" Très petits les enfants aiment perdre la tête, les années passent on recherche le vertige."
Oxmo Puccino
Les Deux vertiges
Le voyageur, debout sur la plus haute cime,
À travers le rideau d'une rose vapeur,
Mesure avec la sonde immense de la peur
Sous ses genoux tremblants la fuite de l'abîme
De ce besoin de voir téméraire victime,
Du haut de la raison je sonde avec stupeur
Le dessous infini de ce monde trompeur,
Et je traîne avec moi partout mon gouffre intime.
L'abîme est différent, mais pareil notre émoi :
Le grand vide, attirant le voyageur, l'étonne ;
Sollicité par Dieu, j'ai des éclairs d'effroi !
Mais lui, par son vertige il ne surprend personne :
On trouve naturel qu'il pâlisse et frissonne ;
Et moi, j'ai l'air d'un fou ; je ne sais pas pourquoi.
Sully Prudhomme
À travers le rideau d'une rose vapeur,
Mesure avec la sonde immense de la peur
Sous ses genoux tremblants la fuite de l'abîme
De ce besoin de voir téméraire victime,
Du haut de la raison je sonde avec stupeur
Le dessous infini de ce monde trompeur,
Et je traîne avec moi partout mon gouffre intime.
L'abîme est différent, mais pareil notre émoi :
Le grand vide, attirant le voyageur, l'étonne ;
Sollicité par Dieu, j'ai des éclairs d'effroi !
Mais lui, par son vertige il ne surprend personne :
On trouve naturel qu'il pâlisse et frissonne ;
Et moi, j'ai l'air d'un fou ; je ne sais pas pourquoi.
Sully Prudhomme
Mathilde Primavera. |
n'aurais jamais pensé que Sully Prudhomme puisse ressentir et exprimer le vertige - découverte du jour
RépondreSupprimerFigure toi que moi non plus !!! Il devait vraiment être dans un état très particulier quand il a écrit ce poème !!!
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