Tout ce qui n'est pas donné ou partagé est perdu (proverbe gitan)
lundi 7 mars 2011
Dante Gabriel Rossetti
1828-1882
Fils d'un patriote italien exilé à Londres, il hérite de son père une admiration durable pour la poésie de Dante Alighieri. D'une imagination féconde, le jeune homme intègre la Royal Academy en 1845. Ses premières œuvres picturales portant le monogramme de la confrérie préraphaélite sont des sujets religieux, empreints d'une simplicité médiévale. Toutefois, la technique du fond blanc humide, difficile à mettre en pratique à l'huile, le convainc rapidement de privilégier l'aquarelle et les petits formats. Durant les années 1850 il en peint un grand nombre, souvent inspiré de la littérature dantesque ou la légende arthurienne.
Une prière
LADY, dans tes yeux fiers
Il y a un air las,
Comme si l'esprit que nous connaissons à travers eux
Ont été intimidés avec réprimande
Penser que le cœur de l'homme désormais
Se lit comme un livre lu.
Dame, dans ton visage levé
La solitude est douloureux;
La vraie solitude suit la foule.
Sera-ce plus ou moins
Lorsque les mots ont été prononcés à toi
Que mon cœur est à la recherche de?
Lady, tu peux pas deviner
Les mots qui cherchent mes pensées?
Et mieux vaut ne pas parler.
Oh faut que tu saches mon amour est fort,
Entendre ma voix si faible.
Dame, ah vont pas ainsi:
Dame, prêtez l'oreille à nouveau:
Dame, oh apprendre de moi que encore
Il peut y avoir une chose reste
Quel est pas que tu as des connaissances
Et dans la tradition ton des hommes.
Nombreux sont les ligues de la nature sauvage
Jusqu'à ce que vous venez où le vert se trouve;
souvent entre doute et le doute
Mort chuchotements et rend sage.
Dame, n'a pas ma pensée
Beaucoup osé? Car je voudrais être
La fin des ténèbres et de l'aube
D'une nouvelle journée à toi,
Et ton oasis, et ta place de repos,
Et ton temps de paix, de dame.
Dante Gabriel Rossetti
Après la mort d'Elizabeth Siddal, son épouse, en 1862, il retourne à la peinture à l'huile et, s'éloignant des principes préraphaélites, illustre la vision quasi-mystique de l'amour inspirée par ses muses Fanny Cornforth et Jane Morris. Les portraits féminins auxquels il doit sa célébrité aujourd'hui datent de sa première période. Ce sont parfois les versions peintes de ses poèmes, constituant ainsi des œuvres d'art doubles.
Les dernières années de sa vie sont sombres : ses passions de la littérature et de la peinture l'ont quitté, il devient sénile et se retire à Birchington-on-Sea où il vit, totalement reclus, souffrant d'un délire de persécution. Il s'éteint, seul, en 1882.
Beata Beatrix représente Elizabeth Siddal, femme de Rossetti, peintre et muse par excellence du mouvement préraphaélite, égérie éthérée des œuvres de William Holman Hunt ou Millais, ainsi elle incarne sa célèbre Ophélie. Par Beata Beatrix, Rossetti compare Elizabeth Siddal à la Béatrice de Dante, il l’immortalise dans l’extase de la mort.Cette œuvre de Rossetti, s’accompagne d’une étrange histoire, qui exerce une certaine fascination morbide. De nouveau enceinte après une fausse couche « Lizzie », mourut en 1862 d’une overdose de laudanum, probablement un suicide. Rossetti, désespéré l’enterra avec ses propres carnets de poèmes, au cimetière de Highgate. En 1869, pris d’une passion renouvelée pour la poesie, et voulant publier ses anciens poèmes dans son prochain recueil , Rossetti pris la douloureuse initiative de récupérer ses carnets. Son agent fut envoyé a pour déterrer l’infortunée a la nuit tombée, il découvrit un corps en état de remarquable conservation. Phénomène plutôt étrange, en effet, c’est dans la partie ouest du cimetière de Highgate que proviennent de nombreuses rumeurs d’une présence vampirique…
Elizabeth Siddal était décédée depuis deux ans lorsque Dante Gabriel Rossetti décida d'utiliser son portrait pour une œuvre inspirée par la Vita Nuova de Dante. Ayant été lui-même baptisé en l'honneur du grand poète italien, il projeta sur sa jeune épouse l'image de Béatrice, aimée de Dante mais aussi personnification de sa propre âme.
Dans ce tableau que Rossetti considérait comme un mémorial à la défunte, Béatrice est représentée dans un état de transe mystique, les yeux clos, les lèvres entr'ouvertes, la tête légèrement rejetée en arrière.
Christina Georgina Rossetti (1830-1894) : sœur du peintre et poète préraphaélite Dante Gabriel Rossetti. Goblin Market, le poème titre de son premier recueil paru en 1862, demeure son œuvre la plus aboutie et la plus ensorcelante. Le poème de Christina Rossetti a inspiré des artistes anglais aussi prestigieux que Dante
Gabriel Rossetti, Lawrence Housman, Audrey Beardsley et Arthur Rackham.
JE REGARDE PAR LA FENÊTRE
de Christina Georgina Rossetti
Je regarde par la fenêtre :
Le jour est déjà là, mon ami,
Le merle musicien sautille éblouis
De primevère en primevère,
Reviens sous les camélias, s’arrête
Et écoute le ruissellement mélodieux de l’air.
Et soudain, ô mon ami,
De sa gorge minuscule,
De sa toute petite gorge essoufflée
Jaillit le premier chant du printemps !
Ne sois pas triste, ô mon ami ! Pas toi !
Laisse le jours passés parler avec le chagrin !
Toi, ouvre ton tendre cœur à l’aurore
Et pars, sans te retourner,
Vers l’azur qui tend vers ta face délicate
Ses bras lumineux !
Ô mon ami,
Rêve suave,
Rêve
Tellement suave !
Principaux musées où vous pourrez voir ses œuvres :
- Grande Bretagne : Birmingham, Cambridge (Fizwilliam), Dublin, Londres (NG, NPG, Tate Gallery), Manchester.
- Etranger : Boston Museum of Fine Art, Cambridge, Mass. (Fogg), Wilmington (Delaware Art Museum)
Sources Wikipédia et la peinture anglaise de Béatrice Laurent aux éditions du temps.
Mathilde Primavera.
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Début de semaine d'une grande sensualité. La douceur de l'air dèjà présente en Avignon y serait-il pour quelque part ?
RépondreSupprimerSuave est l'air que tu respires
Mystérieux tes désirs
Tes pensées
en riches affects
voguent vers nous
et nous emplissent
d'ombres et de lumière mêlées.
Dante Gabriel... plus facile à retenir que le précédent (dont j'ai déjà zappé le nom malgré ma bonne résolution !!). Ce pauvre Rosetti souffrant d'un délire de persécution devait se sentir "rentré" dans ses toiles pleines de preux chevaliers. Amusante (oups ???) l'anecdote des carnets de poésie !
RépondreSupprimerpuis je avouer que je n'aime pas les préraphaélistes ? mais que la poésie de Cristina Rosetti est une jolie découverte (même si elle aussi se dissout un peu dans le suave)
RépondreSupprimerMathilde:
RépondreSupprimerAgradezco tanta belleza, mis ojos están jubilosos con la perfección de los cuadros, y mi alma se regocija con las letras...Una bella entrada, un soberbia entrada has regalado a tus lectores.
Un beso desde un lejano Santiago de Chile.
C'est le peintre préraphaélite que je préfére avec Burnes-Jones. La beauté d'Elisabeth Siddal est d'une grande sensualité. J'aime ce style de peinture. Merci
RépondreSupprimerJe regardais par la fenêtre moi aussi !
RépondreSupprimerFenêtre sur cour
La fenêtre de ma chambre est bien fermée
Accablé et anéanti sans ma Cassiopée
Il y a longtemps que je m’en passe
Depuis qu’elle est partie vers cet infini espace
Ce soir le plafond veux me dévorer
Avec en fond un filigrane de Céphée
Ce soir tout est plus que coutume
J'ai mal à la tête de ces cornes de brume
Qui sonnent minuit et grondent dans mes tympans
Me rappelant d’avoir laisser passer le temps
Sans profiter suffisamment de notre attirail
D’avoir aussi éteint le feu de mes entrailles
Mon repaire est froid et sans passion
Il lui manque la chaleur de ma constellation
Toute la chambre cherche sa douce présence
Il me reproche la fuite de son existence
Mais cette nuit elle est réapparue dans ma conscience
Et je ressens bien le mal de son absence
La fenêtre de ma chambre est bien fermée
Désabusé et désenchanté sans ma Cassiopée
Il y a longtemps que je m’en passe
Depuis qu’elle est partie vers cet infini espace
Cette nuit ma chambre je l’ai bien dévoré
Avec l'aide d'une colonie de céphe pygmée
Ce soir tout est plus que coutume
J'ai le coeur plus léger qu'une plume
Qui détonne et vol dans mes pensées turbulentes
Me rappelant d’avoir abandonné nos envies truculentes
Sans avoir apporté la vie à notre union
D'avoir su dire je t'aime sans raison
Mon repaire est froid et sans passion
Il lui manque le parfum de ma constellation
Toute la chambre a perdu sa substance
Il me reproche la fuite de son excellence
Mais cette nuit polaire est la dernière
Et je sens mes veines couler vers un nouvel enfer
Et mes pinceaux coulent le long des carreaux en attendant le modèle...
A plus
James Px.
Jeandler : votre commentaire est vraiment très beau et me touche beaucoup.
RépondreSupprimerBrigetoun : bien sûr que tu as le droit de dire que tu n'aimes pas, il ne manquerait plus que ça que l'on ne puisse pas dire ce que l'on pense, à partir du moment où cela est dit simplement, sans aucune agressivité, tous les commentaires pour exprimer d'autres goûts que les miens représentés à travers mes publications sont les bienvenues ! Et puis, à quoi ressemblerait le monde si tout le monde aimait la même chose ? ça serait bien triste ! C'est bien d'ailleurs pour cela qu'il n'y a pas deux blogs qui se ressemblent !!! Entre autres !!!
RépondreSupprimerTaty Cascada : Gracias por su entusiasmo, que siempre me calienta mucho, incluso desde tan lejos que me pasa a mí llegar a gratamente.
RépondreSupprimerUn abrazo !
Esprit de Femme : oui cette Elisabeth Siddal avait la grâce à ne pas en douter, une grande beauté toute en sensualité et son mari devait en être fou amoureux pour l'avoir représentée aussi souvent ! Le regard que peut porter un artiste sur une personne est certainement celui qui rassure le plus la personne concernée, qui l'enveloppe aussi réellement d'un véritable Amour. Le summum je pense ! Je comprends d'ailleurs tout à fait la colère de Dora Maar quand Picasso a commencé à la peindre en la déformant et en la représentant d'une manière très noire, je pense d'ailleurs que leur relation à commencé à se dégrader à partir de là, mais cela semble logique ! L'amour exprimé par n'importe quel biais n'est il pas fait plutôt pour sublimer l'autre comme ici avec les portraits de l'épouse de Dante Rossetti ?
RépondreSupprimerJames : décidément, j'ai beaucoup de chance, ce n'est pas la première fois que vous venez magnifiquement bien illustrer mes publications avec vos poèmes !!! Du bonheur à chaque fois !!!
RépondreSupprimerMichelaise : ah Michelaise, retenir les noms, ce n'est vraiment pas mon fort non plus, le problème c'est que je ne l'ai pas qu'avec les préraphaélites dont j'adore la peinture, je suis capable de regrouper toutes leurs toiles par auteur car je reconnais bien la touche picturale, le style, mais sans arriver à prononcer la première syllabe de leurs noms, je reconnais tous leurs noms, mais quand je les vois écrits !!! Idem en musique, à part les noms qui reviennent souvent, pareil pour un titre de film même si je suis capable de raconter tout le scénario, dire les paysages que l'on y a vu et comment les acteurs étaient habillés, j'ai beaucoup de mémoire, mais pas celle des noms !!! C'est une calamité, mais c'est comme ça !!! Au moins, en publiant à leurs sujets, je me concentre davantage sur leur patronyme et cela me sauve...un peu !!!
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ce courant de peinture, mais pas seulement, tout ce qui se rattache à l'intérêt de cette époque pour le passé, le Moyen-Age aussi, avec William Morris par exemple, qui l'a appliqué à tout son environnement. Merci d'y avoir associé la poésie, moins connue.
RépondreSupprimerFardoise : oui j'ai vraiment voulu associer la poésie, car on a tendance a oublier que certains peintres préraphaélites écrivaient aussi ! Cela aurait été dommage de ne pas le souligner au moins une fois !!!
RépondreSupprimermon cher ami, d'Avignon, je vous dis que je fonctionne à la hanche, porté pour la danse dans la semaine du 14 Mars, j'ai fait remarquer, parce que vous avez toujours été bon pour moi, à 55, les années de mine
RépondreSupprimerune accolade
la lutte contre-type
Lidia : je vous transmets mes amitiés et je vous souhaite de tout cœur toute la meilleure santé du monde pour pouvoir pratiquer vos passions comme vous aimeriez !!!
RépondreSupprimerUn fuerte abrazo !!!!
je découvre le blog et des articles qui me font chaud au coeur. c'est magnifique, enfin je donne un nom à une reproduction encadrée dans ma chambre : ROSETTI. Mon amour me l'a offert au debut de notre relation, j'avais craqué sur le regard de cette femme (que je connais mieux maintenant grace à votre article), elle me regarde, elle me devinne, elle me soutient. Tout une sensualité avec, étonnemment, de grandes mains, de longs doigts. Peut-être ceux d'une pianiste...
RépondreSupprimerEn promenade dans "bien+que des mots", j'ai de suite reconnue cette muse qui est sur mes murs. Merci.
Soline
Soline : ah et bien tant mieux si grâce à moi vous savez maintenant quel est le peintre qui a effectué la reproduction que l'on vous a offert !!! J'en suis ravie, comme quoi les blogs peuvent servir à quelque chose !!!
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