Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)

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Ici c'est le printemps toute l'année !!!

lundi 6 avril 2009

Un état d'esprit

























Pour Georges, Nicole, Jérôme, Sabine, Eric, Sophie et tous les autres et le pull gris aussi

Prendre un café à la pause déjeuner. Rien de plus banal !
Le siroter à la terrasse d'un café. Rien d'exceptionnel dans le sud au mois d'avril !
Le prendre place de l'Horloge. Rien d'original sur un des lieux les plus traversés en Avignon par des hordes de touristes !
Oui mais, justement, tout prend son envergure à partir du mot "touriste" !
Il suffit juste de se laisser aller à une observation minutieuse, quasiment photographique. Et là, vous êtes prêt à traverser une dimension extra sensorielle, à l'opposé de celle que vous venez de vivre dans le milieu professionnel.
Vous savourez l'air caressant les orteils entre les lanières des spartiates jaune citron de cette blonde nonchalante. Ce rafraichissement vous répare soudainement quelques neurones endommagés par une surchauffe de début de semaine.
Vous souriez à la vue d'un groupe d'adolescents italiens heureux et vifs comme des poissons qui n'auraient jamais mordu à un seul hameçon. Ces embruns marins vous vivifient pour au moins tout l'après-midi.
Vous ressentez la chaleur des mosaïques représentant les symboles de la ville d'Avignon sur lesquels la fillette, d'environ sept ans, n'a pas hésité à imposer ses doigts graciles tout en affichant un ravissement instantané. Ce bien-être vous ramène précisément au week-end que vous venez juste de passer.
Un week-end ? Rien de plus banal !
L'effectuer à Nîmes ? Rien d'exceptionnel et rien d'original !
Oui mais, il ne suffit pas d'y aller n'importe comment !
Vous jonchez le sol de la gare avec une amie aussi excitée que vous et surtout avec une bonne demi-heure d'avance sur l'horaire du train. Vous marchez aussi vite que si vous n'aviez plus qu'une minute pour choper la poignée du wagon. Lui est d'ailleurs déjà là et vous grimpez dedans comme s'il allait démarrer immédiatement. Vous êtes en nage, mais , cela ne fait rien. Vous vous affalez dans le fauteuil tout en faisant mine d'avoir de la distinction et si vous en aviez vraiment manqué, vous auriez volontiers hurlé de joie.
Fort heureusement, vous n'avez pas rien à raconter, votre complice non plus. Vous vous attelez donc à être un peu attentif pour ne pas louper l'arrêt.
A l'arrivée, vous marchez comme s'il faisait 70 degrés à l'ombre, en souriant bêtement aux platanes et aux pigeons.
Vous regardez les arènes amoureusement et au même moment, l'arrestation en direct devant vous d'un présumé délinquant vous effleure à peine l'esprit. Vous énoncez même l'évènement avec une voix douce et calme comme si vous veniez de dire : "tiens, demain ils annoncent du beau temps." Votre compère pas plus émue que vous par tant de violence ne trouve rien de mieux à dire que : "si on se trouvait un ravissant salon de thé ? " Vous exécutez ses désirs sans rechigner, même mieux, vous lui montrez un enthousiasme sincère et profond.
Et là, vous-même vous avez à nouveau sept ans. Vous vous émerveillez devant les armoiries de la ville incrustées dans le sol. Le laiton vous fait de l'oeil, le crocodile et le palmier aussi dont la représentation de ce dernier vous apparait pour de vrai, juste devant vous. Vous êtes donc acueuillie majestueusement comme une reine et vous percevez quelques personnes de la gent masculine au look gothique comme les rois de la cité. Quant au banquet constitué de choux au chocolat noir, il est particulièrement réussi. Vous n'avez de cesse d'être enchantée.
Mais, tout ne fait que commencer.
Vous passez un coup de fil et hop, c'est magique ! Même pas cinq minutes plus tard, un prince revêtu d'un sarouel et d'une tunique blancs, à damner tous les stylistes de la Terre, arrive dans une chariotte toute ferrée, accompagné de sa princesse portant une légère et délicate robe printanière. Deux soleils rien que pour vous !
A partir de cet instant, vous passez tout votre week-end de jour comme de nuit sur une splendide terrasse avec une vue imprenable et un calme absolu. Vous riez, vous mangez, vous buvez, vous dansez, vous vous reposez, vous discuttez, vous riez encore et encore, vous vous reposez à nouveau, vous dansez jusqu'à épuisement...mais, surtout, toujours en très bonne compagnie. Sans doute d'autres princesses et d'autres princes ! Surement.
Mais aussi, en plus d'une conjoncture et d'une configuration formidables, ce week-end j'étais en vacances.
Ce midi j'étais dans la peau des touristes.
Demain...oh, demain...je trouverai certainement une nouvelle idée.
Après tout, tout cela n'est qu'une question d'état d'esprit !
Et je le souhaite léger, léger, léger...


Mathilde Primavera.

2 commentaires:

  1. Rhâââh!je ne peux m'empêcher d'être jaloux du
    farniente à la terrasse d'un café d'ou l'on mâte
    des voyageurs d'italie et le pull gris aussi...
    Rhâââh!Quelle chance aussi,ces voyages et rencontres avec tasse de thé et chocolat...
    Rhâââh...comment remercier pour ces moments
    intimes chargés de bonheur et de liberté...
    Paroles d'un vieux sanglier corse...jibéa

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  2. Ah ah ah très très drôle !
    Comment pourrais-je imaginer ne serait-ce que 30 secondes la jalousie qui dévore ce Jibéa, tant il est vrai que depuis là où cet éminent monsieur se trouve, il n'y a point de touriste, point d'italien, point de terrasse, point de farniente, point de belle vue, point de café, point de thé, point de chocolat, même pas un pull gris qui traine...
    Paroles d'une vieille cigale depuis les remparts avignonais...Mathilde.

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