Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)
samedi 2 avril 2011
Jalousie
Paroles / Lyrics: Léo Ferré
LA JALOUSIE
Dis-moi la jalousie comment ça fait comment ça vient
Comment ça va Dis-moi comment ça se fringue aussi la jalousie dis-moi
Avec des bas tirés dessus comme une arme qui se dégaine
Et qui poursuit des rêves vieux de cent mille ans
Avec au creux des dents de loup
Dis-moi la jalousie quand ça te prend
Au fond d'un lit où tu es seul
Avec dans le plafond des araignées
Qui tissent un peu de ta mélancolie
Que tu prendras demain matin sur l'autoroute
A te traîner aux portes de Paris
Dis-moi la jalousie comment ça fait comment ça vient
Comment ça va Dis-moi comment ça fait des trous la jalousie dis-moi
Avec des yeux qui sont doublés comme un radar qui se souvient
En pleine nuit de mille autres yeux tout cernés
Avec au fond des revolvers
Dis-moi la jalousie quand ça te prend
Au bord du gouffre où tu es seul
Avec au fond dans la vallée du sang
Versé dans les poubelles de l'amour
Dans les fanfares du retour sur l'autoroute
A te rentrer dans ta banlieue Dis-moi
Dis-moi la jalousie comment ça fait comment ça vient
Comment ça va Dis-moi comment ça tue le temps la jalousie dis-moi
Avec le chrono dans le cœur que tu n'arrêteras jamais
A moins qu'il ne s'arrête en plein milieu d'un lit
Meuble à deux à deux sans toi
Dis-moi la jalousie quand ça te prend
Au fond du creux dans la
géométrie de ta banlieue avec ses mains
Qui grattent au ciel Dis-moi les revolvers
C'est pas fait pour les chiens et si tu n'es qu'un chien
T'as qu'à rentrer dans ta niche à moins que
A moins que... A moins que...
Allez... Tire-toi!
"Entre vos mains mêmes, ces êtres-là sont des êtres de fuite. Pour comprendre les émotions qu'ils donnent et que d'autres êtres, mêmes plus beaux ne donnent pas, il faut calculer qu'ils sont non pas immobiles mais en mouvement, et ajouter à leur personne un signe correspondant à ce qu'en physique est le signe qui signifie la vitesse. (...) Le plus souvent l'amour n'a pas pour objet un corps, que si une émotion, la peur de le perdre, l'incertitude de le retrouver se fondent en lui. Or ce genre d'anxiété a une grande affinité pour les corps. Il leur ajoute une qualité qui passe la beauté même, ce qui est une des raisons pourquoi l'on voit des hommes indifférents aux femmes les plus belles en aimer passionnément certaines qui nous semblent laides. À ces êtres-là, à ces êtres de fuite, leur nature, notre inquiétude attachent des ailes. Et même auprès de nous leur regard semble nous dire qu'ils vont s'envoler. La preuve de cet te beauté, surpassant, qu'ajoutent les ailes, est que bien souvent pour nous un même être est successivement sans ailes et ailé. Que nous craignions de le perdre, nous oublions tous les autres. Sûrs de le garder nous le comparons à ces autres qu'aussitôt nous lui préférons".
Marcel PROUST, La Prisonnière,
(1924), Carnier Flammarion, 1984, pp. 185 à 187.
Verlaine et Rimbaud : la rencontre Détail de "Un coin de table" de Fantin Latour, 1872
En septembre 1871, un ami artiste lui parle d'un jeune poète, Arthur Rimbaud. Verlaine est immédiatement intéressé par les débuts prometteurs qui lui sont rapportés. Rimbaud lui envoie ses poèmes et Verlaine propose à celui-ci de venir à Paris, chez lui.
Très vite ils affichent une amitié équivoque et Rimbaud est surnommé "Mademoiselle" par l'entourage des deux hommes.
Commence alors une vie infernale pour Mathilde : Verlaine boit, la bat, la menace de mort et entretient avec Rimbaud une relation destructrice. Un enfant naît, Georges, le 30 octobre 1871. Mais Mathilde quitte le domicile, après une scène particulièrement violente au cours de laquelle elle a tenté de protéger son fils des fureurs paternelles. Verlaine, lui, vit officiellement avec Rimbaud, bien qu'il ait promis à sa femme de rompre avec le jeune adolescent. Au milieu de la tourmente paraissent en mai 1872, les Ariettes oubliées.
Verlaine et Rimbaud : les errances d'un couple pas comme les autres
Les deux hommes fuient la capitale et commencent un périple entre la Belgique et l'Angleterre. De leur côté, la famille Mauté entame une procédure de divorce.
A Londres, Verlaine donne des cours de français tandis que Rimbaud crie famine. Disputes au sujet de l'argent, de Mathilde, que Verlaine veut rejoindre, séparations jalonnent cette période qui prend fin à Bruxelles, en août 1873, lorsque Verlaine tire deux coups de révolver sur Rimbaud, qui n'est blessé que très superficiellement. Verlaine est alors condamné à deux ans de prison, et le rapport médico-légal atteste, après examen, les penchants dits "pédérastiques" de Verlaine. A la prison de Mons, Verlaine commence les poèmes qui se trouveront dans Sagesse, Jadis et Naguère et Parallèlement.
En 1874 sont publiées les Romances sans paroles, Mathilde obtient la séparation qu'elle avait demandée, et Verlaine se convertit auprès de l'aumônier de la prison, lui qui ne s'était plus confessé depuis son enfance. Il lit Shakespeare, Virgile et les Pères de l'Église.
Verlaine le tourmenté
Libéré en janvier 1875, il revoit Rimbaud, lequel écrit à l'un de ses amis "On avait renié son Dieu, et fait saigner les 98 plaies de N.S." Mais en décembre Verlaine écrit pour la dernière fois au jeune poète, et refuse de le voir tant qu'il n'aura pas renoncé à sa vie déréglée.
Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Germain Nouveau, Ernest Delahaye. Croquis d'Ernest Delahaye d'après un dessin de G. Nouveau paru dans la Plume en 1896
En été dans ta chambre claire,
Vers le temps des premiers aveux,
(Ce jeu-là paraissait Te plaire)
On ouvrait parfois Baudelaire,
Avec ton épingle à cheveux,
Comme un croyant ouvre sa Bible,
En s’imaginant que le Ciel,
Dans un verset doux ou terrible,
Va parler à son cœur sensible,
Quelque peu superficiel ;
D’avance on désignait la page
A droite ou bien à gauche, et puis,
Par un chiffre le vers, ce mage
Qui devrait être ton image,
Ou me dire ce que je suis.
Nous prenions du goût à la chose.
Donc on tirait chacun pour soi
Un vers, au hasard, noir ou rose,
Dans ce beau Poète morose.
Nous commencions, d’abord à Toi,
Attention ! ‘Dans ta ruelle
Tu mettrais l’univers entier’.
Vous riez ! bon pour Vous, cruelle !
Car ce vers Vous flatte de l’aile,
Et c’est un compliment altier !
Un compliment comme en sait faire
Un homme sagace en amour,
Et qui fleure en sa grâce fière,
Sous le style de La Bruyère,
Son joli poète de Cour ;
Un compliment qui sent sa fraise,
Son talon rouge, et qui, vainqueur,
Allumant ses pudeurs de braise,
Eût faire rire Sainte Thérèse,
Chatouillée… au fond de son cœur.
Qu’il est bon ! oui !… mais moi… je gronde !
Y songez-Vous, avec ce vers,
Quelle figure fais-je au monde,
Dans cette ruelle profonde,
Au milieu de cet Univers !
Ah ! fi !… Pardonnez-moi… Madame…
Oui, je m’oublie !… oui, je sais bien…
Toute jalousie est infâme…
C’est un peu de vertige à l’âme,
Ça va se passer… ce n’est rien…
Ah ! tant mieux ! je vous vois sourire.
Continuons ce jeu si doux ;
Mais avant, je dois Vous le dire,
Afin d’éviter un mal pire,
Si jamais je deviens jaloux,
Rejetez-moi, moi G, moi N,
Moi, vilain ‘monstre rabougri’,
Rejetez-moi dans ma Géhenne ;
Le jaloux n’est plus, dans sa haine,
Rien… qu’un billet d’amour… aigri.
Germain Nouveau, Valentines, ami de Verlaine et de Rimbaud, il les accompagnera dans certains voyages en Belgique et en Angleterre
"J'ai rencontré l'Amour, il a brisé ma lyre ; Jaloux d'un peu de bruit, il a brûlé mes vers."
La nuit d’ hiver
Marceline Desbordes-Valmore
"Quand on avoue sa jalousie, on l'a déjà dépassée. Les vraies jalousies, on n'en parle pas."
Alexandre Kauffmann
"La jalousie seule m'a fait sentir que j'étais amoureux."
Madame de La Fayette
"La jalousie qui se tait s'accroît dans le silence."
Friedrich Nietzsche
"Les jaloux sont comme les fous et les ivrognes, ils ne se rendent jamais compte de leurs souffrances. La jalousie provient d'un manque de confiance non pas envers l'autre, mais envers soi-même."
Eugène Cloutier
"Qui vit sans jalousie, en ce bas monde, est comme Celui qui dort sans lampe ; il peut sentir le bras Qui vient pour le frapper, mais il ne le voit pas."
Alfred de Musset
"La jalousie, cette preuve indiscutable de l'amour."
Jean-Chaveau Hurtebise
Mathilde Primavera.
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la jalousie c'est l'enfer, parce qu'en plus on sait que c'est méprisable (et perdu d'avance.
RépondreSupprimerCeci dit j'aime bien les phrases d'Alexandre Kauffmann et Madame de La Fayette
La jalousie un sentiment naturel ! Comment ne pas être jaloux ? C'est son interprétation et son amplitude qui peut devenir soit un silence soit une folie soit un cri ... Je parle d'amour.
RépondreSupprimerCri de jalousie
Je crierai ton nom
Lors du bal des vampires
Au théâtre des martyrs
Et irai boire leurs sangs en ton nom
Je crierai ton nom
Au milieu de la nuit
Sur les toits endormis
Et irai les harceler en ton nom
Je crierai ton nom
Aux portes de l'enfer
Sur les traces de mes vers
Et irai les brûler en ton nom
Je crierai ton nom
Sur la place de grève
Exécutant mes mauvais rêves
Et irai décapiter le bien en ton nom
Je crierai ton nom
Par dessus les montagnes
A travers la campagne
Et irai semer la terreur en ton nom
Je crierai ton nom
Aux quatre vents
Sur les cinq continents
Et irai éteindre la flamme en ton nom
Je crierai ton nom
A tout l’univers
Voyageant comme Gulliver
Et irai faire la guerre en ton nom
Je finirai en prison en ton nom
A en perdre la raison
Mais dans le fond
Je t'aime comme un con
James Px. 2010.
Mathilde seriez-vous Jalouse ? ...
Jalou-ou-ouse !
Jalouse de tout !
Je soupçonne toooouuuu-ou-ou-out !
Casse-cou !
Jalou-ou-ouse !
Tu n'imagines pa-a-aaas
Je hurle tout baaaa-a-a-aas
Et je me noooiiie
Je fouille tes poches, je lis tes lettres
J'écoute aux portes, oui je te guette
J'ai mal, je pleurs, je vérifie
Non, je n'crois pas tout c'que tu m'dis
T'avais qu'à pas mentir !
Patricia Kaas. Jalouse 1985.
Brigetoun : oui la jalousie c'est affreux, mais elle est incontrôlable qu'on on aime quelqu'un d'amour et que des éléments réels et perturbateurs viennent s'immiscer dans les affaires d'Eros, comme le regard de l'aimé sur une autre personne, ou pire, une infidélité, mais que ce soit l'un ou l'autre, ne pas se sentir l'Unique, au delà d'un égo développé, c'est blessant et enlève pas mal de panache à l'idéalisation de ce que pourrait être une relation à deux !!! En salissant de telles valeurs, la jalousie pointe ses élans machiavéliques !!!
RépondreSupprimerJames : moi aussi je ne parle que de la jalousie d'amour dans cette publication, je n'imagine même pas pouvoir la suggérer pour un autre sujet !!!
RépondreSupprimerLa jalousie soit un cri, soit un silence, soit une folie, c'est tout à fait ça, quand ce n'est pas les trois en même temps !!!
J'ai bien vu que vous aviez publié sur la jalousie vous aussi grâce à mes liens sur la droite, mais je n'arrive pas à atteindre votre publication, aussi, je suis heureuse d'avoir votre poème en direct ici en commentaire !!!
D'ailleurs, c'est rigolo, entre ma publication d'hier, celle d'aujourd'hui et votre poème il y a pas mal de points communs, à croire que nous avons été traversés par les mêmes influences astrales, ou tout autre chose qui nous échappe dans tous les cas !!!
Est-ce que je serais jalouse ???
Quelle question, passionnée et idéaliste comme je le suis, le contraire aurait été étonnant !!! Je suis TRES jalouse, à condition qu'il y ait des raisons de l'être, je ne le suis jamais comme ça d'emblée comme un réflexe, je suis plutôt de nature très confiante, sauf quand il y a des éléments perturbateurs qui viennent s'immiscer dans les affaires d'Eros (je répète ce que j'ai déjà répondu à Brigetoun, mais c'est tellement ce que je ressens) !!!
Quand j'aime, j'aime avec un grand A et si une tierce personne vient à troubler la joie qui caractérisait mes élans amoureux, je peux tomber dans une sombre déprime. En revanche, je n'ai absolument pas l'esprit de compétition, alors, même si je tiens à quelqu'un je ne fais rien pour lui prouver que je peux avoir le dernier mot ! La trahison, l'infidélité, sont des choses qui concernent DEUX personnes, y compris celle que vous considériez vous même comme l'Unique, donc la bataille est inutile ! Mon égo n'est pas assez développé pour tenter d'au moins réparer mon égo en me battant avec une "rivale" ! Pour moi, la rivalité n'a pas lieu d'exister, si l'amour est réciproque, ce mot là peut être rayé du dictionnaire !
Encore merci James pour votre long commentaire qui montre à quel point vous êtes une personne engagée et j'apprécie cette caractéristique qui est une grande qualité pour moi !!!
Tout ça fait "pommade", léchage de pompes, mais je ne dis jamais que ce que je pense !!!
La Jalousie, ce sentiment bien égoïste, qui détruits des vies et des espoirs, qui macère bien au plus profond de sois avant de n'éclater et d'envoyer ses shrapnells à tous vents...
RépondreSupprimerSerge : oui ça détruit la jalousie bien évidemment, mais quelqu'un qui est infidèle ne détruit -il pas l'autre également ? Lequel est le plus égoïste des deux, celui qui trompe, ou celui qui est jaloux d'être trompé ? L'un ne va pas sans l'autre et dans tous les cas la jalousie, à part quand elle est maladive, n'arrive pas toute seule, des éléments extérieurs au couple viennent forcément perturber la force tranquille, une force qui ne s'avérait pas si forte que cela au final !!! Mais, je ne parle là que de cas extrêmes, toutes les histoires d'amour ne sont pas salies par les affres de la jalousie causées par l'infidélité !!! Heureusement !!!
RépondreSupprimerPour moi le plus proche de ce que je ressens est Cloutier - le fond de la jalousie est avant tout à rechercher dans la personnalité du jaloux, celui dont le psychisme accueille avec tant de facilité la peur de perdre l'être aimé. Et je ne serais pas loin de penser que si on cherchait sérieusement on trouverait que le jaloux créée l'infidélité autant que la femme battue attire l'homme violent (et je dis cela avec un immense respect pour les histoires personnelles très douloureuses des gens qui en sont arrivés là).
RépondreSupprimerJe pensais à la phrase "La jalousie provient d'un manque de confiance non pas envers l'autre, mais envers soi-même."
RépondreSupprimerEugène Cloutier
Nathalie : si tu pouvais dire vrai, il suffirait d'aller consulter un psy, un hypnotiseur, bref utiliser toutes les méthodes possibles pour se persuader qu'on est le la meilleur(e) et n'être jamais trompé !!! Le problème c'est que les séducteurs invétérés devraient aussi consulter pour soigner leur pathologie !!!
RépondreSupprimerLa confiance en soi ne peut aider qu'à quitter l'autre quand celui ci est inconsistant, ou/et, inconstant et infidèle et quelque soit la raison de cette infidélité ! Sans compter que le partenaire peut être aussi usé par la relation et vouloir passer à autre chose !
Nathalie pour réagir de la sorte, soit tu as eu beaucoup de chance toi même, soit tu ne connais pas suffisamment d'histoires autour de toi pour tirer une telle conclusion aussi hâtive !
Nathalie : quant aux femmes battues, il ne suffit pas de rentrer dans le portrait psychologique de la femme battue pour tomber sur un mec violent ! Je ne pense pas que Marie Trintignant par exemple rentrait dans ce cadre, tout comme moi, vu que les spécialistes ne m'ont pas trouvé à moi non plus de caractéristiques faisant penser que si j'ai subit la violence conjugale dans le passé, c'est parce-que je l'aurais cherché !!! Tu as trop de clichés dans la tête Nathalie !!!
RépondreSupprimerNon, je ne crois pas avoir trop de clichés dans la tête. Je pense qu'une femme qui a suffisamment d'estime de soi et qui n'a pas été élevée avec la violence physique comme modèle de fonctionnement dans son enfance peut être battue une fois mais pas deux. Le soir même elle aura fait ses valises. Je sais intimement et sans doute aucun que c'est ce que je ferais. Je suis même persuadée que je ne laisserai jamais un homme aller jusqu'à lever la main sur moi une seule fois. Il n'y aura même pas de première fois.
RépondreSupprimerEt que sait-on de l'univers personnel de Marie Trintignant? Rien. On ne sait rien de ce qui se passe dans les familles, même celles qui semblent les plus parfaites vues de l'extérieur.
Je ne sais rien non plus de ta vie personnelle, rien d'autre que ce que tu en dis ici. Et ce que je ressens de tes billets, c'est un univers culturel où on a le sang chaud, où la séduction et l'amour sont toujours à haute tension, à haute teneur passionnelle. Pour moi c'est la porte ouverte à la jalousie, considérée comme naturelle par toute une culture.
Le grand frère jaloux de la pureté de sa jeune soeur ou le mari qui ne supporte pas qu'on regarde sa femme, l'un et l'autre prêts à défendre leur honneur dans le sang, c'est culturel.
Cette culture est aussi portée par les femmes : dans cet univers-là une femme ressent de la fierté à voir son homme jaloux. Elle le prend comme un signe positif qu'il tient à elle, qu'il l'aime vraiment.
Moi c'est une culture que j'abhorre et que je trouve choquante.
Tu peux dire que je n'ai pas assez vécu puisque je n'ai pas été confrontée de près à ce type de culture mais très franchement, je n'ai pas envie de m'en approcher de trop près.
J'ai la conviction profonde c'est qu'il n'y a pas d'infidélité quand la relation est satisfaisante. Quand on est profondément heureux avec quelqu'un, on ne voit même pas les avances des autres, ou on les élimine sans y penser. C'est ce que j'ai vécu pendant 25 ans.
L'infidélité n'arrive que quand on est insatisfait(e) de la relation. Et s'il est honnête avec lui-même, le délaissé jaloux reconnaîtra les raisons qui ont poussé l'être aimé dans d'autres bras. Mais il faut beaucoup d'introspection, de connaissance de soi et d'honnêteté pour être capable de l'admettre. Ma culture à moi, c'est une culture protestante faite d'introspection, de réflexion personnelle. C'est une culture où la passion n'est pas une vertu mais un fléau.
C'est d'ailleurs pour ça que je commente rarement sur ton blog : souvent ta perception du monde est si différente de la mienne que je ne m'y reconnais pas du tout. Je suis sensible à ta sensibilité, elle me touche, mais je ne la partage pas.
Je n'ai pas la prétention de détenir la vérité, je t'ai uniquement parlé de MON point de vue. C'est pourquoi j'ai pris soin de commencer mon premier commentaire par "pour moi, le plus proche de ce que je ressens..."
Je ne peux parler que de mon ressenti.
Mon ressenti, c'est celui-là. C'est le mien, rien de plus.
Et quand je dis "Ma culture à moi, c'est une culture protestante faite d'introspection, de réflexion personnelle. C'est une culture où la passion n'est pas une vertu mais un fléau" je n'émets pas de jugement de valeur, je signale juste un fait.
RépondreSupprimerS'il y a beaucoup de valeurs de ma culture protestante que je revendique comme extraordinairement positives, cette culture a ses défauts comme toutes les autres et je suis "victime" de certains modes de fonctionnement qui ont leurs limites ou leurs effets pervers...
Nathalie : pour la violence conjugale, tu ne sais pas de quoi tu parles car tu ne l'as pas vécu justement !!! Tu ne sais absolument pas comment tu aurais réagi, c'est facile de faire des hypothèses. En ce qui me concerne, je peux te dire que je n'ai pas été élevé dans la violence, loin de là, je suis issue d'un couple très uni et très aimant pour eux mêmes et ses enfants et mon compagnon pendant 13 ans a été un amoureux transi ADORABLE ! La 14ème année il a pété un câble, son alcoolisme mondain s'étant transformé en alcoolisme tout court et la crise de la quarantaine l'ont rendu très agressif envers moi d'abord verbalement. M'étant ça sur le compte de la crise de la quarantaine et sur une éventuelle dépression nerveuse, je ne suis pas partie en courant car je l'aimais et il m'aimait, nous étions dans une relation fusionnelle !!! Mais, son agressivité en est venu aux mains, et il a fallu une deuxième récidive pour que je prenne la décision de partir ! Si on m'avait raconté en amont qu'on aurait pu porter la main sur moi, j'aurais dit comme toi, que je serais déjà partie avant même que l'autre ait pensé à me manquer de respect ! Mais, c'est loin d'être aussi simple, quitter une personne avec qui tu n'as connu globalement que de l'amour et du bonheur ce n'est pas si facile, mais ce que je sais aussi c'est que si je n'avais pas eu cette confiance en moi, je ne serais pas partie aussi brutalement en laissant tout derrière moi ! Donc, tes arguments qui semblent tenir la route dans un premier temps, sont loin d'être applicables à tous les cas de figure !!!
RépondreSupprimerLa jalousie est peut être une question de culture, tu as raison dans ce sens, c'est sûr que si tu es protestante et que tu ne fréquentes que des protestants, il ne risque pas d'y avoir d'effusion, de passion !!!
En ce sens encore une fois tu as raison, nous n'avons pas du tout les mêmes tempéraments, il faut dire que tu es parisienne et j'ai du sang corse, gitan et andalou ! ça fait peut être trop de facteurs pour vivre calmement, mais je ne saurais faire autrement que de vivre dans la passion !
D'ailleurs, heureusement que tout le monde n'a pas le même ressenti, ça serait beaucoup trop uniforme, beaucoup trop ennuyeux.
Je respecte ton tempérament, même s'il est à 2000 lieux du mien !!!
Nathalie : il n'existe aucune recette exemplaire pour accéder au bonheur ! Justement, chacun fait ce qu'il peut avec son tempérament, sa culture, son éducation et son vécu ! Personne n'est meilleur ou pire que l'autre, nous sommes tous différents et uniques !
RépondreSupprimerJe te rappelle que je n'ai jamais fait état de "meilleur ou pire".
RépondreSupprimer"Chacun fait ce qu'il peut avec son tempérament, sa culture, son éducation et son vécu", c'est exactement ce que je disais ci-dessus par rapport aux limites de mon éducation protestante.
Quand je parle, je ne parle que pour moi et je dirai simplement que je n'ai aucune sympathie pour les crimes de jalousie ni pour un discours prônant la valeur positive de la jalousie.
Nathalie : mais, nous sommes bien d'accord, je ne fais l'apologie de la jalousie, loin de là et même si elle est irrépressible c'est un poison violent !!!
RépondreSupprimerVery good great post!
RépondreSupprimerAdrian : oh merci beaucoup Adrian, ces paroles sont encourageantes !
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