Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)
mercredi 3 novembre 2010
Un peu de culture celte
La Déesse Mère
Le symbole primaire de l'indicible, c'est la Déesse. Sous une infinité d'aspects et des milliers de noms, derrière tant de métaphores, elle est réalité divinité manifestée, omniprésente à toute vie, en chacun de nous. La Déesse n'est pas séparée du monde, elle est le monde et inclut toute chose : la lune, le soleil, la terre, les étoiles, la pierre, la semence, la rivière, le vent, la vague, la feuille et la branche, le bouton et la fleur, la griffe et le croc, la femme et l'homme. Dans la witchcraft, la chair et l'esprit sont un. La religion de la Déesse est inimaginablement ancienne, mais la witchcraft d'aujourd'hui pourrait aussi s'appeler la Nouvelle Religion. Plus qu'une renaissance, la witchcraft se recrée et la femme est le moteur de ce renouveau en réveillant activement la Déesse, image de l'héritage et des bienfaits du pouvoir féminin.
Le déclin du culte de la Déesse a privé la femme de modèle religieux et de système spirituel correspondant à ses besoins et à son expérience. Le dieu mâle caractérise les religions occidentales et orientales. Avatars, prêcheurs, prophètes, gourous et bouddhas sont quasiment tous des mâles. La femme n'est pas encouragée à explorer sa propre force et sa réalisation. Soumise à l'autorité mâle, elle doit s'identifier aux perceptions masculines et à leurs idéaux spirituels, renier son corps, étouffer sa sexualité, couler sa conception du monde dans le moule masculin. [...]
Le symbole de la Déesse n'est pas une structure parallèle à celle du dieu-père. La Déesse ne régit pas le monde ; elle est le monde. Manifestée en chacun de nous, chacun peut la connaître intérieurement dans sa diversité magnifique. Elle ne requiert pas la domination d'un sexe sur l'autre et n'accorde aucune autorité aux chefs hiérarchiques temporels. Dans la witchraft, chacun doit révéler sa propre vérité. La divinité est vécue sous l'aspect de notre propre forme, féminine ou masculine, car elle a aussi un aspect mâle. Le sexe devient un sacrement et la religion consiste à relier l'être au cosmos. En tant que femme, la Déesse nous incite à percevoir notre divinité, à sentir que notre corps est sacré [...].
Mais la Déesse est tout aussi importante pour l'homme. Pour être moins évidente, l'oppression des hommes eux-mêmes dans le système patriarcal, dominé par un dieu paternaliste, n'en est pas moins tragique que pour la femme. L'homme est intérieurement divisé, d'une part, en un soi spirituel, sensé mater son émotivité et, d'autre part, en ses instincts animaux. Il doit lutter contre lui-même, en Occident, pour vaincre le péché, en Orient, pour tuer le désir et éteindre l'égo.
Mais le dieu cornu incarne les vertus mâles positives, puissantes, venant de ses sources profondes et non le stéréotype violent et émotionnellement mutilant de l'homme dans notre société. L'homme qui correspondrait à l'image du dieu cornu, serait sauvage sans être cruel, en colère sans être violent, sexuel sans être coercitif, spirituel sans être asexué et capable d'aimer vraiment. Alors les sirènes, qui sont les déesses, chanteraient prés de lui.
Notre culture actuelle inculque aux hommes que la virilité exige une absence d'émotion. On le dresse à fonctionner sur le mode militaire, à réprimer toute émotion, à ignorer les messages du corps. Il est sensé supporter l'inconfort, la douleur et la peur, pour mieux se battre et conquérir, que ce soit sur le champ de bataille, dans la chambre à coucher ou dans sa profession. Il doit être agressif et dominant, elle, passive et soumise. Dans le patriarcat, hommes et femmes fonctionnent au sein d'une hiérarchie où ceux d'en haut dominent et soumettent leurs subordonnés.
Pour la femme, la Déesse symbolise son être le plus profond, le pouvoir libérateur, nutritif et bénéfique. Le cosmos est modelé comme le corps de la femme, qui est sacré. Toutes les phases de la vie sont sacrées. L'âge est une bénédiction, non une malédiction. La Déesse ne restreint pas la femme à n'être qu'un corps, elle éveille l'esprit, le mental, les émotions. A travers elle, la femme peut connaître la puissance de sa colère et de son agressivité, tout comme la force de son amour.
Le symbolisme de la Déesse électrifie la femme moderne. La redécouverte des anciennes civilisations matriarcales nous redonne un sens profond de fierté, de notre capacité, en tant que femmes, de créer et de porter la culture. Dénoncer les erreurs du patriarcat nous donne un modèle de force et d'autorité féminines. La Déesse archaïque, la divinité primordiale, la patronne des chasseurs de l'âge de pierre et des semeuses de graines, sous l'inspiration de qui les animaux ont été domestiqués, les herbes médicinales trouvées, à l'image de laquelle les premières œuvres d'art ont été créées, pour qui les mégalithes ont été érigés, celle qui a inspiré la musique et la poésie, est à nouveau reconnue dans le monde d'aujourd'hui.
Mathilde Primavera.
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Mathilde, je dirais que de nos jours les individus sont moins stéréotypés, les hommes se laissent gagner par leur émotions et les femmes ont prouvé leur valeur. Beaucoup de femmes sont conquérantes et se battent comme des lionnes pour arriver à des postes à responsabilité auparavant réservés au hommes.
RépondreSupprimerD'ailleurs, dans le monde animal, n'est-ce pas la lionne qui part à la chasse ;)
Cela dit, j'ai beaucoup apprécié cette publication.
Bises
K'line Bloom : je suis entièrement d'accord avec toi, je n'ai pas publié cela pour rien :
RépondreSupprimerhttp://bienplusquedesmots.blogspot.com/2009/02/des-etres-demoniaques.html
Bises
K'line Bloom : et aussi ceci :
RépondreSupprimerhttp://bienplusquedesmots.blogspot.com/2010/04/hommage-aux-hommes-feminins.html
Bien plus que de mettre l'accent sur ce qui oppose le masculin et le féminin, la philosophie chinoise, par le yin et le yan, les unit. Bien plus proche de la réalité. Tout se ramène à une question de dosage...
RépondreSupprimerJeandler : tous ces grands symboles, que ce soit la Déesse mère, ou le Yin et le Yang, pour ne citer que ceux là, parlent tous de la même chose, avec des langages différents suivant notre culture d'origine.
RépondreSupprimeroui moi je suis un homme et je crois en la deesse de la vie
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