Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)

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Ici c'est le printemps toute l'année !!!

lundi 25 janvier 2010

Comme suspendue dans les airs


























Le lino bleu P.T.T. délavé constellé de nuages jaunis, à moins qu'il était sale, dans cette alcôve froide, inhospitalière au possible, n'a pas réussi à me glacer les sangs car le son du haut parleur témoin m'a tout de suite projeté dans un autre univers.

Comment ne pas être scotchée par des voix parfaitement audibles, aussi hautement perchées et s'accordant magnifiquement avec une horde d'instruments d'un autre monde ?
Comment ne pas être émerveillée par ce défilé de costumes somptueux, de maquillage professionnel, d'effervescence, de vocalises en sourdine, ponctué par des "attention Florestan, Oriane, entrée en scène pour le IV acte dans deux minutes !" ?
Comment ne pas être amusée par le coup d'œil systématique de chaque artiste dans le grand miroir placé exactement en plein mi-temps ?
Comment ne pas excuser un tel narcissisme sans lequel leurs auras ne pourraient pas s'étaler avec une si belle lumière une fois sur scène ?
Comment ne pas être attendrie devant probablement leur centième lecture de cet article qui a fait la une d'un quotidien de la ville, accroché minutieusement sur un pan de mur bien visible ?
Comment ne pas avoir les poils redressés sur les avants bras en entendant les spectateurs applaudir pendant plusieurs minutes tout en scandant des "bravos" ?
Comment ne pas être émue de les voir redescendre du plateau si contents, si excités, si fiers de leurs prestations ?
Comment ne pas vouloir photographier des visages si radieux, si lumineux, mais garder les photographies pour soi, comme un petit trésor et surtout pour ne pas les exposer à une éventuelle utilisation frauduleuse, crapuleuse et douteuse sur le net ?
Comment aurais-je pu descendre dans les loges perturbant sans doute leur si belle complicité ?
Comment aurais-je pu braver l'interdit d'aller voir les coulisses, lieu sacré et qui doit le rester, même si un photographe professionnel vous fait signe de le suivre discrètement dans cet endroit pendant la représentation ?

Décidément, ce fut une grande chance d'avoir eu à chercher une amie qui sur-titrait Amadis de Lully dans l'entrée des artistes du grand théâtre d'Avignon, avec 55 minutes d'avance car elle s'était trompée d'horaire et que le spectacle avait pris un peu de retard à l'avant dernier acte.
Dans un hall froid qu'en apparence, 55 minutes de pur bonheur, où je suis comme suspendue dans les airs !




Photo et texte de Mathilde Primavera.

16 commentaires:

  1. Michel : toi, je te soupçonne de lire en diagonale car je précise dans le texte que je ne souhaite pas diffuser des photos de portraits que je ne sais pas protéger, et bien que j'ai eu l'autorisation de photographier quelques artistes qui se sont prêtés au jeu, je ne veux pas qu'on puisse à mon insu faire une utilisation de leurs images que je ne maitriserai pas !
    Quant au lino bleu délavé, je n'avais aucune envie de le photographier !
    Le haut parleur ? Est-ce qu'il se serait au moins laissé photographié occupé comme il était celui là ?

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  2. Oups "photographier" et non "photographié", j'ai du recevoir trop de flash en réflexion dans le miroir hier !

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  3. Tu charries, Mathilde !
    Quand quelqu'un pose pour toi, tu publies !
    C'est quoi ces conneries : "protéger" ?
    Si tout le monde pensait comme toi, il n'y aurait pas beaucoup de photos sur le net !!!
    Fais leur donc de la PUB !!!
    Bise.

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  4. ¡ Oh ! maldición, pensé que quería colgar !
    Prefiero eso.

    Pero carga de su página es muy pesado...

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  5. Michel : bin, je ne suis pas trop sure de me réserver ce droit là, en même temps c'est vrai que je ne vois pas trop pourquoi on utiliserait leurs belles images à mauvais escient, je vais encore réfléchir à la question même si spontanément ce que je pense a déjà été écrit précédemment ! Pour sûr, ils ont été ravis que je les prenne en photo, donc à méditer pour la bonne idée de leur faire de la pub !

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  6. Conchita usted encuentra que esta muñeca colgando en el aire ? Para mí es simplemente suspendida, flotando en las arias del opera !
    Mi pesada carga superior ? Probablemente debido a la música, ya que debería decidir el traslado, pero me pidió que me atrevo a trabajar de nuevo !
    Gracias de nuevo por su tiempo aquí en 24 horas de diferencia !

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  7. Un bon moment si j'en crois vos commentaires... Merci de nous faire partager ces instants plaisants!

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  8. On se demande parfois si l'attente n'est pas plus exquise que le moment lui-même ! Bien sûr qu'il est exquis aussi d'apprécier ce qu'on a attendu...! Mais je me demande quand même si le plus important n'est pas avant... Parce que justement, ça manque ! ! !...:)
    Au fait... comment fais-tu pour être suspendue ?...:) Des fils, des ballons, des épingles à linges ?... Non mais, je ne voulais pas terminer sur une note trop philosophique ! ! !...;)
    Mais ce n'est peut-être pas le sujet ?...
    Ai-je bien lu ou bien vu ?...
    Mais dis-donc Mathilde, quelle chance as-tu ! ! !

    Bises au petit oiseau suspendu !
    Si tu vois Mathilde... dis-lui quand même de redescendre ! ! !
    ...:)

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  9. Epamin' : euh là, c'est plus qu'un bon moment, c'est carrément un moment magique !

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  10. Jeff : oui effectivement, je trouve aussi que j'ai eu beaucoup de chance d'avoir pu être le témoin de 55 minutes intenses en voyant passer tout ça tout en re-écoutant une musique et des chanteurs fabuleux !
    Quant à la suspension rien de plus facile, tu te mets debout, tu tapes dans tes pieds comme tu taperais dans tes mains, quand tu es en l'air tu fais de l'apnée et là tu restes en suspension. Une fois la suspension obtenue (c'est rapide), tu peux te remettre à respirer. Pour retoucher terre, il faut simplement pointer les 20 orteils vers le sol, et tu verras que tu atterriras en douceur ! Fastoche je te dis !
    Bises aériennes.

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  11. l'abstrait, l'abstrait...
    La figure humaine n'est pas importante.L'instant passe, tel le son de la note & puis voilà, le vide...
    Alors les photos??? une nébuleuse du passée, une novae!!!
    Ah ce lino? le mauvais goût a souvent raigné, mais bon...!

    Brava Mathilde

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  12. Sergi : le mauvais goût c'est rien de le dire ! Faut-il qu'ils soient bien passionnés et motivés tous ces musiciens, ces chanteurs, ces choristes, ces techniciens, le personnel tout court du grand théâtre pour travailler dans un décor qui ne porte même plus de nom, sous des néons à faire pâlir celui qui aurait remporté un concours de bronzage !
    Planer dans les notes de musique c'est une image concrète dans un présent abstrait !

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  13. Querida Matilda
    Agradezco tus comentarios en mi blog, me provocaron mucha risa, y es bueno reir Esa amiga ... muñequita suspendida en el aire, deja para pensar, creo que supiste conectar la emoción sentida en el teatro, con la imagen de la muñeca.
    Un abrazo y un beso para ti.

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  14. Taty Cascada : Tanto mejor si te he hecho reír ! ¿Dónde estaríamos sin humor ? Reír hasta sed ! El amor, reír, bailar, disfrutar del arte son las perlas de la vida !
    Un fuerte abrazo y un beso para ti tambien !

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