il vous prend pour un lutin !"
Deux fois en l'espace d'une minute, ça fait un peu beaucoup non ?
C'est donc amusée que j'ai regagné mon domicile douillet.
Et, à un moment donné, en début de soirée il a bien fallu que je ressorte.
Franchement, qu'auriez-vous fait à ma place ?
Vous êtes d'accord pour dire que le soir les températures sont encore plus basses que dans la journée ?
Oui, je l'avoue, j'ai remis mon bonnet magique.
Arrivée dans la très grande salle, toutes les têtes connues ne me disaient pas bonjour.
Je suis donc partie tout au fond pour me dévêtir un peu et enlever mon couvre-chef, tout en étant impressionnée par cette grande concentration au point d'en oublier la politesse.
Et là :
"Ah c'est toi ! Je ne t'avais pas reconnue, bonjour (smack, smack) comment vas-tuuuuuuuuuu ?" turlututu chapeau pointu, mais cette dernière partie ils n'ont pas osé la dire.
Ce lieu était bien plus sublime qu'à l'accoutumée avec son nouveau maquillage fait de longs cils couleur argent qui couvraient toute la longueur du plafond.
Un immense sapin à la décoration monochrome sans aucun effet kitch pour une fois, possédait des boules de Noël aussi grosses que des ballons de basket et je n'en avais encore jamais vues d'aussi impressionnantes jusqu'à hier.
Et là, d'un coup, dans ce décor féérique, je réalise une chose très importante.
Ma mission de la journée était effectivement d'être un lutin, un ouvrier spécialisé du Père Noël pour lui donner un coup de main.
Je l'ai guetté, j'ai vaguement attendu, mais il n'est point venu.
A priori, il avait bien d'autres choses à faire que de se détendre en dansant le tango argentin avec moi.
Tant pis pour cette fois là, ce n'est pas grave, il me reste, hé hé, toujours mon drôle de bonnet en laine !


Mathilde Primavera.

25 commentaires:

  1. Oh oh, mais je lis qu'on est prolifique ! et avec la qualité en plus ! La forme, la forme, malgré la solitude. C'est bon signe ça :)
    Amitiés

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  2. un délice malicieux ce texte - et franchement plaire aux petits garçons c'est merveilleux, non ? moi j'adore (d'autant que souvent je leur fait plutôt peur) - il y aura bien un amateur de lutins, (charmant au demeurant) ne désespérons pas de la nature humaine

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  3. Robert : Ah vous êtes revenu, ça fait vraiment plaisir surtout si c'est pour s'entendre dire de telles choses, enfin les lire, mais vous m'aviez compris ! Cela doit être l'effet saisissant du froid qui m'électrise le cerveau me permettant des connexions jusqu'alors complètement verrouillées. L'hiver a du bon, l'hiver a du bon, il ne faut point en douter !

    Brigetoun : Quel optimisme ! Un amateur de lutins qui viendrait montrer le bout de son nez ? Si je crois et plus que jamais au père Noël, il y a longtemps que je ne mise plus sur le genre MASCULIN ! Désolée pour tous les garçons qui tomberaient sur ce commentaire, mais je serais une menteuse en affirmant le contraire. Il aurait été bien plus facile de dire tout l'inverse si seulement j'avais encore 20 ans ! Ce n'est pas vraiment le cas, mais cela donne l'avantage aussi de ne plus trop s'illusionner.

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  4. Une photo, une photo, une photo !

    Je veux te voir en petit lutin !

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  5. Michel : les commentaires sur ton blog, ma publication de ce matin, ou tout mon blog ?

    Nathalie : Rêve ! Laisse donc les lecteurs tranquilles et imaginer plutôt que je suis un vrai canon !

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  6. Michel : le tout mon blog, c'était évidemment une plaisanterie, c'est qu'il y a a de quoi faire même s'il n'a que bientôt un an ! Comme tu l'as si bien fait remarquer, je fais partie des quelques personnes du Sud qui ont la "chache" (je ne sais pas comment il s'écrit celui là de mot et ça serait bien qu'ils le rajoutent dans le dico !)

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  7. Michel : mon blog devenant un forum de discussion sur la langue française, ça en jette non ? Effectivement écris comme tu l'as fait, j'aime mieux.

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  8. Coucou Mathilde!

    J'aime énormément la notion d'avoir une mission pour la journée... Idée à travailler pour trouver la vie encore plus belle chaque jour!

    Bise(s) glaciale(s) de Lorraine (autrement dit vent et poutous du nord-est!)

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  9. Vi Epamin, je suis d'accord avec vous pour la mission du jour et pas du genre "aujourd'hui c'est décidé je range chez moi" ou encore "aujourd'hui j'ai décidé de faire les vitres", mais plutôt, "aujourd'hui je prends soin de mon corps" ou encore "aujourd'hui je vais faire une surprise à une amie sans raison" ou encore (soyons fous) "aujourd'hui j'essaye de rentrer en contact avec les extras-terrestres"...
    Tout est possible et envisageable pour rendre notre quotidien plus plaisant, mais malheureusement c'est souvent l'aliénation au travail et les contingences du quotidien qui nous empêchent d'être nous tout simplement !
    Si ça peut vous consoler (mais je ne pense pas) moi aussi je vous fait une bise glaciale depuis Avignoun où il a même neigé un peu aujourd'hui. C'était la mission du temps aujourd'hui.

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  10. Houla ! Mais c'est qu'il y a du monde ici ! Ma mission aujourd'hui ? Infiltrer ce blog ! ! !...

    Bises...

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  11. Pourquoi ? Ne sommes-nous pas du même monde ?...:)...J'en doute !...<8:]

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  12. Jeff : Euh, je vous sens froissé là, je ne doute absolument pas que les personnes passant par là ont de menues et aussi de grandes affinités avec moi ! D'ailleurs, je m'en vais de ce pas jeter un œil sur votre blog et le récupérer ensuite (mon œil par votre blog ça va de soi) car il peut encore servir pour nos échanges dans ce monde ci ! ça sera ma mission du jour !

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  13. Mais pas du tout ! Froissé moi... jamais ! J'ai l'humour très souvent... comment dire... douteux ! ! ! Juste une question de réglages... ça ne devrait pas prendre beaucoup de temps !...:-)
    J'ai tout lu au fait des commentaires de ce jour ! Alors comme ça, tu ne mises plus...! Mathilde...J'adore tes lunettes ! ! !...:)

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  14. Jeff : Tu (t'as raison c'est mieux que "vous") as toi aussi un humour décalé pas toujours compris du premier coup ? Ouf, tu me rassures, on sera du coup au moins deux dans ce cas ! Où as-tu pu voir mes lunettes ? C'est la meilleure celle-là !

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  15. Matilde:
    Paso por tu blog para dejarte un mensaje de amor y amistad. Al parecer tu escrito varios sembrò debates, eso es bueno, balanza de equilibrio.
    Un beso para ti desde un cálido Santiago de Chile.

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  16. Muchas gracias Taty Cascada por el cumplido.
    Un calido abrazo despues el frio de Avignon !

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  17. Cri de la Vallée5 janvier 2010 à 10:16

    Certes, je suis en retard, mais je ne peux m'empêcher de te dire qu'en fait, Mathilde, à mon sens tu faisais, effectivement, partie du dispositif de noël. Je me dis que tu n'en as peut être pas gardé la mémoire mais que dans les quelques heures qui ont précédé ou suivi cet événement qui est resté vivace, tu as fait le même effet à des centaines voire des milliers de gens dans le monde, dans des centaines d'endroits que tu as visité en tant que rouage du magique dispositif de noël. En fait, tu étais LE SIGNE AVANT-COUREUR !

    Je t'embrasse et te souhaite une année de miel et de roses.

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  18. Cri de la Vallée : quel retard ? J'ai donné un rendez-vous précis ? Aucun retard, je te rassure !
    Bonne année à toi aussi, je te la souhaite moelleuse comme du chocolat fondu chaud !
    Je t'embrasse fort.

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  19. Cri dela vallée5 janvier 2010 à 14:47

    Au fait, je suis retournée voir l'autre truffe de chocolatier. Certes, il fait des choses délectables, mais en terme d'accueil, c'est vraiment n'importe quoi. Il faut dire qu'il y avait du monde dans la boutique du fait qu'il y avait une personne avant moi (et personne derrière). Ces gens bousculent mes repères : comment peut on faire des bonnes choses et de qualité et n'être pas plus avenant ! Ca me paraît parfaitement antinomique. Bref, pour le moment l'article que j'ai rédigé n'est pas paru car il y a eu embrouille avec l'imprimeur, mais celui que la Provence lui avait promis n'est pas passé non plus. Je ne peux m'empêcher de présumer que c'est à cause de son accueil en bois et de sa fatuité. Cela dit, son chocolat est toujours aussi bon mais je pense que la suffisance de es gens là aura raison de mon assiduité dans leurs murs !

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  20. cri de la vallée5 janvier 2010 à 14:51

    Au fait, je vois, depuis deux fois que ce qu'on écrit ne sera affiché qu'après approbation. C'est toi qui approuves? Tu as demandé ce dispositif ou il s'est mis en place automatiquement?

    Rebises

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  21. Cri : ah ma pauvre, c'est vraiment décevant pour cet article qui était pourtant si bien, et ce chocolatier, ma foi, on va dire qu'il a des soucis en ce moment et qu'il va bientôt redevenir affable ! De toute façon, à ton contact s'il ne décroche pas le moindre petit sourire, c'est que vraiment il n'y a plus rien à en tirer, à part du chocolat !

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