Ce matin j'ai vu et entendu des mouettes.
Voler et jacasser.
Une vingtaine.
A 8 heures moins vingt.
En pleine zone d'activités.
Dans le Gard.
Pas de décharge.
Enfin, je ne crois pas.
Je n'ai pas bu.
Pris aucun stupéfiant.
Ai vécu 18 ans au bord de l'eau.
Je les reconnais.
Je le sais.
Il a fait froid.
Très froid.
Peut être étaient elles en quête de nourriture ??
Certainement.
Les mouettes ça migre !!!
La preuve (cliquez sur le lien) :
http://www.oiseaux-birds.com/page-larides-migrations.html
Vieux vases de l'époque citée ci-dessous
(je ne vais quand même pas vous mâcher tout le travail !!!)
Poésies de l’époque des Thang
traduites du chinois et présentées
par le Marquis d'Hervey-Saint-Denys
par le Marquis d'Hervey-Saint-Denys
Monsieur le Marquis d'Hervey-Saint-Denys, lui-même
(Professeur de langue chinoise à l’École spéciale des langues orientales, il est nommé commissaire spécial pour l'Empire chinois à l'Exposition universelle de 1867, où sont présentés pour la première fois des pavillons nationaux et où l’espace réservé à la Chine suscite particulièrement la curiosité.)
Poème de Li-taï-pé
En bateau
De jeunes musiciennes sur les bancs, avec des flûtes d’or et
de jade3 ;
Du vin exquis dans des coupes mille fois remplies ;
Emmener avec soi le plaisir, et se laisser porter par les flots.
Les immortels m’attendent, montés sur leurs cigognes jaunes 4,
Tandis qu’insouciant et tranquille, je vogue au milieu des
mouettes blanches.
Les sublimes inspirations de Kio-ping5 nous restent
comme un monument qui s’élève à la hauteur des astres ;
Que sont devenus les tours et les pavillons du roi de Tsou, jadis
accumulés sur ces collines désertes !
Quand l’ivresse m’exalte, j’abaisse mon pinceau, j’ébranle de mes
chants les cinq montagnes sacrées6,
Je suis joyeux et je suis fier, je me ris de toutes les
grandeurs.
Puissance, richesse, honneurs, quand vous serez d’assez longue
durée pour que je vous estime,
On verra donc le fleuve Jaune partir de l’Occident pour couler
vers le Nord.
1.
Bois très léger.
2.
Bois très dur.
3.
Expression qui ne doit se prendre qu’au figuré, et pour indiquer le talent de
celles qui jouent de cet instrument, comme on dirait en français, pour parler
d’un écrivain de talent, une plume d’or.
4.
Les personnages de la mythologie tao-sse qui ont obtenu l’immortalité voyagent
dans les airs, montés sur des cigognes jaunes.
5.
Kio-ping est un des surnoms du poète Kiu-yuen, auteur du Li-sao, poème
très célèbre en Chine. Son histoire est rapportée plus haut, pp. 30-31.
6.
Les cinq montagnes sacrées, Ou yo, sont les cinq grandes montagnes sur
lesquelles, dès la plus haute Antiquité, le souverain de la Chine offrait des sacrifices
au maître du ciel, au nom du peuple entier dont il est considéré comme
étant le père.
Ces montagnes, qui ne furent originairement qu’au nombre de
quatre, avaient été choisies de manière à figurer, par leurs situations
respectives, les quatre parties du monde connu des anciens Chinois. Au nord,
c’était le Heng-chan, dans le Chan-si actuel ; au midi, une autre montagne
du Hou-kouang, dont le nom se prononce de même, mais s’écrit différemment ;
et à l’orient le Taï-chan, la plus célèbre de toutes, située dans le
Chan-tong ; et à l’occident le Hoa-chan, dans le Chen-si. Les Tcheou, au
XIIe siècle avant notre ère, portèrent à cinq le nombre des
montagnes sacrées, en prenant le Soung-chan, dans le Hou-kouang, pour
représenter le milieu de la terre.
L’expression ébranler les cinq montagnes signifie
donc, comme on le voit, faire grand bruit dans le monde entier.
Li-taï-pé
Ce nom, qui passera pour la première fois peut-être sous les
yeux de ceux qui voudront bien me lire, est depuis plus de mille ans si
populaire à la Chine
qu’on l’y trouve partout inscrit, dans le cabinet du lettré comme dans la
maison du laboureur, sur les rayons des bibliothèques ou sur les panneaux des
plus pauvres murailles, sur les bronzes, sur les porcelaines et jusque sur les
poteries d’un usage journalier. Il n’est point de genre que n’ait abordé le
génie fécond du poète que ce nom représente, et, tandis que l’étudiant relit
ses vers, le paysan redit ses chansons.
Li-taï-pé, que l’on appelle aussi par abréviation Li-pé, était
né dans le Sse-tchouen, l’an 702 de notre ère. Li était son nom de
famille ; taï-pé, littéralement grand éclat, un surnom que
sa mère lui donna dès sa naissance, parce qu’elle avait cru remarquer, dans le
temps même où elle le conçut, que l’étoile brillante qui précède le lever du
soleil jetait un éclat extraordinaire.
Il fit des études très fortes, obtint le grade de docteur à
vingt ans, et occupait déjà le premier rang parmi les érudits et les poètes de
sa province, lorsqu’il résolut de se rendre à la capitale, où la protection que
l’empereur Ming-hoang accordait aux lettres attirait de toutes parts les hommes
de talent. La première des années dénommées Tien-pao, c’est-à-dire l’an
742 de J.-C., il prit donc la route de Tchang-ngan, sans autre protection que
l’éclat de sa verve et le bruit de son nom.
La cour du monarque chinois avait son Mécène, le ministre
Ho-tchi-tchang, à qui Li-taï-pé se fit d’abord présenter. C’était un de ces
esprits heureusement doués, qui partagent leur temps entre la science et le
plaisir. Exerçant auprès de l’empereur de graves fonctions qui exigeaient une
assiduité constante, il aimait à trouver chez lui, au retour de l’audience, des
hommes d’une conversation fine et variée, dont il sentait le charme en homme de
goût. Les improvisations brillantes du nouveau venu lui inspirèrent une
admiration très vive : il voulut qu’il logeât dans son propre palais, et
ne tarda pas à en faire son meilleur ami. Saisissant bientôt l’occasion de
vanter à l’empereur les mérites de son hôte, il lui inspira l’envie de le
connaître. Ming-hoang ne fut pas moins charmé que ne l’avait été son ministre,
il vit dans le jeune poète une des principales gloires de son règne, et
Li-taï-pé sut acquérir une faveur telle, que l’histoire chinoise n’en a guère
de semblable à enregistrer.
Le Père Amiot consacre une assez longue notice à Li-taï-pé,
parmi ses portraits des Chinois célèbres ; il donne plusieurs détails
tirés de ses biographies qu’il me semble intéressant de lui emprunter.
« “J’ai, dans ma maison, avait dit Ho-tchi-tchang à
l’empereur chinois, le plus grand poète peut-être qui ait jamais existé :
Je n’ai pas osé en parler encore à Votre Majesté, à cause d’un défaut dont il
paraît difficile qu’il se corrige : il aime le vin, et en boit quelquefois
avec excès. Mais que ses poésies sont belles ! Jugez-en vous-même,
seigneur”, continua-t-il en lui mettant entre les mains quelques vers de
Li-taï-pé.
« L’empereur lut ces vers et en fut enthousiasmé. “Je sais,
dit-il, condescendre aux faiblesses de l’humanité. Amenez-moi l’auteur de ces
poésies ; je veux qu’il demeure à ma Cour, dussé-je ne pas réussir dans
les efforts que je tenterai pour le corriger.” »
Li-taï-pé fut donc présenté le jour même. Le souverain lui
assigna une place parmi les lettrés de sa Cour, et prit tant de plaisir à sa
conversation qu’il ne fut pas longtemps sans l’honorer de sa plus intime
familiarité. Il lui donna un appartement dans celui de ses jardins nommé
Theng-hiang-ting, où il allait se délasser après avoir terminé les affaires de
l’Empire. Là, délivré de la gêne du cérémonial, il s’entretenait avec son sujet
comme avec son égal ; il lui faisait faire des vers et surtout des
couplets de chansons qu’ils chantaient ensuite ensemble ; car l’empereur
aimait la musique, et Li-taï-pé joignait à ses autres talents celui de chanter
avec grâce. Tandis que le poète composait, l’empereur poussait parfois la
complaisance jusqu’à lui servir de secrétaire. Quelques courtisans voulant
représenter à ce prince qu’il en faisait trop, qu’une pareille conduite
pourrait l’abaisser aux yeux de ses sujets : « Tout ce que je fais
pour un homme d’un aussi beau talent, leur répondit-il, ne peut que m’honorer
auprès de ceux qui pensent bien ; quant aux autres, je méprise le jugement
qu’ils peuvent faire de moi. »
Une infinité d’anecdotes, recueillies par la tradition,
témoignent de cette faveur insigne dont Li-taï-pé fut en possession durant
plusieurs années. L’empereur pensait même à lui conférer une charge considérable,
lorsqu’il en fut empêché par des intrigues de palais, que le père Amiot raconte
ainsi :
« Il y avait à la cour un eunuque appelé Kao-li-ché, qui
jouissait d’une autorité très grande ; il recevait les hommages de tous
les courtisans ; les ministres même étaient pour lui pleins de déférence.
Le seul Li-taï-pé semblait ne pas s’apercevoir de son crédit, il arriva même
que ce poète étant avec l’empereur dans le jardin de Theng-hiang-ting, et
paraissant ne pouvoir marcher qu’avec peine, parce qu’une chaussure neuve lui
tenait le pied trop à l’étroit, l’empereur lui dit de se mettre à l’aise, et
ordonna à l’eunuque Kao-li-ché de le déchausser. Li-taï-pé se laissa faire, et
l’orgueilleux eunuque en conserva la rage dans le cœur,
« L’occasion de se venger lui parut favorable, quand il
apprit que Ming-hoang songeait à combler d’honneurs celui qu’il haïssait.
Li-taï-pé avait composé quelques stances qu’on pouvait interpréter en satires
contre la célèbre Yang-feï, plus connue sous son titre de Taï-tsun, et
pour laquelle l’empereur avait une tendresse aveugle. L’eunuque sut exciter la
colère de cette favorite et s’en faire une arme contre son ennemi. Li-taï-pé,
de son côté, plus choqué d’être soupçonné d’avoir voulu insulter son maître que
d’avoir manqué une fortune qu’il n’ambitionnait point, prit peu à peu un tel
dégoût de la Cour,
qu’il résolut de rompre entièrement tous les liens qui l’y attachaient. Il pria
l’empereur avec tant d’instance de lui permettre de se retirer, et revint si
souvent à la charge, que ce prince lui accorda enfin sa demande. Voulant
toutefois lui donner des preuves de l’estime dont il l’honorait, Ming-hoang lui
fit présent d’un assortiment complet de ses propres habits, faveur qu’il ne
concédait que très rarement et seulement pour des services rendus à l’Empire. A
ce présent honorable il joignit celui de mille onces d’or.
« Un traitement si magnifique, ajoute le père Amiot, aurait
dû pénétrer celui qui le recevait de la plus vive reconnaissance ; mais
Li-taï-pé ne prouva que trop, par la conduite qu’il tint ensuite, que les
qualités du cœur, chez un grand poète, n’égalent pas toujours celles de
l’esprit. A peine eut-il recouvré sa liberté qu’il se mit à parcourir au hasard
toutes les provinces de l’Empire, ne s’arrêtant que dans les tavernes, et
s’abandonnant sans réserve à sa passion pour le vin [Mémoires concernant les
Chinois, t. V, pp. 399-403]. »
Etait-ce bien le vin qu’il aimait ? N’était-ce point plutôt
l’étourdissement que procure l’ivresse ? L’oubli de cette vague
inquiétude, de cette pensée de la mort qui l’obsédait sans cesse, et qu’on
retrouve constamment dans ses vers ? Le mélange d’insouciance et de
tristesse, qui fait le fond du caractère de Li-taï-pé, se rencontre très
fréquemment parmi les membres de la grande famille chinoise. Il ne serait pas
surprenant que cette disposition d’esprit du célèbre poète eût contribué
beaucoup, pour sa part, à la vogue énorme de ses écrits.
Li-taï-pé menait depuis plusieurs années cette vie vagabonde,
lorsqu’un grand seigneur, de ceux qu’il avait connus jadis à Tchang-ngan,
parvint à le fixer près de lui. Ce seigneur devint l’un des chefs de la
formidable révolte qui éclata durant les dernières années du règne de
Ming-hoang, et le poète, bien que ses panégyristes l’en défendent, demeura
fortement soupçonné d’avoir pris part à la conjuration, Il fut
emprisonné ; sa complicité, apparente ou réelle, lui aurait peut-être
coûté la vie, si le prestige de son nom ne l’eût mis à l’abri de tout danger.
Les portes de sa prison s’ouvrirent ; on le rappela même à la Cour, et il se disposait à
s’y rendre, quand la mort le surprit dans la soixante et unième année de son
âge, l’an de notre ère 763.
Comment finit le poète favori de la nation chinoise ? Les
biographes sont loin de s’accorder à ce sujet. Les uns le font mourir d’une
rapide maladie, dans la maison de l’un de ses neveux appelé Yang-ping, qui
habitait le Kiang-nan ; ils disent qu’il fut enterré sur le versant d’une
montagne, près de la ville de Thang-tou. D’autres veulent qu’il ait péri
victime de l’ivresse, cette passion dont il ne sut jamais se guérir : ils
racontent qu’il traversait la province de Kiang-nan, par la voie des canaux et
des rivières, lorsque ayant essayé de se tenir debout sur l’un des côtés de sa
barque, après avoir bu plus que de raison, il ne fut pas assez ferme sur ses
pieds, tomba dans l’eau et se noya. Cette dernière version paraît avoir inspiré
la légende qu’a traduite M. Th. Pavie et qui s’exprime ainsi :
« La lune, cette nuit-là, brillait comme en plein
jour ; Li-taï-pé soupait sur le fleuve, lorsque tout à coup, au sein des
airs, retentit un concert de voix harmonieuses qui peu à peu s’approchèrent du
bateau. Il s’éleva aussitôt un grand tourbillon au milieu des eaux :
c’était des baleines qui se dressaient, en agitant leurs nageoires ; et
deux jeunes immortels, portant à la main des étendards pour indiquer la route,
arrivèrent en face de Li-taï-pé. Ils venaient, de la part du Maître des cieux,
l’inviter à retourner prendre sa place dans les régions supérieures. Les gens
de l’équipage virent le poète s’éloigner assis sur le dos d’une baleine ;
les voix harmonieuses guidaient le cortège... bientôt tout disparut à la fois
dans les nues [Contes et Nouvelles, traduits du chinois par Th. Pavie]. »
L’admiration des Chinois a été jusqu’à élever un temple à celui
qu’ils appellent le Grand Docteur, le Prince de la poésie, l’Immortel qui
aimait à boire.
Thou-fou, le seul rival de Li-taï-pé, le regardait lui-même
comme son maître. Un lettré fameux, qui a commenté les œuvres complètes de ces
deux hommes célèbres, termine pourtant ainsi son appréciation de leurs mérites
respectifs : « Il ne faut point discuter sur la question de savoir
lequel de Li-taï-pé ou de Thou-fou est supérieur à l’autre. Ils ont chacun leur
manière. Quand deux aigles prennent leur essor vers les régions les plus
élevées, et qu’ils volent chacun dans une direction différente, il serait
impossible de dire lequel des deux s’est élevé le plus haut. »
mouettes en Chine
Ballet de mouettes rieuses
Ballet de mouettes rieuses
Mathilde Primavera.