Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)

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mercredi 16 septembre 2009

Petits Pots en verre

















Les petits pots en verre, du haut de leur sobriété éclatante, s'ouvrent vers l'infini de nos rêves pour recevoir, avec une gracieuse générosité, nos divers bouts d'humeur.

En provenance d'un linéaire glacé, à l'effigie ou non de "la laitière" de Vermeer, ils patientent dans nos étroits placards, ou sur nos étagères suédoises, en attendant docilement d'être recyclés en de futurs contenants par une nouvelle race de ménagères, plus ou moins créatives.
Ils se feront tour à tour porteurs de perles dans la perspective d'une fabrication de bijoux fantaisies, de sable pollué ramassé sur une plage à l'allure paradisiaque, de coquillages pas toujours exotiques mais ramenés de nos vacances à Palavas les Flots, d'eau claire dont un pinceau un peu vagabond et artiste s'empressera de colorer, bougeoirs improvisés et agrémentés de fils de fer scintillants ou de rubans satinés récupérés sur des étiquettes de vêtements ou tout autre emballage sophistiqué, mini-vases pour de menues fleurs cueillies lors d'une promenade pseudo bucolique, mais réellement nostalgique.

Est-ce que ces nouveaux loisirs créatifs basés sur la récupération existeraient pour compenser notre consommation à outrance de riches occidentaux ?
N'y aurait-il pas derrière cet instinct de conservation une culpabilité vis à vis de nos mères et de nos grands-mères qui elles prenaient bien soin de ne rien gaspiller ?
Elles auraient sans doute trouvé ces nouveaux conditionnements bien futiles.
De toute façon, elles n'auraient jamais eu le temps de confectionner de tels ramasse-poussières inutiles à leurs yeux.
Elles se seraient plutôt débrouillées pour les remplir d'un surplus de confiture maison qu'elles auraient offert à des visiteurs ou des invités, en constituant un panaché de différents fruits, ou encore, elles leur auraient permis de retrouver dignement leur fonction première en les remplissant de yaourts préparés par leurs soins.

Finalement, tous ces petits pots en verre, qu'ils soient entre des mains artistiques ou cuisinières, ne resteront jamais que des contenants de saveurs poétiques !


Mathilde Primavera.

2 commentaires:

  1. Cri dans le pot de verre17 septembre 2009 à 09:32

    ta poésie vespérale est magnifique, Mathilde !

    Petit pot de verre, quand de petitpodeverreriseras tu?

    Tu parles de culpabilité? Je dirais plutôt reconnaissance. De la vanité de jeter. Ce la fatuité d'acheter, puis de racheter. Je crois que nous retournons vers les valeurs du "faire". Offrir n'est pas acheter, du moins pas toujours. Il y a, dans l'offrande autant que dans le cadeau qui n'en est, à mon sens, que la version profane, tant d'immatériel qu'avec l'opulence on a transposé en prix. J'ai entendu hier une phrase de Kant (c'était sur France Inter), qui disait "tout ce qui a un prix n'a pas de valeur". Je ne serais pas aussi radicale car il y a toujours le contexte, mais je crois qu'il faudrait aussi intégrer ce paramètre dans nos échelles de valeurs et le petit pot de verre se petitpodeverrerisera.

    Ton épistolière et matinale dévouée

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  2. Mais quel bonheur éprouvé à chaque lecture de vos commentaires Cri,c'est incontestablement et systématiquement une véritable féérie de mots et d'idées !!! Je me régale !
    Votre pissaladière semi-matinale très dévouée.

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