Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)
vendredi 14 janvier 2011
Confiance
Se balancer au gré du vent
Se laisser porter par le temps
Se consummer sur tous les tons
Inspirés par nos précieux dons
Laissons faire la nature
Place à des ouvertures
Balaye les amertumes
Respire bien à fond hume
Mathilde Primavera
Il y a des gens qui « existent » ...
Il y a des gens qui « existent » pour nous.
Peut-être ne les avons-nous vus, aperçus, qu'une seule fois.
Peut-être en avons-nous seulement entendu parler.
Cependant ils sont parmi ces témoins intérieurs
qui nous accompagnent, qui nous sont force et lumière pour vivre.
Tel souvenir, telle image d'homme ou de femme
m'aide à vivre depuis des années.
J'ai besoin de savoir que ce sourire, cet humour, ce regard
sont toujours vivants,
même de bien loin dans l'espace et dans le temps.
Si je savais qu'ils se sont éteints,
le monde et ma vie en seraient ternis et affaiblis.
Comme si l'on annonçait que désormais il n'y aura plus d'étoiles.
Ces êtres crient la vie.
Ils sont source, pour beaucoup,
fontaine vive de liberté,
chant d'humanité.
Bien au-delà du sommeil de la mort,
leur parole, leurs gestes, leur visage unique
donne la vie.
La contagion de leur être, jusqu'où ira-t-elle,
fécondité sans limite ?
Même si je n'y donne pas un instant de pensée,
j'ai besoin de l'herbe de la colline, des choeurs des grillons l'été,
des enfants partout dans le monde :
je suis tissé de tous ces êtres.
Mais comme j'ai besoin de la silhouette et de la démarche
des compagnons intimes de ma vie...
Et peut-être qu'eux aussi,
à quelques paliers de la mémoire vivante
qui nourrit la ferveur de leur visage,
ont besoin de me reconnaître
et de savoir que je suis toujours
le frère entré chez eux.
Gérard Bessière, 2 février 1970
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Là, tout à fait d'accord avec toi...Texte un tantinet intello mais j'arrive "presque" à tout comprendre....! Les photos sont trés belle, beaucoup de goût. Mais là, c'est la quintessence de Mathilde.
RépondreSupprimerQue la confiance règne! Je te sens en pleine forme ou presque. Guérie, en un mot.
RépondreSupprimerNous avons ainsi des êtres (différents de nos proches) qui nous accompagnent et que l'annonce de leur disparition nous laisse veuf (ou veuve). J'ai ressenti cela peut-être pour la première fois à la disparition si brutale de Gérard Philippe, un matin, sortant du métro... Puis, à celle de Picasso que je croyais immortel...
Les deux textes sont excellent et les photos aussi j'aime tellement le noir et blanc...
RépondreSupprimerEt la légéreté des êtres dans la gravité comme dans l'extase.
C'est bon dans la vie d'avoir des "repères" des images auxquelles on a envie de coller... des gens qu'on peut admirer. Mais le temps passant, on se trouve confronté à trop de réalisme et on a de plus en plus de mal à accorder cette admaration qui, à mon avis, est le privilège de la jeunesse.
RépondreSupprimerMichelaise : même si l'expérience de la vie nous rend de plus en plus exigeant en vieillissant et ne nous permet pas de tomber de béatitude devant n'importe qui, d'une manière générale, à n'importe quel âge, il ne s'agit évidemment pas d'admirer le premier venu ! Il faut que la personne ait fait ses preuves. Pour ma part, je suis sensible à ceux qui ont un bel esprit constant et atypique et qui ont laissé une belle trace bien palpable, indémodable, dans ce monde. Je pense à certains auteurs comme Cioran, ou encore de La Bruyère, ou Molière, ou Jean De La Fontaine, des comédiens comme Louis Jouvet ou encore des chanteurs comme La Callas, des peintres comme Bouguereau, des poètes comme Baudelaire...pour ne citer qu'eux, ma liste étant évidemment non exhaustive.
RépondreSupprimerJames : ravie que tout ceci vous plaise, je ne sais jamais à l'avance si mes goûts, mes aspirations, mes préoccupations du moment, vont coller, avec l'état d'esprit des quelques lecteurs qui ont la gentillesse de passer par ici.
RépondreSupprimerPour ceux à qui cela ne plait pas, ou met en colère, je suis prête aussi à accueillir leurs commentaires de protestation, dans la mesure où l'ensemble reste bon enfant et courtois, pas insultant dans les propos sans qu'ils aient pour autant exprimé des grossièretés. Cela peut arriver que quelqu'un soit insultant sans dire de gros mots, mais ceux là je les évince évidemment, la modération des commentaires est là pour les guetter. Ils sont extrêmement rare, fort heureusement.
Jeandler : oui, je m'estime plutôt en très bonne forme et si quelques miasmes m'ont attaquée, le moral, le mental, eux, restent clairs.
RépondreSupprimerBizarrement, c'est la mort de Gainsbourg qui m'avait mise par terre, j'en ai été moi même étonnée, puisqu'a priori je le croyais immortel lui aussi. Malgré son grand âge le décès d'Henri Salvador m'a rendu très triste aussi, surement car il a fait parti de mon enfance et il y en a quelques autres comme cela mais ils ne me viennent pas en tête immédiatement, j'ai occulté.
Serge : où vois tu un texte intellectuel ? Est-ce que moi même je suis une intellectuelle ? Tu as sans doute rêvé, ou alors, tu me prêtes des attributions qui ne sont pas les miennes, je ne suis qu'une gentille sorcière, qui a l'occasion réfléchit, un peu, mais c'est tout !
RépondreSupprimerTu es incroyable, pour les photos c'est pareil, trop facile, ce n'est pas moi qui ai les ai prises !!!
Mais, je suis très contente que tu sois si gentil avec moi !!!
Great post and great poems Mathilde!
RépondreSupprimerAdrian : I am flattered, thank you very much !
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