Le roi d'Angleterre porte des armoiries écartelé aux 1 et 4 : d'azur semé de fleurs de lis d'or ; aux 2 et 3 : de gueules à trois léopards d'or, ici répétées huit fois. Il est coiffé d'un léopard couronné d'or, assis sur un chapeau de gueules retroussé d'hermine. Le cavalier, tourné à gauche, est peint de trois quart, l'épée brandie derrière le dos.
C'est à l'initiative d'Édouard III que les rois d'Angleterre écartelèrent les armes de France et d'Angleterre sur leur écu. Ils affirmaient ainsi leurs prétentions et leurs droits sur le trône de France, à l'origine de la guerre dite "de Cent Ans", qui devait durer de 1337 à 1461. Les rois d'Angleterre conserveront cet écu jusqu'en 1802.
À l'époque de la compilation de l'armorial, le roi d'Angleterre peut être Henri V, né en 1387 et roi de 1413 à 1422, ou son fils Henri VI, né en 1421 et roi de 1422 à 1471. Henri V est déclaré héritier présomptif et régent du royaume de France par le traité de Troyes en mai 1420. À sa mort prématurée, en 1422, son fils n'est âgé que de quelques mois; la double régence est confiée à Jean de Lancastre duc de Bedford (mort en 1435). Déclaré majeur en 1437, le roi d'Angleterre Henri VI est couronné roi de France à Notre-Dame de Paris en décembre 1431. Son règne est marqué par de nombreux troubles en Angleterre, notamment après le milieu du siècle; il est déposé en mars 1461, puis rétabli en octobre 1470, déposé de nouveau en avril 1471, et enfin assassiné en mai 1471. "
" Saint André
Livre d’heures à l’usage de Rome
Les maîtres de Guillebert de Mets (enluminure), Pays-Bas méridionaux, Gand (?), entre 1409 et 1419..
Parchemin, II + 252 + I f., environ 140 × 103 mm, 28 miniatures à pleine page, 12 médaillons, 1 initiale historiée
Paris, BNF, Mss, NAL 3055, f. 172
André, l'apôtre supplicié sur une croix en forme de X, est un des patrons de la Bourgogne avant d’être celui de la Toison d’or. Sous Philippe le Hardi déjà, on explique comment André a évangélisé la Scythie, pays d’où les Burgondes, ancêtres des Bourguignons, passent pour être originaires. Cette idée est reprise par tous les historiens et chroniqueurs du XVe siècle. À l’époque des querelles entre Armagnacs et Bourguignons, l’apôtre devient un saint politique : il protège le parti bourguignon, et sa croix en forme de sautoir constitue un des signes de ralliement utilisés par tous ceux qui soutiennent ce parti. Dans cet emploi elle est de couleur rouge.
Lorsqu’il institue l’ordre de la Toison d’or en 1430, Philippe le Bon place celui-ci sous le double patronage de la Vierge et de saint André. Patronage prestigieux puisqu’il associe la mère du Christ et le premier apôtre qui ait tout quitté pour suivre Jésus ; pour un ordre qui se propose de reconquérir les lieux saints, c’est là une idée forte. C’est en outre un patronage naturel qui s’impose puisque André est depuis plusieurs décennies le protecteur de la Bourgogne, du duc, de sa maison et de sa clientèle. Le cri héraldique du duché, Montjoie saint Andreu, devient aussi celui de l’ordre ; et la croix en forme de sautoir, attribut premier du saint dans l’iconographie depuis la fin du XIIIe siècle, se transforme en badge de la Toison d’or. On l’associe fréquemment au fusil et à la pierre à feu.
Les premiers chapitres de l’ordre se sont tenus le jour de la fête de saint André, c’est-à-dire le 30 novembre. Quand ils duraient trois jours, le premier était consacré au saint apôtre, le second aux chevaliers défunts, le troisième à la Vierge. Mais après le chapitre de 1445, arguant du mauvais temps en cette période de l’année, on déplaça la tenue des chapitres au printemps. "
L'empereur du Saint Empire porte des armoiries d'or à l'aigle de sable, ici répétées huit fois. Il est coiffé d'une couronne d'or fermée, rehaussée de pierreries et cimée d'une aigle. Le cavalier, tourné vers la droite, brandit l'épée, les bras levés, enserrant la lame dans son gant de fer.
Fondé au Xe siècle, le Saint Empire romain germanique se veut l'héritier de l'Empire carolingien. Il s'étend sur de très vastes territoires qui comprennent presque toute l'Europe du Nord et l'Europe centrale, et jusqu'en Italie. Longtemps en lutte avec le pape, l'empereur romain germanique considérablement affaiblie son autorité au XIVe siècle.
Durant la première moitié du XVe siècle, cinq titulaires se succèdent sur le trône impérial : Robert de Bavière (1400-1410); Josse de Moravie (1410-1411) ; Sigismond de Luxembourg (1411-1437) ; Albert II d'Autriche (1438-1439) et Frédéric III d'Autriche (1440-1493). C'est sous l'empereur Sigismond que l'aigle bicéphale devient l'emblème de l'empereur, tandis que l'aigle monocéphale désigne le roi des Romains.
Le Saint Empire romain germanique est la désignation la plus courante, au cours des siècles, de l'Empire fondé par Otton Ier le Grand, le 2 février 962. En 1387, l’empereur Wenceslas le divise en quatre cercles : le premier comprend la Haute et la Basse-Saxe ; le second la Rhénanie ; le troisième l’Autriche, la Bavière et la Souabe ; le quatrième étant formé de la Franconie et de la Thuringe. Cette répartition subsiste jusqu’en 1438, année où Albert II procède à une répartition en six cercles sous l’autorité de l’Électeur de Brandebourg, de l’archevêque de Salzbourg, du comte de Wurtemberg, de l’évêque de Mayence, de l’Électeur de Cologne et de l’Électeur de Saxe.
Longtemps en lutte avec la papauté, la position de l'empereur romain germanique s'est, en fait, considérablement affaiblie au XIVe siècle. La rupture définitive avec Rome et le repli de l'Empire sur le royaume allemand restreignent la force politique de l'empereur face aux princes-l’Électeurs. Seuls Sigismond, élu roi des Romains en 1411 et empereur en 1433, et Frédéric III, dernier souverain allemand consacré à Rome, font preuve de qualités politiques suffisantes pour imposer leur autorité. Frédéric III d'Autriche assure, notamment, la suprématie des Habsbourg sur le trône ; Charles le Téméraire, le plus puissant duc d'Occident, tente vainement d'obtenir de lui un titre royal, destiné à concrétiser la réunion de ses possessions bourguignonnes et lotharingiennes. "
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